Youth

Titre original: La Giovinezza
Origines:
  • Italie
  • France
  • Suisse
  • Royaume-Uni
Genre:
  • Drame
Année de production: 2015
Date de sortie: 07/10/2015
Durée: 1h58
À partir de 12 ans
Synopsis : Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, s’empressant de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe...

Posters du film Youth

Photos du film Youth

Avis des internautes du film Youth

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Publié le 19 octobre 2015
Une fois de plus le réalisateur ,traumatisé par la perte de ses parents à 17ans ,exprime son obsession du temps qui passe et de l'approche de la mort .Ici ,ce sont deux amis qui vivent leur fin de vie à leur manière ,l'un renonce à sa carrière et l'autre veut encore créer pour laisser une trace .Les images sont magnifiques et l'on sort de ce film transporté et nostalgique .

Publié le 14 octobre 2015
Ce que j’aime chez Paolo Sorrentino, c’est qu’il y a toujours sous la beauté et le clinquant de sa mise en scène quelque chose de l’ordre de l’intime douloureusement mélancolique. Tout en étant moins crépusculaire et sur un mode en apparence plus léger que son précédent film (La grande Bellezza), le réalisateur prolonge volontiers certaines thématiques déjà abordées précédemment, comme le temps qui passe, le désenchantement, le vieillissement, les regrets et la question du désir. Les trois personnages principaux masculins (joués par Michael Caine, Harvey Keitel et Paul Dano) ne constituent finalement qu’un prisme à trois facettes réfléchissant à tour de rôle les envies (filmer le désir - ou son absence - plutôt que les atrocités) et les peurs (le manque d’inspiration, la possibilité de n’avoir plus rien à dire ou de ne laisser aucune trace à la postérité) du réalisateur. Et si quelques mises au point (père-fille, actrice-réalisateur) sont d’une férocité verbale et d’une violence psychologique très forte, le réalisateur nous offre quelques beaux interludes comme cet orchestre de cloches ou les chorégraphies de la jeune masseuse. C’est d’ailleurs à travers ce personnage secondaire de jeune masseuse, au physique au demeurant assez banal et qui peut sembler insignifiant au premier abord, que Paolo Sorrentino nous livre ce qui constitue à mon sens le message essentiel de son film : il ne faut pas attendre le cumul des années pour parvenir à une certaine forme de sagesse, de paix et d’authenticité. Cela ne s’achète pas, ne se brade pas, ne s’intellectualise pas mais se ressent au plus profond de soi, et ce sans forcément passer par le regard des autres. Et rien que pour la beauté intérieure de ce personnage, à la présence si ténue mais d’une telle importance et d’une telle intensité, je ne peux que louer les mérites de ce film. Car si la beauté éternelle se cache quelque part, c’est bien dans cet état d’esprit et non dans l’apparence des corps. N'en déplaise à ces vieux messieurs obsédés par leur prostate et qui fantasment encore sur Miss Univers, aussi amusants que pathétiques dans leurs regrets et leurs aspirations.

Publié le 29 septembre 2015
Depuis Cannes, on voit surgir sur les affiches de certains «grands » films en compétition, tous aussi différents les uns que les autres, le libellé « Notre Palme ». Il émane de certaines rédactions ou critiques de cinéma, soulignant leur contradiction avec le Palmarès retenu. Opportunisme de distributeurs ? Signe d’une sélection mineure ? Excellence de la pluralité ? Toujours est-il que je viens de voir « la Palme » du Figaro, « Youth ». Premier constat, il faut que « Youth » se passe, car le film est incroyablement gourd. Compte tenu de son sujet et de son choix très stylisé de mise en scène, cette froideur qui cristallise l’action, induit le malaise certaines réflexions. « Youth » est un film assez contemplatif. En nous faisant partager l’intimité de ces deux octogénaires, Fred Ballinger et son ami de 60 ans Mike Boyle, Sorrentino livre une réflexion sur le temps perdu et à retrouver. C’est d’ailleurs cet aspect là qui apparaît comme le plus intéressant dans la construction du cheminement des protagonistes. Cet hôtel de villégiature en Suisse apparaissant presque comme une espèce de purgatoire, où chaque convive se pose à un moment charnière de sa vie. Il en est de même avec les personnages secondaires inspirés de ou vrais people (Madonna, Johnny Depp, Paloma Faith ou encore Sumi Jo la reine du trémolo bling bling). Malheureusement, ce thème n’est pas suffisamment exploité, au profit des problèmes de prostate, manière caricaturale, je le sais, d’expédier le reste du scénario. Sorrentino est un esthète, sa manière chic et raffinée de mettre en scène son histoire le prouve, les plans sont le plus souvent d’une précision éblouissante, magnifiés par une lumière et une photo aussi limpide qu’eau de source. Mais l’esthète, hic, sombre parfois dans le chichiteux avec ses effets de cadre appuyés ou ses jeux de perspective. La place de la caméra, et le rendu visuel de l’ensemble, semble lui tenir plus à cœur que le reste. Et c’est là le souci majeur du film, le manque total d’émotion que l’on ressent pour ces deux barbons (Caine et Keitel très sympathiques toutefois) dont l’un dénie le passé et l’autre qui souhaite le revivre à tout prix. Ce qui donne lieu à deux scènes saisissantes où ils retrouvent chacun les femmes de leur vie, pour Fred son épouse (vision d’horreur d’un passé figé) et pour Mike, Brenda (méconnaissable Jane Fonda) son actrice de toujours (sarcasme d’un passé piétiné). Malgré son côté un peu superficiel, « Youth » reste un assez bon film. Ironie de la programmation, est sorti il y a peu sur les écrans un « petit » film suisse, « La Vanité » qui traite d’un sujet similaire. Plus ancré dans notre réalité Lionel Baier insuffle, simplement par quelques mots mille fois plus de sentiments contrastés que pour « Youth » et surtout traite avec efficacité les abimes d’un tel sujet.

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