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Benicio Del Toro: "“Sur "Jimmy P.", je me suis ouvert”
Publié le 19 mai 2013 dans Actu ciné
D’évidence, elle ne pense plus tout à fait la même chose maintenant. Au contraire de la plupart des femmes présentes au Palais du Festival lors de sa venue. A leurs yeux, il a “quelque chose d’animal et de magnétique”. On pourrait ajouter d’étrange, comme son personnage interné pour ses étranges mots de tête au sortir de la deuxième guerre mondiale et soumis à un traitement inhabituel par Georges Devereux.
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“J'ai lu beaucoup de scénarios mais celui-ci était tellement original que je l’ai immédiatement trouvé fabuleux, déclare-t-il tout en donnant l’impression de s’être réveillé cinq minutes auparavant. Je n’ai pas eu à y réfléchir : incarner ce personnage était une évidence. Le fait qu’il ait réellement existé n’a rien changé pour moi. Le scénario, basé sur le livre de Devereux, était parfait. Arnaud Desplechin a tellement bien condensé les récit et les émotions que le film me paraît plus puissant que le livre.”
Le fait que Jimmy soit Indien et déraciné dans la société américaine l’a obligé à un gros travail de préparation. “Le plus important, c’est de bien le comprendre en tant qu’être humain pour bien pouvoir le jouer. J’ai modifié mon accent jusqu’à trouver quelque chose qui me correspondait. Les choses deviennent alors de plus en plus personnelles. C’est comme ça que j’aime aborder les personnages.”
L’espace d’un instant, on jurerait avoir vu une flamme briller dans ses yeux entrouverts. Mais les impressions sont souvent trompeuses chez ce faux lent du genre plutôt passionné. “Pour le comprendre, il faut d’abord intégrer l’histoire des Indiens aux USA. Je ne suis pas un grand érudit en la matière et c’était donc fondamental de faire des recherches pour pouvoir déterminer comment il a pu se retrouver dans cette situation. Une de ses phrases m’a beaucoup touché. Quand il dit à son médecin, Devereux: Vous avez respecté vos promesses. Par rapport à l’histoire des Indiens, c’est important. J’avais déjà vu un film d’Arnaud Desplechin. Quand je l’ai rencontré, j’ai aimé sa passion. Il me l’a fait partager. Sur le film, comme mon personnage face à son analyste, je me suis ouvert.”
Avec succès. Il figurera plus que
probablement dans le dernier carré des acteurs en lice pour un prix
d’interprétation. Qu’il a déjà gagné en 2008 pour Che. “Je
n’ai pas de boule de cristal, c’est impossible de dire ce qu’il
adviendra. Je suis déjà venu à de nombreuses reprises, et c’est
toujours une grande chance. Je me sens toujours ému, excité, mais
je n’ai pas d’attente particulière.”
Zen.
Entretien : Patrick Laurent, à Cannes