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Le Lion d'or de Venise à "Pieta", poème sombre du Sud-Coréen Kim Ki-duk

Publié le 11 septembre 2012 dans Festivals

Mais le grand gagnant reste "The Master", avec les Prix des Meilleur Réalisateur (Paul Thomas Anderson) et Acteurs (Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman).
"Pieta", œuvre choc du cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk sur la tentative de rédemption d'un petit malfrat qui redécouvre sa part d'humanité dans une société hostile corrompue par l'argent, a remporté samedi soir le Lion d'or du meilleur film à la 69ème Mostra de Venise. "Je désire remercier tous ceux qui ont contribué à ce film ainsi que Venise, le festival de Venise et tout le public italien, et enfin les membres du jury", a déclaré le cinéaste en recevant son prix.

Moment extraordinaire et émouvant : le réalisateur a ensuite chanté a capella une chanson en coréen sur la scène du Palais du Cinéma de Venise. Accompagné sur le podium de l'interprète principale du film, Cho Min-soo, il a été salué par de longs applaudissements.Le cinéaste de 51 ans, un habitué des festivals européens, avait déjà remporté à Venise en 2004 le Lion d'argent du meilleur réalisateur pour "Bin-jip".

Pour le prix du meilleur acteur, le jury présidé par le réalisateur américain Michael Mann a choisi de récompenser conjointement Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman, protagonistes de "The Master", le film de Paul Thomas Anderson inspiré de la vie de Ron Hubbard, fondateur de l'Eglise de scientologie. "Merci beaucoup. Je viens de descendre de l'avion il y a cinq minutes. J'ai mis mon costume dans les toilettes", a plaisanté en recevant son prix Philip Seymour Hoffman, qui représentait aussi l'autre vainqueur, absent du Lido. "Joaquin Phoenix est une force de la vie, indomptable. J'ai dû seulement suivre son jeu", a-t-il ajouté.
Phoenix incarne Freddie, un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale alcoolique dont la vie est bouleversée par sa rencontre avec le "maître", joué par Philip Seymour Hoffman, prophète d'une idéologie pseudo-scientifico-médicale qui, à base d'hypnose et de psychologie, promet de sauver les âmes égarées. "The Master" a également reçu le prix de la meilleure réalisation, qui a couronné le travail de Paul Thomas Anderson, auteur entre autres de "Boogies Nights" et "Magnolia".

Le prix de la meilleure actrice est allée à l'Israélienne Hadas Yaron, qui interprète dans "Lemale Et Ha'Chalal" ("Fill the void"), de Rama Burshtein, une jeune juive orthodoxe de 18 ans, Shira, dont la vie est bouleversée par la mort de sa soeur aînée et qui se voit proposer d'épouser son beau-frère. "Merci beaucoup, je suis très émue, c'était extraordinaire d'être ici. Je remercie Venise et le festival de nous avoir fait venir", a murmuré dans un anglais hésitant la jeune actrice, rayonnante en longue robe blanche décolletée.

Le Français Olivier Assayas, qui faisait partie des favoris pour le Lion d'or avec "Après mai", film hommage aux années 70 à travers l'odyssée de jeunes lycéens, est reparti avec le prix du meilleur scénario. "Je voudrais dédier ce prix à mes jeunes acteurs non professionnels, qui ont mis toute leur foi dans le film", a-t-il déclaré en italien.

Finalement, le jury vénitien a choisi de primer Kim Ki-duk, qui dresse un portrait peu amène d'une société dont le seul moteur est l'argent. "Les gens de notre époque sont obsédés par l'illusion que l'argent peut tout résoudre", avait affirmé le cinéaste en présentant son film à la presse. Profondément violent, "Pieta" prend la forme d'une ode crépusculaire servie aussi par un couple d'acteurs à la beauté terrifiante qui déboussole toutes les certitudes: la beauté devient laide, la laideur devient sublime. A voir.


Le film belge "Tango libre" également primé dans une section parallèle


Le nouveau film du cinéaste belge Frédéric Fonteyne, Tango libre, vient de remporter le Prix Spécial du Jury Orizzonti à la Mostra de Venise ce samedi 8 septembre ! Le film y était projeté en première mondiale et en ouverture de la section Orizzonti le 30 août dernier, récoltant un succès à la fois public et critique. Véritable habitué du Festival de Venise, Frédéric Fonteyne y avait déjà été primé en 1999 avec Une Liaison pornographique (Prix d’interprétation féminine pour Nathalie Baye) avant d’y revenir également en compétition officielle avec La Femme de Gilles en 2004.

Produit par Patrick Quinet (Artémis Productions), ce quatrième long métrage de Frédéric Fonteyne raconte l’histoire de JC (François Damiens), gardien de prison et homme sans histoires. Sa seule fantaisie, le tango, une fois par semaine. Un soir de cours il danse avec une nouvelle, Alice (Anne Paulicevich), la trentaine radieuse, mère d’un ado de 15 ans. Le lendemain, il revoit cette femme au parloir de la prison. Elle rend visite à deux prisonniers, Fernand (Sergi Lopez) et Dominic (Jan Hammenecker), deux vieux complices de toujours. L’un est son mari, l’autre son amant. JC, l’homme sans histoires, se retrouve spectateur d’une femme avec trop d’histoires. Une femme qui vit au gré de ses envies et selon ses propres règles, partagée entre ses hommes. Le règlement de la prison interdit aux gardiens de côtoyer la famille des prisonniers…  JC va transgresser tous les principes qui définissaient sa vie.

Tango libre sera présenté en gala d’ouverture du 27ème Festival International du Film Francophone de Namur le vendredi 28 septembre.
Distribué par Cinéart, le film sortira sur les écrans belges le 7 novembre prochain.

Le film est produit par Artémis Productions (Belgique), Samsa Film (Luxembourg) et Liaison Cinématographique (France), en collaboration avec Nord Ouest Film, Minds Meet et la RTBF.

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