Après mai
Réalisateur:
Synopsis :
Lycéen parisien du début des années 70, Gilles est pris dans l’effervescence politique de ces années-là. Il aspire pourtant surtout à peindre et à apprendre le cinéma, ce que lui reprochent ses camarades et sa petite amie, pour qui l’engagement politique doit être total. Peu à peu, Gilles assume davantage ses choix et trouve mieux sa place dans son époque...
Actualités du film Après mai
Le Lion d'or de Venise à "Pieta", poème sombre du Sud-Coréen Kim Ki-duk
Mais
le grand gagnant reste "The Master", avec les Prix des Meilleur
Réalisateur (Paul Thomas Anderson) et Acteurs (Joaquin Phoenix et
Philip Seymour Hoffman).
Olivier Assayas à l’heure du bilan politique personnel
Après
"Carlos", le cinéaste français a voulu aborder dans "Après mai"
l’engagement des années 70 d’un point de vue plus émotionnel. Entretien.
Avis des internautes du film Après mai
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Publié le 25 novembre 2012
Ce qui préoccupe Assayas, notoirement, c'est le mouvement. Le mouvement des idées, des êtres dans leur époque, le mouvement des choses : le cours de la vie. Si les personnages sont sensiblement similaires et la charge tout aussi autobiographique, le spectral et gothique « L'eau Froide » (1994) a laissé place à la nostalgie feutrée et à l'internationalisme touristique (une visite à Pinewood, en Ardèche, en Toscane, à Florence, Haarlem) d'Après Mai, chaleureusement éclairé par Eric Gautier (Taking Woodstock, On The Road, les derniers Resnais). Malheureusement, on ne trouve dans Après Mai que deux séquences, l'une crépusculaire et l'autre nocturne, qui parviennent à combiner célérité du déplacement et brusque accès à l'émotion. La première est une scène de fête dans une grande maison au son du « Abba Zabba » de Captain Beefheart, bientôt éclairée par des feux de joie. Gilles et Laure s'isolent dans un petit jardin en forme de paradis perdu à la faveur d'un ample mouvement de grue qui les perd un long moment derrière les branchages. Elle choisit un dessin de Gilles, lui le brûle pour qu'elle reste la dernière à l'avoir regardé, ils s'allongent dans l'herbe. Il s'en va, elle en plein bad trip monte à l'étage et lorsque l'incendie l’accule, elle se défenestre. Mais la caméra a suivi le personnage dans la maison jusqu'à s'étourdir, et créer un déplacement hallucinogène, une errance fébrile au son du « Why Are We Sleeping? » de Soft Machine qui en raconte plus long sur l'époque que beaucoup de scènes de dialogue que Assayas met laborieusement en scène. La seconde intervient plus tôt, lorsque la bande décide d'aller taguer leur lycée pour protester. La grâce chorégraphique des ombres inquiètes qui sillonnent la cour est interrompue par l'arrivée des vigiles qui se mettent à les pourchasser dans les rues calmes. Rupture de rythme, dispersion et retour à la course introductive, chargée d'une fièvre dont le reste du film manque.
Le point commun de ces deux scènes est un mouvement qui suit les personnages d'en haut, un même déplacement latéral et perte momentanée de repères dans le feuillage touffu des arbres qui métaphorise involontairement la dissolution des caractères dans le paysage auquel procède le film.
Même l’impressionnante baston qui ouvre le film, qui oppose des CRS franchement SS à un groupe de jeunes manifestants et où se tissent en contrebande les croisements de personnages qu'opérera ensuite le récit n'est mémorable que pour sa violence. Assayas n'est ni un cinéaste du plan ni de la scène, il serait plutôt un cinéaste de la séquence ou mieux: de l'épisode (d'ailleurs, il a rendu hommage au maître du feuilleton, Louis Feuillade, dans « Irma Vep »). Son film est structuré en une série de « tableaux » d'une vingtaine de minutes chacun, tous clos par un fondu au noir qui en dit aussi long sur l'indécision à couper et à ellipser franchement que sur l'inachèvement intrinsèque de chacune de ces capsules (et dont le charme est très divers, mention spéciale pourtant à l'apparition/hommage d'une figure paternelle, producteur à l'ORTF, nuancée et drôle). Après Mai s'absorbe trop longtemps dans des effets de reconstitution, certes soignés, mais qui ne dépareillent pas de n'importe quel téléfilm « en costumes ». En capitalisant ainsi sur la nostalgie à coups de scènes maigrement jointes sensées en raconter long sur l'époque et bardées d'oripeaux d'apparat (ah, on pouvait acheter la presse libre au kioske ! Ah, ils mixaient la colle avec du verre pour empêcher qu'on retire leurs affiches ! Ah, la belle ronéotypeuse avec laquelle ils imprimaient leur fanzine, etc.), Assayas fige les comportements dans une impression, bien paradoxale, de stagnation descriptive qui joue contre la dynamique qu'il tente d’insuffler par l'hyper-mobilité de son appareil. Le problème avec le mouvement continuel imprimés à ces héros (pas habiles mais agiles), c'est qu'à force de ne jamais s'attarder sur eux (et sur leurs désirs et leur positionnement politique, exposé très schématiquement : voir les discussions des étudiants en AG ou les débats entre cinéastes militants en Italie), les choses et les êtres ne sont que frôlés, les notations s'entassent sans se ramasser et tout glisse sur une surface lisse alors qu'Assayas croit nous en révéler les aspérités. S'il s'agissait de « Traduire le vent invisible par l'eau qu'il sculpte en passant » (Bresson), les premières heures de la décennie 70 pour la jeunesse ici représentée à grands renforts de propositions capillaires irritantes de contemporanéité, de chemises ouvertes, de chapeaux excentriques et de pins n’achoppe sur aucun « punctum », sur rien de poignant qui viendrait en fixer la mémoire comme sur un instantané d'époque (en passant de la nostalgie à la mélancolie). La bande originale, pourtant sélectionnée avec une minutie et un goût qu'on aimerait plus constant dans le cinéma français (Captain Beefheart, Nick Drake, Soft Machine,...) ne vient qu'impulser quelques moments du montage d'un vernis d'authentique qui fait parfois cruellement défaut à l'image ou aux sentiments mal drainés par des silhouettes de personnages, figures trop statiques dans un paysage qu'elles n'habitent jamais (à force de trop bouger, exception faite de la toujours admirable Lola Créton). Patrocle a raison de s'interroger sur l'unanimité critique pour un film si terne, si pauvre en émotions, si inégalement interprété (Carole Combes, catastrophique ; heureusement qu'elle se déshabille rapidement) alors que cette même critique en ignore superbement d'autres plus habités. On aura donc raison de préférer l'(affect) originel ("L'Eau Froide") à cet addendum dispensable et discursif à la série « Tous les garçons et les filles de leur âge... ».
Publié le 23 novembre 2012
ennuyeux.... : un film qui ne trouvera grâce que chez les ex hippies qui mélangeaient joyeusement sexe, fumettes, tags et révolution ...
Sans doute le critique de llb est de ceux-là???
je m'étonne qu'il y ait 4 critiques qui donnent 10 sans avis !! arnaque??? lobbying?
aussi pour équilibrer un peu, c'est excessif , je sais, je donne 0
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Accatone