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Cycle Sean Penn à la CINEMATEK

Publié le 24 mars 2009 dans Actu ciné

Ce 2 avril débute à la CINEMATEK le cycle Sean Penn, avec une rétrospective de ses films aussi bien comme acteur que comme réalisateur.

Les deux visages de Sean Penn se font face dans le programme consacré au natif de Santa Monica, âgé aujourd’hui de 48 ans et entré dans l’âge mûr avec grâce. Le comédien, bien sûr et chronologiquement d’abord. Fils de l’actrice Eileen Ryan et de l’acteur-metteur en scène Leo Penn (victime de la « liste noire » à l’époque de la chasse aux « rouges » maccarthiste, période sombre de l'Histoire américaine à laquelle la CINEMATEK consacrera un programme au mois de mai 2009), Sean est par ses origines à la croisée de lignages russe, italien, juif, irlandais et lituanien.

Il possède, surtout, une personnalité forte et tourmentée, et un look de rebelle, qui le portèrent vers des rôles de mauvais garçons au début de sa carrière. Il avoue avoir profité de ces emplois pour mener une forme d’auto-thérapie… insuffisante néanmoins, et d’avoir ensuite voulu devenir réalisateur pour creuser et exprimer plus et mieux encore ce que lui soufflaient ses « démons ».

Ses réalisations prennent pour thèmes principaux la culpabilité, l’engagement, les contraintes et la libération de soi-même et du monde, la douleur morale et la mort (infligée ou subie) comme considération ultime. Jack Nicholson est devenu son interprète fétiche, signant dans The crossing guard et The pledge deux performances phénoménales, complexes et extraordinairement prenantes.

David Morse, employé à deux reprises également, fut lui aussi, chez lui, plus convaincant qu’ailleurs. L’acteur Penn sait offrir aux interprètes de ses propres films un matériau dramatique digne de leur potentiel. Il sait surtout leur ouvrir les espaces pour exprimer ce dernier.

Deux Prix d’interprétation au Festival de Venise (pour Hollywood Sunrise d’Anthony Drazan et pour 21 grams d’Alejandro González Iñárritu), un autre au Festival de Cannes (pour She’s so lovely de Nick Cassavetes), un Oscar du meilleur acteur à Hollywood (pour Mystic River de Clint Eastwood): les récompenses n’ont pas manqué à Penn le comédien.

Pourtant, c’est la réalisation qu’il dit clairement préférer, et à laquelle il entend se consacrer de plus en plus prioritairement. Il vient bien de tourner plusieurs films importants comme acteur, dont Tree of life de Terrence Malick et Milk de Gus Van Sant, où il joue le premier homosexuel déclaré à avoir été élu à une fonction municipale importante aux Etats-Unis, Harvey Milk, à San Francisco. Mais également scénariste, il s’est déjà attelé à l’écriture de son prochain film à part entière.
 
Devant comme derrière la caméra, qu’il joue dans Mystic River de Clint Eastwood ou qu’il mette en scène Into the wild, Sean Penn a pour point focal la quête d’une vérité humaine passant par l’émotion mise à nue. Ses meilleures prestations d’acteur, ses films en tant que réalisateur, touchent et bouleversent même par leur honnêteté foncière, une sincérité brûlante qui les fragilise et les grandit simultanément.


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