N'en déplaise à Pekka (post du 25 nov), on peut être cinéphile et apprécier 'Le concert', qui réunit suffisamment d'ingrédients pour être un bon film : la sensibilité, l'humanité, l'humour et la dérision, servis par une excellente bande son et un jeu d'acteurs au diapason ( avec mention spéciale pour l'acteur principal incarnant Andrei Philippov...) C'est du cinéma simple, intuitif et naturel, qui vous fait ressortir de la salle le sourire aux lèvres avec l'envie de saluer votre voisin et de mordre la vie.

On a déjà vu pire comme comédie romantique hollywoodienne où tout est coutu de fil blanc ( sans jeu de mots...). L'intérêt du film repose sur la piquante Sandra Bullock et quelques beaux paysages de l'Alaska.

Ce n'est sans doute pas le meilleur Almodovar. L'histoire du trio amoureux, de cette romance brutalement interrompue n'a pas l'originalité du scenario de 'Parle avec elle' ou même de 'Volver'. Quant à l'idée de faire un film dans le film, d'autres grands ( Truffaut, Lelouch...) l'ont utilisée bien avant Pédro. C'est vrai aussi qu'il y a certaines longueurs ou dialogues inutiles. Mais peu importe car la caméra d'Almodovar est toujours aussi magique : sa manière de filmer donne aux personnages une dimension totalement humaine, faite de réalisme, d'émotion, de sensibilité, avec bien sûr un humour qui n'appartient qu'à lui. Avec Almodovar, le spectateur plonge avec délice dans le tourbillon de la vie, ses joies et ses tourments... Et que dire de l'omniprésence éblouissante de Penelope Cruz, dont on ne se lasse pas de se régaler...

Film bouleversant, d’une troublante sensualité dans sa première partie et qui dans la seconde nous interpelle de manière peu banale sur les crimes nazis et les camps de la mort. Hannah Schmitz a fait partie de ces milliers d’exécutants de l’armée allemande dont la plupart n’ont pas été inquiétés. Le réalisateur nous invite sur le chemin de Michaël pour nous faire partager ses sentiments : l’amour, le dégoût, le rejet, le pardon, que l’on se surprend à éprouver soi-même non sans ambigüité. C’est beau et fort à la fois, subtil et sans concession. Oscar largement mérité pour Kate Winslet, Ralf Fiennes est impeccable lui aussi.

Walt Kowalski n'a plus grand chose à espérer de la vie : il vient de perdre sa femme qu'il aimait, il est vieux, amer, hanté par les démons de son passé de soldat en Corée, incompris de ses enfants, révolté de voir son quartier livré aux bandes de blacks et d'asiates... Grand Torino nous montre avec beaucoup de finesse et d'émotion comment cet homme va retrouver dignité et sérénité grâce à l'amitié qu'il va nouer avec son voisin Hmong. Un grand moment de cinéma. Clint est monumental...