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Strass vs. Stress

Publié le 12 mai 2011 dans Actu ciné

En quelques heures le visage de Cannes s’est modifié radicalement. Comme chaque année l’excitation suscitée par le festival du film est synonyme d’exaltations plurielles. La veille du « Jour-J », alors que le tapis rouge n’est pas encore déroulé et que les lunettes de soleil sont à peine griffées, tout se met encore en place à l’instar des échelles des fanatiques qui se serrent sur quelques mettre devant la rampe d’accès à un Palais de Festival loin d’être glamour.

Les journalistes s’organisent, depuis le point d’accréditation à l’acclimatation à un jeu de foire devenu commun. La kyrielle d’agents d’accueil et d’hôtesses entrent dans les rangs. Les badauds s’étonnent car il n’y a rien encore de l’imagerie, du mythe cannois. Mais l’habillage continue avant de révéler au « monde entier » l’étiquette de rigueur : en une nuit tout a changé, radicalement. Et alors que le strass pointe le bout de son nez, c’est le stress qui s’inscrit de manière inéluctable.

La foule est au rendez-vous. Les journalistes s’agitent et déjà les cinéphiles s’emballent – à moins que ce ne soit l’inverse. Les professionnels du cinéma, de tous bords et de toutes origines, affluent. La magie de Cannes est là, avec de curieux paradoxes tel celui ancré par la mise à l’honneur d’un cinéma dit d’auteur, quelques fois fauché, et la promotion hallucinante de nombreuses super productions.

D’OUVERTURE EN OUVERTURE

Après l’ouverture officielle du Festival hier – première montée des marches aux côtés de Woody Allen – ce sont celles des sections parallèles qui se succèderont, voire se feront concurrence. Ouverture du « Certain Regard » avec RESTLESS de Gus Van Sant ; ouverture la Quinzaine avec le film belge LA FEE de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ; ouverture de la 50 ème Semaine de la Critique avec LA GUERRE EST DECLAREE Valérie Donzelli, ouverture de l’Acid… Sans oublier la mise à l’honneur du cinéma classique avec, en ouverture de la section « Cannes Classics », les projections de IL CONFORMISTA de Bernardo Bertolucci, qui a reçu une Palme d’Or honorifique, et de PUZZLE OF A DOWNFACE de Jerry Schatzberg avec Fane Dunaway.

DEUX FEMMES LANCENT LA COMPETITION

Côté Compétition Officielle ce sont deux films réalisés par des femmes qui sont à découvrir. Avec WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN, Lynne Ramsay adapte le roman de Lionel Shriver au cinéma et donne le rôle principal d’une mère anéantie et pleine de questions à la magistrale Tilda Swilton. L’écrivaine australienne Julia Leigh passe pour la première fois derrière la caméra afin de mettre en scène un scénario original. Toutefois SLEEPING BEAUTY déçoit tant il semble complaisant et vainement impudique. Le film manque de finesse, de crédulité, au point de sembler sans vie. Julia Leigh sombre dans la pure esthétisation malgré de très bonnes idées qui ne sont cependant jamais pleinement assumées. Tout est distancié au point de se demander si le film ne porte pas son titre de manière admirable.

Nicolas Gilson - ungrandmoment.be

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