walgus
walgus
- Membre depuis le 17/02/2007
- Nombre de critiques : 2
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Publié le 9 janvier 2008
Je n'ai pas vu Pride & Prejudice, et ne suis à la base pas très porté sur ce genre de film. Et pourtant... Quelle surprise! En effet, quelques longueurs - voulues, il faut le préciser (la 1e partie du film se déroule sur une seule journée, une torride journée d'été pleine de langueur) -, mais la lumière est tellement belle, la bande son tellement juste, l'atmosphère si bien rendue, que ces moments sont loins d'être pesants...
L'histoire ne casse rien, le scénario ne réserve pas de surprises super originales ; cependant la dramaturgie, la mise en scène, et des acteurs d'une touchante sincérité, font de ce film un instant de bonheur doux-amer...
Attention : un superbe plan-séquence sur la plage pendant la guerre (plan-séquence : un long plan sans coupure, filmé en une fois) qu'on ne remarque peut-être pas mais qui est... remarquable! lol
Pour faire une comparaison récente (qui ne tient qu'à ce que le film m'a fait ressentir), je pourrais évoquer Black Book.
A savourer...
Publié le 17 février 2007
Bonjour.
Je ne remettrai pas en cause les commentaires super-négatifs précédents, je respecte tout à fait (et naturellement) les avis partagés -heureusement qu'ils existent, et quelque part valorisent encore plus les critiques positives.
Mais il me semble que, dans le discours de beaucoup de détracteurs de INLAND EMPIRE, est souvent oublié ce qui est suggéré par le titre. Oui, dans cet océan tumultueux de complexité (à moins qu'il ne s'agisse de simplicité absolue, et donc quasi insaisissable), j'ai l'impression qu'on oublie souvent un aspect très basique: le sens d'un titre, et l'adéquation par rapport au contenu... et dans ce cas, par rapport à la forme. Aux formes.
Il ne faut pas être parfait bilingue pour comprendre le nom du film, mais dans le doute (!): Empire intérieur.
OK, certains diront que c'est "facile" de prendre le parti d'un chaos dans ce qu'on veut signifier ou transmettre, pour faire du "n'importe quoi" - surtout quand on s'appelle Lynch. Ceci dit, quand bien même ce serait le cas, depuis quand la "facilité" est incompatible à l'art?!
Quoi qu'il en soit, ce que je tente d'expliquer, c'est qu'une fois qu'on comprend que, au-delà de tout esthétisme narratif (i.e.: raconter une belle ou sordide histoire, mais raconter une histoire de A à Z, disons), le réalisateur a pour intention de brutalement nous exposer le monde intérieur de ses personnages. Bien entendu, on aime ou on aime pas la manière dont il le fait, mais les critiques très constructives du style "mon petit frère aurait fait mieux" ou "mon grand-père parplégique aurait fait pareil" n'ont vraiment pas raison d'être. Vous croyez vraiment qu'un réalisateur va perdre son temps à créer du "n'importe quoi" sans aucun sens? Aussi détraqué, voire sénile ou auto-parodique qu'il soit, Lynch reste un être humain, et je reste convaincu que toute action (a fortiori intellectuelle et consciente) humaine est faite de sens.
Quant à cette forme qui déplaît tellement, pensez à...vos pensées: les plans dans votre tête, vos souvenirs, vos projections mentales, votre imagination, vos images d'angoisses, tout cela ressemble-t-il à un film superbement cadré, léché, aux transitions claires, à la chronologie parfaite?!? Et ce bordel dans notre tête, aussi bordélique soit-il, n'est pas là "gratuitement", nous avons tous des liens, des associations, entre pensées et actions, qui vont au-delà de toute logique sociale, sans pour autant être synonymes de non-sens.
Maintenant, libre à chacun de chercher du sens dans ce film ; et ceux qui entrent dans cette démarche de réflexion par rapport à une oeuvre d'art (même si j'estime qu'en l'occurrence elle se suffit par sa forme) sauront qu'il faudra certainement plus d'une vision, non pas pour "comprendre" (chercher du "sens" ne veut pas toujours dire "comprendre", n'oublions pas que "sens" a aussi le sens de direction!lol) mais pour poser quelques orteils dans cet "empire intérieur". Je reviens sur l'importance du titre, non seulement dans le choix des mots, mais aussi dans le générique et la mise en forme dans ce titre: tout y est dit. Et cet intérêt à revoir un film, je trouve ça génial, car ça signifie que c'est une oeuvre vivante, à percevoir avec le temps, et donc avec beaucoup d'amour. A l'opposé de la "consommation expresse" ambiante...
Et pour finir, je mets au défi petits frères bricoleurs et autres grand-pères caméscopeurs à mettre aussi superbement en scène des acteurs, au cas où certains auraient oublié qu'un comédien ne peut pas être absolument bon sans un bon réalisateur.
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