Si vous estimez que le cinéma se résume à un numéro d'acteurs, vous serez conquis;dans tous les autres cas, passez votre chemin. Dès que l'on connaît la vérité, le film ne "bascule"pas, il s'effondre. Ce qui aurait pu être une peinture psychologique alliant le mystère et l'interrogation se résume à une mécanique on ne peut plus banale, parfaitement résumée par le plan montrant les visages des deux actrices : c'est maintenant Bonnaire qui va prendre le relais de la souffrance. La mise en scène s'emploie à ne pas solliciter les neurones du spectateur : en commentaire subtil de l'affrontement de ces deux mères, nous avons une piscine dans la maison de la famille riche, un cauchemar de Frot lié à cette piscine, Frot nageant avec l'enfant qu'elle prend pour sa fille, Frot filmée sous la douche; quant à l'insoutenable légèreté de la vérité, elle se déroule devant une piscine vide d'un côté et une balade le long d'un long fleuve tranquille de l'autre. On sort de la salle trempé de liquide amniotique. Magnifique film de femme réalisé par un homme? Allez donc (re)voir Casavettes et, dans une moindre mesure, Almodovar.