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Marc Uyttendaele
  • Membre depuis le 27/12/2006
  • Nombre de critiques : 13
Publié le 11 novembre 2003
Un moment de grâce cinématographique pour un de ces films, devenus trop rares, où l'on touche à l'essentiel... Nowhere in Africa est un ode à l'humanité et une célébration de l'humanisme a sens le plus noble du terme. Un homme, juif, allemand, juriste, comprend en 1938 qu'il lui faut partir, qu'il lui faut choisir la survie et que la survie c'est loin, si loin, au Kenya, mais pour lui le Kenya cela demeure l'Angleterre et les racine squ'il y plante sont des radicelles. Sa femme le rejoindra et la fuite est un arrachement. Elle ne veut rien comprendre. Elle ne peut rien comprendre. Le monde implose et elle est encore aux robes de soirées et à la vaisselle de luxe. Sans doute n‘aime-t-elle pas assez son mari. Sans doute n‘est-elle pas assez subtile, mais lorsque, enfin, elle comprend, il n'est plus question de radicelles, mais d'une fusion avec le sol, avec un continent et derrière ce qui paraissait vain et superficiel, se cache une authenticité approfondie. Lui, par contre, trace sa voie, imperturbable et respectable, cohérent jusqu'à l'absurde. Il ne sera pas « africain », mais allemand. Il ne sera pas « juif » au point de penser un départ vers Israël. Il est juif, a été identifié comme tel au point de s'exiler, mais sa terre est allemande. L'histoire s'est trompée et c'est lui qui, envers et contre tout, voudra avoir raison et demeurera allemand au point de faire le chemin à l'envers...

Publié le 11 novembre 2003
Un petit chef d'oeuvre d'émotion. Une ode à la vie à travers la mort qui vient...Quelques scènes d'anthologie et le rire qui fuse et qui très vite est rattrapé par des larmes irrépressibles. Denis Arcand est délicieusement anarchisant et rien ne résiste au scalpel de son ironie - la médecine publique, le syndicalisme, les intellectuels post soixante-huitard que nous sommes, les yuppies de la City, le clergé - et de son ludisme. rien, si ce n'est la richesse des êtres avec leurs lâchetés, leur tendresse, leur soif inassouvie de vivre toujours, de vivre pour vivre, de vivre pour aimer, de vivre pour se tromper et se tromper encore. Au bout du voyage, il reste le goût doux amer de l'inachevé et l'envie de tout recommencer... Qu'il bon que ce cinéma existe, il est acte de résistance, il est amour de la vie.

Publié le 11 novembre 2003
Des sentiments, on en trouvera que dans le titre ou comment passer une heure et demi avec quatre êtres inintéressants dont la vacuité est filmée sous tous ses angles... avec comme seule 'originalité', une chorale qui fait envier le silence du désert. N'est pas Truffaut qui veut et la femme d'à côté est bien loin... Ici, il n'y a a ni sentiment, ni sensualité, rien que du toc. 'Les sentiments' sont au cinéma d'auteur ce que la chorale qui l'anime est à La Callas. Il ne restera que Nathalie Baye qui demeure brillante même dans le pire des scénarios et qui elle aussi, petite scripte de la Nuit américaine, doit se dire que Truffaut est bien loin. Malheureusement.

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