marcu

- Membre depuis le 27/12/2006
- Nombre de critiques : 13
Publié le 11 novembre 2003
S'il est un mot qui vient à l'esprit à la sortie de Mystic River, c'est bien le souffle... Le spectateur a le souffle coupé. Il est resté rivé à son siège, happé par les images, par le propos, par l'angoisse. Mystic River est un film carrefour : au carrefour du thriller - parfaitement réussi - et du film militant... Sean Penn, Tim Robbins et Clint Eastwood avaient déjà chacun, de leur côté et en leur temps, hurlé contre cette Amérique qui, barbare, se glorifie d‘administrer encore la mort d'État. Ici, c'est la vengeance personnelle qui est, non sans subtilité, condamnée sans appel, et cela même si la justice des hommes est impuissante à la condamner. Mais il y a aussi, dans Mystic River, un regard désabusé et triste sur les écorchures de la vie, sur les blessures irréparables, sur le destin avec lequel on ne négocie pas. La dernière image est là pour le rappeler : ce n'est pas, me semble-t-il, comme certains l'ont cru, l'expression d'un propos ambigu, mais simplement la marque du désenchantement. Enfin, le film est une rencontre de trois acteurs d'exception. Comment ne pas être époustouflé par Tim Robbins qui tout à la fois fait peur et émeut, trouble et angoisse ? Comment aussi ne pas relever que Sean Penn a des allures de De Niro, mais, contrairement être dernier, en jouant juste, sans devoir être la caricature de lui-même ? En un comme en cent, Mystic River demeurera dans la mémoire, comme une empreinte forte et douloureuse.


Publié le 11 novembre 2003
Un petit chef d'oeuvre d'émotion. Une ode à la vie à travers la mort qui vient...Quelques scènes d'anthologie et le rire qui fuse et qui très vite est rattrapé par des larmes irrépressibles. Denis Arcand est délicieusement anarchisant et rien ne résiste au scalpel de son ironie - la médecine publique, le syndicalisme, les intellectuels post soixante-huitard que nous sommes, les yuppies de la City, le clergé - et de son ludisme. rien, si ce n'est la richesse des êtres avec leurs lâchetés, leur tendresse, leur soif inassouvie de vivre toujours, de vivre pour vivre, de vivre pour aimer, de vivre pour se tromper et se tromper encore. Au bout du voyage, il reste le goût doux amer de l'inachevé et l'envie de tout recommencer... Qu'il bon que ce cinéma existe, il est acte de résistance, il est amour de la vie.
Publié le 11 novembre 2003
Des sentiments, on en trouvera que dans le titre ou comment passer une heure et demi avec quatre êtres inintéressants dont la vacuité est filmée sous tous ses angles... avec comme seule 'originalité', une chorale qui fait envier le silence du désert. N'est pas Truffaut qui veut et la femme d'à côté est bien loin... Ici, il n'y a a ni sentiment, ni sensualité, rien que du toc. 'Les sentiments' sont au cinéma d'auteur ce que la chorale qui l'anime est à La Callas. Il ne restera que Nathalie Baye qui demeure brillante même dans le pire des scénarios et qui elle aussi, petite scripte de la Nuit américaine, doit se dire que Truffaut est bien loin. Malheureusement.