Pour ma première sortie au cinéma de 2024, la barre est placée haut. Très haut. Vu en avant première belge le 7 janvier 24, j'avoue, j'ai fonctionné à tous points de vue. Le scénario ? Prenez les films My fair Lady et Frankenstein, mélangez-les vigoureusement, et vous aurez "Poor things" du réalisateur grec Yorgos Lanthimos... Esthétiquement, c'est incroyablement beau, et tant les décors et costumes, y a eu du boulot... Au niveau casting, Emma Stone est bluffante, et Mark Ruffalo en millionnaire anglais de la "belle époque" fait une composition étonnante...Et la bande son composée par Jerskin Fendrix m'est restée en tête....

Les films de tribunaux, les renouveller c'est pas évident. Mais comme il y a des centaines de meurtres chaque jour dans le monde , ça aide les scénaristes. Vu au cinéma Galeries le lundi 6 novembre 23, "Le procès Goldman" de Cédric Khan, qui arrive à tenir le public deux heures, sans temps mort et reconstituer un procès de 1976, qui aura marqué cette époque, ou Pierre Goldman fut accusé (et acquitté) du meurtre de deux pharmaciennes qui eut lieu à Paris en 1974. Sur fond d'antisémitisme et de relents puant de l'injustice policière, c'est pas mal du tout, tout le casting fonctionne et si on oublie le comédien belge Arieh Worthalter aux césars 2024, ça serait dommage.

Très très belle avant première ce mercredi 31 octobre 23. Et y a du belge dans la réalisation, la technique et le financement. "Les inséparables" de Jérémie Degruson est un dessin animé famillial qui raconte comment un petit théâtre de marionnettes de Central Park tient plus ou moins le coup, alors que le directeur est mort, que deux sales petits malfrats volent dans les poches des spectateurs, que le clown de la troupe se prend pour Don Quichotte, et que les animaux du parc ne les aiment pas beaucoup. Mais, ça va déraper joyeusement et le scénario (rempli de références sympas à déceler) emporte toute la troupe de guignols à travers une belle course poursuite dans The big apple.

"Maestro" est un film biographique de Bradley Cooper, qui est sorti discrètement en salle le mercredi 6 décembre 23, et sera diffusé dès le 20 du même mois sur Netflix... Mais, je pense qu'un sujet et une équipe artistique pareille valait bien le coup d'aller le voir sur grand écran. Qui était le vrai Léonard Bernstein ? D'abord chef d'orchestre universitaire et compositeur à la petite semaine à New York, il fût convié a diriger "au pied levé"et sans répétition le New york philarmonic et ce fut immédiatement le départ d'une carrière incroyable de 1943 à 1990. Et comme compositeur, il écrivit "On the town", "Wonderful town" , "Candide", et surtout "West side story" ... Bradley Copper dirige le film et s'est attribué le rôle principal et s'est excessivement bien entouré devant et derrière la caméra (images, éclairages et surtout les make up) . Et est abordé, le côté méconnu de Bernstein (c'est très drug, sex and rock n' roll sa vie...) , ses amours avec de très jeunes hommes, et son mariage avec une comédienne chilo-porto-ricaine qui subit silencieusement la double vie de son mari . La scène ou elle vide son sac face à son conjoint est incroyable de justesse.

"Yannick" est le quatrième film que je vois du réalisateur français Quentin Dupieux, et, si "Incroyable mais vrai" m'avait laissé sur ma faim, ici , j'acroche. Le sujet ? Un petit monde du boulevard éculé parisien se voit pris en otage un soir de représentation, par un spectateur qui ose se lever et dire que c'est mauvais, et arrêter le spectacle ... Forcément les références sont délicieuses tant pour mes yeux que mes oreilles. Ca ne dure hélas, que 67 minutes, le casting est efficace (étonnants et bien rigolos, Raphaël Quenard , Blanche Gardin et Pio Marmaï ) , et tourné en six jours seulement, on sent de toute l'équipe une belle implication... Ca riait fort dans la salle aventure ou j'ai découvert ce truc !