tomurban

tomurban
  • Membre depuis le 18/06/2006
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Publié le 12 décembre 2006
La narcolepsie dont souffre Gustave Klopp (Guillaume Canet) lui gâche la vie. Cette maladie fait, en effet, qu' il perd connaissance n' importe où et n' importe quand. Ce qui le met dans l' impossibilité de mener une vie de famille stable (entre un vieux père infirme et ancien glandeur professionnel, une femme lassée par ses crises de sommeil répétitives et qui commence à ne plus pouvoir supporter cette vie, et un beau-fils qui le considère depuis toujours comme le roi des nuls) et de garder un emploi plus de quelques jours. Deux choses seulement parviennent à estomper la griserie de son quotidien: son meilleur - et seul - ami, Lenny Barr (Benoït Poelvoorde, excellent comme toujours), qui idôlatre Jean-Claude Van Damme (qui fait d' ailleurs une courte apparition dans le film) et ambitionne de devenir le plus grand karetéka du mode. Et un véritable don qu' il possède pour le dessin. Ainsi, lors de ses crises de narcolepsie, Klopp se retrouve plongé dans des mondes imaginaires, dont il se sert comme inspiration pour en faire des bandes dessinées... Mais voilà que son psychiatre, sa femme et son ami, prenant conscience que ce don pourrait consistuer une véritable poule aux oeufs d' or, décide alors de le mettre sur la touche (à l' aide d' un duo frère et soeur patineurs, qui manient le flingue aussi bien que le patin à glace) et de lui voler le fruit de son talent... Fonctionnant à la fois sur le registre de l' humour caustique et le ton doux-amer, le style et le sujet ne sont pas sans rappeler les comédies de Capra. Si il n' en a pas l' ambition et le but moraliseur, "Narco" n' en est pas moins uneillustration à la fois humouristique et lucide sur ce genre de maux sans gravités physiques mais qui gâche néanmoins la vie quotidienne de ceux qu' elles affectent. C' est aussi le plaisir de voir un duo Canet-Poelvoorde mitonné aux petits oignons et qui fonctionne à merveille, avec un rôle atypique pour le premier et un autre taillé sur mesures pour le second. De la très bonne comédie.

Publié le 12 décembre 2006
Belle comme Aphrodite, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, il n' est guère étonné que Liv Tyler, alias Jewell (autrement dit, bijou ou joyau en anglais, prénom on ne peut mieux choisi) arrive à mener tout son petit monde par le bout du nez. A commencer par le jeune et sémillant Matt Dillon, serveur dans le bar dont elle et son complice voulait vouler la caisse, avant qu' elle ne se ravise et que le jeune dindon de la farce ne l' abatte par amour pour elle. Ensuite, un policier (John Goodman), veuf inconsolable de la disparition de sa femme, qu' elle séduit à son tour pour se débarasser du précédent lorsque celui-ci commence à ne pas accepter ses caprices incessants, qui lui attire de plus en plus d' ennui. Et enfin, le meilleur ami du jeune barman, mari et père de famille respectable, qui est prêt à tout sacrifier d' un revers de main pour q' elle accepte de l' honorer ne serait-ce que d' un baiser. Pour completer sa palette de personnages, Michael Douglas, qui semble prendre plaisir à se parodier lui-même, en tueur à gages qui fixe ses contacts dans un club de bingo pour personnes du troisième âge... Les ennuis que cette femme fatale va provoquer - en toute connaissance de cause - dans la vie de ces trois hommes - victimes consentantes, malgré la réalité la plus évidente - ne vont pas tarder à leurs pleuvoir dessus comme de la grèle !... Les tribulations de ce "quatuor" déjanté, narré sur un rythme endiablé, et sans guère de temps mort et de répit pour les trois pigeons, qui ont même l' air de prendre souvent un certain plaisir à se laisser déplumés petit à petit. Le tout allant crescendo jusqu' à la scène de fusillade finale, sur fond de la musique des Village People, carabinée et déjantée à souhait. Cerise sur le gâteau d' une comédie délirante qui, par le talent des acteurs et la mise en scène plutôt bien inspirée, se hisse assez bien au-dessus de ce qui se fait aujourd' hui en la matière.

Publié le 12 décembre 2006
Un comptable, type Américain bien tranquille, et sa toute jeune fille se voit accoster à leur descente à la gare par deux prétendus policiers. Ceux-ci prennent alors sa fille en otage et le soumettent à un odieux chantage. Il doit tuer une importante personnalité politique, qui doit prononcer une allocution pour sa campagne électorale dans l' un des plus grands hôtels de la ville, et ce avant midi. Faute de quoi sa fille mourra !... Dans cet excellent thriller, au suspens haletant, ponctué de rebondissements, au climat oppressant, efficace et sans temps mort, John Badham (à qui l' on doit aussi le "Dracula" avec Frank Langella ou "Drop zone" avec Wesley Snipes, entres autres) à su retrouver les ingrédients et la parfaite alchimie qui faisait toute l' efficacité des films de cinéastes comme Hitchcock. Comment éviter de ne pas se mettre à la place de cet homme (qui pourrait être n' importe qui d' entres-nous), père attentionné à la vie lisse et sans histoire, et qui bascule soudain en plein cauchemar. Ceci, par le simple fait qu' il été choisi au hasard par un homme et une femme chargé de faire éliminer une sénatrice devenue trop encombrante. Victime d' un jeu machiavélique qui le dépasse, Johnny Depp est en tous points excellents, à tel point que l' angoisse de son personnage, qui voit le compte à rebours mortel s' égrenner lentement devant ses yeux (à l' image des horloges qui apparaissent à intervalles régulières dans le film, telles les minuteries d' une bombe). Face à lui, en mettre d' oeuvre de cette sombre machination, Christopher Walken, habitué de ce genre de rôles et dont le physique colle à merveille au personnage, est lui excellent, et fait frissonner à chaque fois qu' il apparaît. Avec ce film, Hollywood a bien montré - un peu malgré lui - que, dans le thriller comme dans les autres genres, les vieilles recettes sont parfois les meilleures.

Publié le 2 décembre 2006
Avec cette suite de "Pédale douce" (avouée, comme le mentionne le générique de fin), Gabriel Aghion nous livre à nouveau une description d' une partie de la vie et du quotidien milieu homosexuel. Ici, Aghion a recommencé, mais n' a pas prit les mêmes. Ici, on retrouve on retrouve Gérard Darmon et Danny Boon en lieu et place de Patrick Timisit et Richard Berry. Tous deux forment ici un couple d' homo un tantinet excentriques, mais plutôt sympathiques, qui vont enfin reçevoirent le cadeau qui consacrera et cimentera leur couple: un enfant. C' est leur amie Marie (Michèle Laroque) qui acceptée de servir de mère-porteuse. Mais, alors qu' ils se préparent avec une impatience et une joie à peine contenue à la naissance de leur fils, les deux homos apprenent que Marie a un homme dans sa vie... Et Loïc craint alors de se voir voler son rôle de père... Si la subtilité dans le traitement de ses personnages et du sujet n' a jamais vraiment été le point fort de Gabriel Aghion, le talent des acteurs dans "Pédale douce" parvenait assez bien à palier les fautes de goûts du réalisateur. Ici, hélas, malgré tous leur talent, ni Michèle Laroque, ni Danny Boon, ni Gérard Darmon ne parviennent, par moments, à les masquer suffisamment. D' autant qu' ici, Aghion a, délibérément semble-t-il, forcer la dose. Le personnage de MIchèle Laroque devient ici fraznchement caricaturale et elle-même, malgré toute la conviction qu' elle a manifestement mise dans son rôle, ne peut parfois s' empêcher de glisser dans un cabotinage par trop exhubérant. Darmon et Boon parviennent, eux, à rester dans le registre du "cabotinage sobre", mais, si leur interprétation est bien mieux que celle de eur partenaire, ce n' est pas grâce à elle ou à Gabriel aghion, mais malgré eux. Quitte à traiter dans l' homosexualité dans le registre comique et à faire dans l' exhubérance, il faut au moins savoir conserver un minium de subtilité et de bon goût ("La cage aux folles", due à Jean Poiret et Michel Serrault, lui étant de ce point de vue bien supérieure). Le plus souvent, soit les gags tombent à plat, soit ils laissent comme un soupçon de mauvais goût (la scène de la "party" dans la cage d' escalier de l' immeuble ou encore celle de l' accouchement à l' hôpital représentant, en l' espèce, le sumnum qu' ait atteint Aghion dans l' excès). L' humour est véritablement trop sirupeuse et lourde pour prendre vraiment, et, au final, malgré quelques bonnes scènes, c' est le film tout entier qui parait un peu lourd à digérer. Bref, Aghion aurait peut-être pu se passer d' en remettre une couche, ça aurait éviter de rendre le gâteau indigeste.

Publié le 2 décembre 2006
Premier James Bond pour Timothy Dalton, et dernier pour John Barry, le compositeur "attitré" de la série (on lui doit la musique de onze des quinze films des aventures de 007, de 1963 à 1987). Ici, Bond a pour mission d' assurer le transfert et la protection d' un officier du KGB. Mais, lorsque celui-ci est, malgré tout, enlevé, Bond, au contraire de son supérieur, commence à flairer que ce transfuge jouait peut-être bien un double-jeu... Dans le rôle des mauvais, Jerroen Krabbé (le faux-transfuge de l' Est), s' il n' est pas vraiment ce qu' on pourrait appeler un grand acteur, a en tout cas la tête de l' emploi, et c' est assez bien suffisant pour que l' on croit à son personnage. Dans celui du trafiquant d' armes Brad Withaker, le bedonnant Joe Don Baker (qui reprendra également du service, dans le rôle de l' agent de la CIA Jack Wade, dans "Goldeneye" et "Demain ne meurt jamais", aux côtés de Pierce Brosnan) est lui bien plus convaincant, même si les traits de son personnage paraissent quelque peu forcés. Par rapport à ces prédecesseurs (le charismatique Sean Connery, l' aristocratique Roger Moore et le tranquille et effacé George Lazenby), Timothy Dalton est sans-doute le plus "sportif et viril" de ceux à avoir incarnés l' agent 007. Bien plus à l' aise à tenue de moudjhaidin qu' en smoking, ce qu' il perd en charisme, il le regagne en efficacité dans les scènes d' action. Sa partenaire, Myriam D' Abo, quant à elle, est suffisamment jolie et charmante pour qu' on croit en sa capacité de séduction (surtout envers un grand amateur de femmes comme James Bond), mais elle n' en a pas pour autant laissée de souvenirs impérissables au sein des fans de la série. C' est donc surtout par l' efficacité de l' interprétation de Dalton et de la réalisation de John Glen (qui en est ici à son quatrième James Bond, depuis "rien que pour vos yeux" en 1981; et qui en signera un cinquième et dernier, "Permis de tuer", en 1989) qui font la force et la réussite du film. Ainsi que les scènes de combats et de poursuites, et les gadgets (l' Aston Martin Vantage, descendante directe de la DB5 de Sean Connery dans "Goldfinger"; et le porte-clés explosif), très bien imaginés et réussis eux-aussi. Si le film ne figure pas vraiment parmis les plus admirés en encensés, parmis les admirateurs de James Bond, il gagne pourtant à être redécouvert, et peut figurer à bon droit parmis les meilleurs de la saga 007.

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