Facebook, Fincher, film formidable, que de F pour cette première création cinéma de ce fénomène (pardon : phénomène) qui a fortement influencé notre vie au cours de la dernière décennie car nous sommes très nombreux les facebooker à raconter tout et parfois n'importe quoi à nos amis, du moins les "amis" facebookers. Ce n'est pas une satire, ce n'est pas une caricature, c'est une histoire simple de la création d'un empire virtuel. Peu d'emphase, peu de sophistications mais un scénario approprié au sujet et des dialogues tranchés à la serpe. C'est aussi très bavard … Les acteurs sont aussi très bien dans leur rôle. L'histoire de Mark Zuckerberg est impeccablement cinématographiée et la genèse de Facebook en devient passionnante; même la musique est au poil.

Un brin inattendu mais très cinématographique. On sent que le rythme du film est le reflet de la réalité ou de l'imaginaire suivant son tempo; c'est, en quelque sorte, très stylisé. Le triomphe de l'amour et sa chute brutale, à moins que ce ne soit qu'imaginaire. Il y a de l'humour, de l'émotion, une excellente interprétation de Monia Chokri et même Indochine.

Ça commence bien et ça devient vite du n'importe quoi très facile. L'idée est cependant originale et la progression très (trop ?) psychologique : une réalisation étrange en quelque sorte qui ne parvient pas à s'imposer.

Coup d'œil dans le rétroviseur : London des années 60 : les Beattles ne sont pas encore passés par là, les occidentaux baignent encore dans leur béatitude à peine post-coloniale. Là s'arrête l'effort et commence le plaisir des yeux ou comment une petite anglaise, tout à fait bien, va devenir une jeune femme accomplie sans passer par les amphis d'Oxford mais plutôt par les bras d'un bel arnaqueur. Carey Mulligan est le film et joue à merveille ce rôle de gamine de 16 ans. Belle performance pour ce film so British et tellement Cinéma.

Huis clos anxiogène époustouflant. Un film tourné dans un tank ou un jeune soldat découvre la guerre en vrai. Après Beaufort et Valse avec Bachir, il fallait innover sur cette guerre. Ce film retrace plutôt l'expérience individuelle des combattants. L'atmosphère étouffante du tank est omniprésente et tout est filmé tel qu'il en est vu. Ça étouffe, ça oppresse, on sent la chaleur, les chaos, la transpiration, la pisse, l'ennemi invisible et la peur au ventre. Le son est infernal aussi. Samuel Maoz signe une réussite (lion d'or) pour ce premier film même si certaines facilités (discours politique, gros plans) sont trop présentes.