hitruf

Ivan Guillaume
  • Membre depuis le 27/08/2006
  • Nombre de critiques : 112
Publié le 27 août 2006
J'étais mélancolique avant de voir ce film, j'en suis sorti ravi: ça rend heureux, oui. Comme la Nuit Américaine de Truffaut, ce film est film de lui-même, création en train de se faire, avec tous les aléas propres à la réalisation d'un second film par un jeune réalisateur qui a raté - au moins commercialement et même plus - son premier film (Folie privée, pour ceux qui l'ont vu). Mais le désir est plus fort que la déception, qui surmonte le manque d'argent, les erreurs de casting (mais non, puisqu'on est dans la mise en abyme...), les hésitations des acteurs de leur propre vie à se livrer, à moins qu'il ne s'agisse que du jeu interprétatif de leurs hésitations... Que les cinéphiles s'y rendent sans réserve. Que ceux que le mot "cinéphilie" effraie y courrent de même, sans réserve. Ici, pas de masturbation intellectuelle, qu'ils se rassurent. Ils découvriront comment un film se fait, dans l'amitié et la rigueur, par le travail et le talent. Ce film qui est aussi un documentaire sur la création cinématographique leur apportera une connaissance rare de la fiction, de la vie, du cinéma, de la vie du cinéma, du cinéma de la vie.

Publié le 29 mars 2006
A voir absolument pour une bonne compréhension du génocide des kurdes par Saddam Hussein en 1989 au travers d'une histoire simple et limpide, où la mise en scène de l'absurdité de la guerre n'est pas sans rappeler celle du fameux No Man's Land.

Publié le 14 mars 2006
Film complexe, touchant à l'idotie des jeux télés, à la peur américaine, à l'importance de l'Audimat (et du commerce tenant lieu de vie), à la schizophrénie de la CIA pendant la guerre, tout cela au travers d'un personnage à forte dose existentielle tragi-comique, qui réjouit et écoeure. Important.

Publié le 15 février 2006
Je vais flanquer un 10/10 à ce film, cote un peu usurpée, mais cela rétablira un peu la balance. Autant le "Quai des Orfèvres" m'avait déplu( "Mauvais"), avec ses policiers déguisés surhommes et assoiffés de pouvoir, autant celui-ci nous donne à voir des hommes et femmes "ordinaires", avec leurs joies et leurs peines, les obligations du travail, la vie de famille.. C'est d'abord un documentaire sur l'entrée en métier (réception du révolver, des cartouches, du chargeur, accueil des nouveaux de province dans une petite pension, etc...) avant que ne s'insinue dans le récit une "histoire policière" d'abord banale, puis de plus en plus noire. Ce qui importe, dans cette histoire, c'est qu'elle est vécue de l'intérieur: dans un commissariat, dans une équipe, dans la tête des hommes de terrain et/ou de bureau, dans la vie d'une femme assez bouleversante (Nathalie Baye, excellente). Bonne seconde vie au "Petit Lieutenant" à l'Actor's..

Publié le 4 février 2006
Ce film se passe dans une nature grandiose et très peu peuplée qui rend les rapports humains indispensablement humains. IL n'est pas sans rappeler Urga, par la nature et la culture. L'histoire n'est pas un prétexte à une exploration de ce monde rare et inconnu par la plupart. Un homme tente de sauver un garçon de son enfermement quasi autistique et de la délinquance. Les solutions sont différentes des nôtres. Ce horse-movie touche au sublime, notamment dans une relation amoureuse unique dans son déroulement : rien qu'elle est déjà à ranger dans les anthologies non académiques. Allez prenez votre cheval-vapeur, allez vite voir ce chef d'oeuvre afin qu'il ne vous reste pas ignoré. Peut-être au retour, laisserez-vous votre voiture là où vous l'avez garée, ré-oxygéné par ce film au souffle revigorant, intellectuellement, affectivement.

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