S'il a un budget, mais qu'il n'a pas le secret, que lui manque la main qui tire l'art du quotidien, comme un brillant magicien crée un lapin lorsqu'il n'a qu'un chapeau troué ? que peut faire alors le metteur en scène désespéré ? pour la réponse, allez voir Avatar.

Si changer de planète c'était l'évasion, courez-y. Si la splendeur des paysages, l'époustouflant des effets spéciaux, faisaient la beauté du cinéma, c'est le grand film. Si le conflit entre le bien et le mal résumaient la morale, trouvez ici la plus haute. Fuyez, si vous pensez au contraire que le monde est complexe, que l'on voyage plus loin au plus proche de soi, que nos coeurs et nos âmes sont les plus inaccessibles planètes, et que de tous, ceux qui les sondent sont les plus grands cosmonautes.

Attention! le producteur n'a pas lésiné sur le moyen de vous voler vos sous: c'est que, plus le metteur en scène aime les bêtes, il me semble, moins il connaît les cinéphiles. Alain Chabat, époux pitoyable et acteur, plus encore, Mathilde Seigner, jouant la bourgeoise surfaite, et, sans le savoir, l'actrice, Fanny Ardant, dont la voix caverneuse et la voix chargée de mystère évoque qu'elle joue Fanny Ardant. La production nous avertit, en fin de séance, que le chien n'a pas été torturé, ça se voit. Mais vous, une heure et demi cloués, si.

Un hymne à la fidélité, à l'amour, à travers le terrible siècle passé, une histoire entre une magnifique garde-chiourme de camp nazi et un enfant pur, le drame d'une coupable bouc-émissaire, la punition méritée par des millions de lâches devenus vertueux portée par une seule. Que dire encore ? courez, le cinéma où un quinqua éprouvé pleure encore se fait rare.