Le réalisateur a réussi à mélanger une touche de Glee, un soupçon d'Amour de Haneke, une pincée de Little Miss Sunshine, le tout mélangé à la sauce Ken Loach. Terence Stamp est épatant/émouvant. Le film est très chaleureux mais s'encombre malheureusement de scènes mélos ou voulant forcer l'émotion ( comme quand la petite fille appelle son grand-père quand il chante )qui gâchent un peu l'ensemble.

Le film démarre comme une dénonciation des dérives de l'usage immodéré des antidépresseurs puis bifurque vers le thriller à la Hitchcock. La mise en scène est élégante et s'amuse à désorienter le spectateur. Honnête sans plus.

Un film plein d'énergie créatrice. Le réalisateur a un véritable sens du montage, du cadrage, des effets visuels et la bande son se marie parfaitement aux scènes filmées. Cela ressemble à du Gaspard Noé moins nihiliste. James Franco livre une brillante interprétation.

Avec un tel sujet, le réalisateur aurait pu essayer de choquer ou de s'apitoyer. Au contraire il préfère aborder ce sujet grave avec générosité, subtilité, humour, ironie et une pudeur qui n'occulte pas les scènes réalistes. Des "intouchables" qui désirent être touchés.

Il vient de recevoir le César du meilleur film d'animation et c'est bien mérité. C'est plein de poésie, c'est sensible et délicat sans jamais négliger de délicieuses touches d'humour et en osant des thèmes de société. Chouette, Ernest ne vit pas dans un monde de Bisounours.