Les Enfants du Paradis

Origine:
  • France
Genre:
  • Comédie dramatique
Année de production: 1945
Durée: 3h09
Tout public
Synopsis : Paris, 1828. Sur le boulevard du Crime, au milieu de la foule, des acteurs et des bateleurs, le mime Baptiste Deburau, par son témoignage muet, sauve Garance d'une erreur judiciaire. C'est ici que commencent les amours contrariées de Garance, femme libre et audacieuse, et de Baptiste qu'elle intimide et qui n'ose lui déclarer sa flamme. Mais aussi ceux de Nathalie, la fille du directeur du théâtre, qui aime Baptiste, et Frédérick Lemaître, un jeune acteur prometteur, qui entame une liaison avec Garance, tandis que cette dernière aime aussi Baptiste en secret.
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Publié le 28 décembre 2006
A entendre un réalisateur tel que François Truffaut concéder qu’il échangerait l’ensemble de sa filmographie contre celui-ci, tout cinéphage se doit de connaître ces Enfants du Paradis. Bien sûr, notre désavantage actuel est de savoir d’emblée qu’il figure au panthéon du septième art français, et que l’on hésiterait donc plus volontiers à lui trouver un quelconque défaut. Néanmoins, en connaissant uniquement l’histoire qui règne autour de ce chef-d’œuvre (je me vend déjà, car c’en est bien un), on peut déjà saisir une partie de son ampleur. Son contexte historique d’abord, puisqu’il reconstitue fidèlement la vie parisienne du début du XIXème, et qu’il fut tourné durant l’occupation allemande, avant d’être bouclé à la Libération. Son contexte sociologique ensuite, mêlant volontiers riches et pauvres, contes aristocratiques et funambules de la rue. Voire son contexte cinématographique, puisqu’il est réalisé par un immense réalisateur, Marcel Carné (Quai des Brumes), et brillamment (le mot est faible) interprété par le gratin de l’époque, à savoir Arletty, Jean-Louis Barrault, et le plus talentueux des Brasseur, Pierre. Pour l’anecdote encore, rappelons que Robert Le Vigan fut ôté du casting pour sa collaboration allemande, que le musicien du film, Joseph Kosma, et le décorateur, Alexandre Trauner, ne figurent même pas au générique à cause de leurs origines juives. Autre caractéristique propre à tout chef d’œuvre, ses personnages : des principaux cités aux plus insignifiants, tous sont mémorables, et rentrent parfaitement dans l’ambiance romantico-féérique d’une ville magique (aidée par l’emploi de milliers de figurants). Au bout du compte, après une classique mise en bouche, ce spectacle de plus de trois heures est simplement beau, vivifiant et une question étonnante subsiste : où diable est passée la soixantaine d’années qui nous sépare de ce film, rendant de nombreux films des années quatre-vingt (ce n’est qu’un exemple) plus démodés encore que celui-ci ? Dans le noir et blanc, peut-être, mais c’est tout. Et encore, pour ceux qui en sont effrayés, une version colorisée existe depuis 1991. Alors de grâce, membres de la jeune génération qui est mienne – je n’en ai que 26 -, découvrez au plus vite ces Enfants du Paradis, car vous en sortirez obligatoirement marqués…
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