En 1953, Kenji Mizoguchi réalise une oeuvre phare du cinéma Japonais qui remporte le Lion d'Argent à Venise et fit donc connaître le cinéaste en Europe. Le scénario des Contes de la Lune Vague après la Pluie est composé de différents extraits d'un classique fantastique de la littérature ancienne du Japon, Histoires de Pluie et de Lune, de Ueda Akinai. Cette grande oeuvre aborde les sujet du rêve déçu, de l'espérance trompée, du rêve, de l'illusion, de l'ambition et la tragédie du couple. Mizoguchi pose surtout cette réflexion essentielle sur les désirs des femmes et des hommes où le cinéaste montre les femmes avec respect et intelligence : D'un côté, il y a ces deux femmes réalistes et aimantes et de l'autre, deux époux aux ambitions démesurées. Leurs rêves de gloire et d'argent vont briser leur famille à jamais. Ils utilisent la guerre comme support à leur justification pour leurs actes. Seulement après avoir été punis puis pardonnés par leurs femmes, qu'ils comprendront leur erreurs et que leur bonheur était celui d'être aux côtés de leurs femmes. Cette promesse de bonheur qu'ils espéraient soutirer de la guerre n'est qu'illusoire, car celle-ci n'engendre que la famine et la misère. En conclusion, les Contes de la Lune Vague après la Pluie est avant tout une grande morale sur les actes d'hommes mutilés par la guerre. Sans cesse accompagné d'une très belle musique qui donne souvent l'illusion d'être dans le rêve (comme le croient les hommes du film), les éblouissantes images sont soutenus par une belle photographie, jouant sur les contrastes. Mais c'est la mise en scène qui reste inégalable où chaque détail est calculé et qui joue beaucoup sur les mouvements des personnages.