Heureusement que nous vivons dans une société mixte et que le regard d'une femme peut, parfois,par sa sensibilité féminine, bousculer les clichés plutôt masculins ! Allez voir, si c'est possible, ce film en couple ... pour pouvoir en discuter par après. Vous verrez comme on peut être différent ! Très bonne interprétation de notre 'petite belge' qui rend l'histoire de ce film tout à fait crédible, proche d'une certaine réalité de l'évolution des couples.

On pourrait penser que l'on se trouve devant un triangle classique; ce film va bien au-delà! Quelles concessions doit-on faire au nom d'engagements pris 12, ou 2O ans plus tôt? Jusqu'où doit-on renoncer à soi-même pour respecter l'autre? Quel droit avons-nous de blesser pour ne pas mourir d'étouffement dans un quotidien devenu insipide aussi satisfaisant paraisse-t-il? Dans une mise en scène un peu 'sèche' qui suggère bien que toute la démarche est intérieure, V. Wagon atteint à l'essence de ce qui nous fait vivre. Il fallait une femme pour le faire éprouver avec tant de retenue; il fallait Anne Coesens pour le donner à voir avec une telle transparence. La rigueur de cette exigence intérieure apparaît avec d'autant plus de force que Marie est entourée de deux hommes somme toute fort 'fades', chacun à sa manière. Mais cette quête d'une vie authentique par rapport aux élans intérieurs n'est pas propre aux femmes. Il serait intéressant de voir ce que la même réalisatrice ferait passer dans une situation inversée. Car là est la question la plus profonde, et elle n'a pas de sexe: jusqu'où penser à soi n'est-il pas du simple égoïsme? Ce film, imparfait, laissera des traces durables dans l'âme et le coeur de celles et ceux qui l'auront vu. 24 mars 2001