Synopsis : On entre presque à reculons dans le nouveau film d'Amos Gitaï, deuxième volet d'une trilogie consacrée à Trois grand villes israéliennes: Tel Aviv (Devarim, 1997), Haïfa dans ce film-ci, Jérusalem dans le prochain. On en sort aussi à reculons. Entre-temps, cette alchimie mystérieuse que recherchent tous les romanciers, tous les cinéastes, fait son oeuvre. L'homme ni vieux ni jeune, ni beau ni laid, ni drôle ni touchant qui, au début s'époumone ridiculement sur un tapis roulant, à l'hôpital, afin qu'on établisse son électrocardiogramme, nous est, à la fin, devenu intensément proche. Ce quadragénaire hypocondriaque, fils d'une mère juive qui l'appelle Moshe et d'un père arabe qui lui donne du Mussa, est l'antihéros d'un antimélo antiexotique : Yom Yom (qui signifie en hébreu 'jour après jour) avance chronologiquement, mais à coups de fragments disjoints, pauvres en événements tangibles et séparés par des laps de temps très variables. Amos Gitài n'y montre Haïfa que par petits bouts, aussi loin des clichés touristiques que possible - c'est sa ville. Et il suit une petite dizaine de personnages qu'on ne voit presque jamais tous réunis, dont il faut patiemment élucider les liens mutuels, amitié, sexe, affaires, amour filial ou désamour conjugal.