Un fait divers aussi malheureux que médiatique - un enfant de six ans se prend une balle perdue lors de la rencontre informelle entre un dealer minable mais protégé et un flic tête brûlée - finit par dissoudre peu à peu le vernis de respectabilité qui recouvrait les coulisses, banals et puants, de la mairie de New York et, partant, de la politique américaine : justice à la carte, clientélisme, échange de mauvais procédés, tractations immobilières, pressions maffieuses, arrivisme, corruptions, collusions et protections à tous les étages... Après que les fusibles ont sauté un à un, la réaction en chaîne finit par emporter le maire en personne et ses ambitions présidentielles. Film de scénaristes et d'acteurs (mention à John Cusack, évident dans le rôle du jeune adjoint idéaliste), à la mise en scène tellement sobre (transparente ?) qu'elle tue d'avance toute velléité de commentaire, City Hall est un polar politique un peu trop classique, désespérément austère et légèrement ennuyeux.