Au Japon, Beat Takeshi est une vedette du showbiz. Un jour sur un plateau de télévision, il croise son sosie blond, Kitano. Ce dernier enchaîne les auditions dans l’espoir de décrocher un grand rôle. Espérant devenir un acteur célèbre, il travaille comme caissier dans une épicerie de quartier. Régulièrement, il se met à rêver qu’il est Beat Takeshi et découvre des aventures étranges. Takeshi’s est un film de Takeshi Kitano pour Takeshi Kitano. Tous les thèmes récurrents du cinéma de Kitano sont présents mais à aucun moment, le réalisateur ne nous permet de rentrer dans son film. Il fait un constat de sa carrière jusqu’à aujourd’hui en confrontant son moi réalisateur et son moi acteur. Le résultat donne un film atypique, forme de schizophrénie cinématographique. La vision sur sa carrière est lucide et met en avant le côté hétérogène de sa filmographie. A l’écran, Takeshi’s tient plus du film concept mais donne une image erronée de son réalisateur, que l’on pourrait croire égocentrique et égoïste. Pourtant, il n’en est rien, Takeshi Kitano a réalisé ce film par nécessité personnelle et n’a, à aucun moment, pensé aux spectateurs qui verraient son film. Au final, Takeshi’s est un film pour les fans de Takeshi Kitano qui accepteront que leur idole ne parle que de lui à lui. Pour les autres, la filmographie de Kitano est suffisamment diversifiée et variée pour découvrir toutes les facettes de sa carrière, de manière plus accessible. Á Retenir : les personnages pittoresques (frères sumo, yakuza, …), un film égoïste, deux Kitano à l’écran pour le prix d’un, Takeshi Kitano a un tournant important dans sa carrière

Même si la trame du film se décline surtout sur le mode schizophrène du personnage principal, on a ici un bon florilège des thèmes habituellement visités par Kitano. Personnellement, comme j'en suis fan (acteur ou réalisateur), j'ai bien aimé. Je me permettrais de modérer mon enthousiasme : le film tourne évidemment autour de Takeshi Kitano, mais cela risque de donner à cette oeuvre égocentrique, un cachet quelque peu mégalomane. Bref je dirais qu'il ne faut pas le mettre entre toutes les mains, et pour ceux qui ne connaissent pas encore Kitano, essayer de plutôt visiter ses "Zatoïchi" "Hanabi" "Juugatsu" "Dolls" "Aniki" pour n'en citer que peu, en tant que réalisateur et acteur ou "Gohatto" ou "Battle Royale" en tant qu'acteur uniquement.

Même si le film se décline principalement sur le mode schizophrène, il visite tout de même la plupart des thèmes chers à Kitano. Comme j'en suis fan, (en tant qu'acteur ou réalisateur), j'ai bien apprécié. Je modère juste cet enthousiasme : le film tourne bien sur égocentriquement autour de Kitano, ce qui risque de lui donner un aspect un peu mégalo pour ceux qui ne le connaissent pas bien. A ceux ci je conseillerais de visiter d'abord "Zatoïchi", "Hanabi", "Juugatsu", "Sonatine" ou "Aniki" par exemple, en tant que réalisateur, ou "Battle Royale" ou "Gohatto" en tant qu'acteur.