Saints-Martyrs-des-Damnés

Origine:
  • Canada
Genre:
  • Thriller
Public: Tout public
Année de production: 2005
Durée: 1h55
Synopsis : As incontesté du bidonnage de scoops pour ménagère désemparée, Flavien Juste s'est fait une réputation inoxydable dans le petit et juteux milieu de la vente du Grand Portnawak sur papier glacé. C'est donc tout naturellement que son rédacteur en chef lui confie le reportage sur Saints-Martyrs-des-Damnés, petit coin du Québec bien placé pour remporter le titre de bled le plus pourri du pays. Depuis plusieurs mois, en effet, le village connaît une vague de disparitions étranges. Plutôt blindé question faux mystères, Flavien s'apprête à devoir broder sur une sorte de Triangle des Bermudes rural alors qu'il vient de croiser des hordes d'auto-stoppeurs le suppliant de les amener vers la civilisation. Mais, à peine se sont-ils installés dans l'hôtel des Deux Malvina, qu'Armand, le photographe de Flavien, disparaît lui aussi. Et les habitants du village ne semblent pas très enclins à l'aider à le retrouver.
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Avis des internautesdu film Saints-Martyrs-des-Damnés

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Publié le 29 août 2006
Inutile de chercher le style du film, le dialogue du prologue précédé d'un extrait de "Une Saison en Enfer : Nuit de l'Enfer" de Rimbaud nous situe immédiatement dans le contexte. Saints-Martyrs-Des-Damnés est un lieu. Celui de la rencontre traumatisante entre réalité et cauchemar éveillé. Bref un Twin Peaks Canadien. S'inscrivant résolument dans la thématique Lynchienne ou réalité et imaginaire se marient pour mieux vous déstabiliser, Saints-Martyrs-Des-Damnés est une indéniable réussite scénaristique (Robin Aubert). En outre il y a un gros travail sur la mise en scène et la photographie, rien n'est laissé au hasard. Utilisation importante de la profondeur de champs avec inserts à la clé comme des Cigarettes burns annonçant le palier suivant. Plans fixes sur visage pour instaurer la peur, effets infographiques en post production, ... Mais si Saints-Martyrs-Des-Damnés est construit comme un Lynch il lorgne aussi par moment du côté de l'univers Burtonien pour sa dimension poétique. En outre il contient une composante métaphysique très importante qui renvoie à Rimbaud voire Sartre et son néant. Nous avons donc là avant tout un ouvrage (psychanalytique/métaphysique) d'une intelligence rare sur la quête de l'identité et sur celle de l'immortalité. Mais aussi sur une science sans âme, sur la solitude, la peur, la mort ... et l'amour. En définitive les thèmes exploités sont à la fois très contemporains et très archaïques. S’il apparaît au prime abord que Saints-Martyrs-Des-Damnés est un film fantastique, il s'avère que c'est avant tout un drame très humain. Saints-Martyrs-Des-Damnés est un triptyque qui se compose de trois chapitres. Un premier cauchemardesque (Lynchien) donnant accès à un second plus poétique (Burtonien) pour aboutir sur une note scientifico-moraliste aux multiples interprétations. Bref vous l'aurez compris à chacun sa fin. Un film qui comme l'extraordinaire 21 grams d'Alejandro Gonzalez Inarritu demande une participation très importante du spectateur. A soi-même de créer son propre puzzle avec au final une image dont la symbolique sera propre à chacune et chacun également. Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu qu'ils sachent que même les noms des personnages n'ont pas été créés au hasard : Flavien Juste représentant la justice & le devoir, Quentin pour le cinquième ..... (Je ne peux pas développer le mot de peur de spolier), Faustin pour le pacte, .... A noter une scène d'amour d'une beauté sans précédant : "Cette scène est beaucoup plus que deux corps qui se touchent. C’est le summum d’une relation d’amour, le rapport romantique s’impose inconsciemment. (Isabelle Blais). A souligner également une bande originale, très originale écrite par Yves Desrosiers. B.A. qui marie musique traditionnelle & sonorités celtiques. Démonstration parfaite non seulement du savoir-faire Canadien mais aussi et surtout du "comment faire un film fantastique avec zéro moyens grâce à un scénario en béton". Un chef-d’œuvre ! Surtout quand on sait qu’il s’agit d’un premier long-métrage. Décidément la patrie de Cronenberg recèle de nombreux talents. Un film résolument destiné aux habitués du Nova en quête d'un cinéma très cérébral avec malgré tout à la clé des séquences frissons très impressionnantes. A voir absolument !
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