Ce film ne m'a vraiment pas marqué, que ça soit en bien ou en mal. A part une belle brochette d'acteur, rien de bien excellent.

Il est de ces séances obscures qui vous arrache des sourires de commisération tout le long. Sous couvert d'une affiche agricheuse, Doug Lefler et les soeurs Laurentiis ont grugé leur public en concotant un succédané foutraque et fantoche qu'il aurait mieux valu fourbir avant de servir. Certes, l'ensemble, somme toute sympathique, gentillet et distrayant, ne démériterait pas sur le cathodique par rapport à nombre de ces séries heroic-fantastiques. Mais de grâce, laissez à Buffy, Xena et les autres l'apanage des combats-ballets baclés. Et il n'est nul besoin de se formaliser en plus des multiples emprunts aux récents succès ciné et télé, tant les failles se dénombrent déjà aussi rapidement que le scénario se précipite dans un ramassis de clichés et pseudo-légendes. Et puis que dire de Colin Firth et Ben Kingsley, au talent muselé limite maltraîté dans des rôles surfaits? Jusqu'à Miss Monde 94, notre superbe bollywoodienne Aishwarya Rai, qui n'a de jeu que la façon outrancière dont on filme ses atouts! Ce n'est pourtant pas faute de m'être astreinte à l'indulgence et d'arriver dans la salle forte d'un préjugé favorable: nonobstant la critique, ce Roi Arthur tant décrié m'a personnallement enchantée et un troisième visionnage ne m'a toujours pas départi de mon enthousiasme. Mais n'est pas Fuqua qui veut et cette Dernière Légion-là sombre quant à elle bien trop vite corps et armes à notre grand regret. Il est cependant probable qu'à la faveur d'un dimanche après-midi nous trouvant calés dans le divan et en famille, elle a toutes les chances de retrouver ses lettres de noblesse. Curieux comme la projection sur grand écran aiguise le sens critique et souffre peu tout ce qui fait le succès du petit: humour bon enfant, intrigues faciles et interprétation correcte, toutes qualités idoines à un bon moment télé. NB: Petite compensation pour les cinéphiles: l'occasion de voir le lancement de la Boussole d'Or (amusantes retrouvailles entre Vesper et James côté distribution), qui augure d'une atmosphère autrement plus féérique que les romans (trilogie de la Croisée des Mondes), probable contagion harry-pitorresque oblige....

Si on cherche un exemple pour illustrer le cours "comment louper un film en 10 leçons", la "dernière légion" conviendra à merveille. L'effondrement de l'empire romain est a priori un bon thème pour un film spectaculaire. Mieux : le réalisation a réussi à rassembler une série d'acteurs intéressants. Et pourtant... Le scénario est totalement indigent. On se perd entre les genres : historique, magique, pseudo-initiatique à trois cents. Les décors fleurent bon la carton-pâte. La caméra est faible. C'est vachement comme "King Arthur" (film parfois décrié, mais qui valait bien mieux que ceci). Et cela confirme que beaucoup de choses intéressantes se passent maintenant à la télévision plutôt que sur le grand écran (voir "Rome" chez HBO).