L'Ile du Dr. Moreau

Titre original: The Island of Dr. Moreau
Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Fantastique
  • Action
  • Horreur
Année de production: 1996
Date de sortie: 19/03/1997
Durée: 1h35
Tout public
Synopsis : Edward Douglas, envoyé par l'ONU pour négocier un traité de paix en Asie, est victime d'un accident d'avion. Il est sauvé par Montgomery, jeune savant qui accompagne sur un bateau une mystérieuse cargaison d'animaux vers une île perdue dans l'océan. Arrivé à bon port, le jeune homme rencontre le docteur Moreau, brillant généticien, propriétaire de l'île et sa fille, Aissa.
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  • 1
Publié le 28 août 2003
C'est (déjà ? seulement ?) la troisième adaptation cinématographique du classique de H.G. Wells. L'intrigue mêlant SF et fantastique (un médecin fou se réfugie sur une île déserte où il crée des monceaux de créatures hybrides, mi-homme mi-bête, dans l'espoir d'aboutir, de tâtonnements en fiascos, à une race d'êtres informes mais foncièrement bons) ouvre tout naturellement de vastes perspectives métaphysiques que je me garderais d'arpenter, en vertu de mon aversion pour les dissertations approximatives. Sachez seulement que : (a) l'opposition entre humanité et animalité semble en définitive une pure vue de l'esprit ; (b) gaffe, amis scientifiques, aux dérives démiurgiques ! Evidemment, il y a thématique plus obsolète et le remake est justifié par l'actualité politique et scientifique de la fin de millénaire. D'où la modernisation du cadre temporel de l'intrigue à coups d'écrans d'ordinateur, de microscopes électroniques, de poste de télécommunications dernier cri et d'allusions à Jimi Hendrix. Sans oublier que Douglas, le narrateur, est un haut fonctionnaire de l'ONU, que Raissa la femme-chat danse en écoutant Deep Forest sur son ghettoblaster et que les livrées des fils/esclaves du docteur Moreau font beaucoup penser à L'Île Fantastique (Tatou s'appelait peut-être bien Tatou Moreau). On l'aura compris, cette version ne craint pas de se vautrer dans le ridicule. Il suffit de voir Marlon 'Moreau' Brando minauder en gras buddha blanc ou se reposer sur sa terrasse affublé d'un 'convecteur calorique' (un bonnet péruvien surmonté d'une buse de cheminée). Pire encore, la grand-guignolesque et pathétique scène d'orgie : une sarabande de femelles velues se trémoussant en monokini sur du Einstürzende Neubauten et un Val Kilmer défoncé, en plein trip de démiurge mauvais, lisant des histoires de Sherlock Holmes à un auditoire de monstres hilares. Ca pourrait être drôle, ça ne l'est pas. C'est seulement symptomatique d'une adaptation n'ayant de cesse de ramener la fable philosophique sur les chemins du cinéma spectaculaire et d'une mise en scène davantage préoccupée par l'intégration harmonieuse de ses animatronics et le réglage de ses explosions que par la subtilité du sous-texte philosophique ou le façonnage de climats potentiellement troublants. Reste le plaisir, réel mais superficiel, voire un peu coupable, d'assister à un pittoresque défilé de freaks (homme-sanglier, homme-hyène, homme-aï, homme-bouc, garçon-chien, fille-chat pour les croisements les plus aisément identifiables, nains à tête de gland et gremlins glabres pour les métissages plus flous), casting disgracieux qui stimule le petit docteur Moreau qui sommeille en chacun de nous et que l'on se plaît à compléter en lui adjoignant une cohorte d'hommes-méduses, d'elefant women, de bébés-babiroussas, de drag-queens des abysses ou de bonobos transsexuels.
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