Mia Madre

Origine:
  • Italie
Genre:
  • Drame
Public: Tout public
Année de production: 2014
Date de sortie: 02/12/2015
Durée: 1h47
Synopsis : Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. A ses questionnements d’artiste engagée se mêlent des angoisses d’ordre privé: sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?

Vidéodu film Mia Madre

Avis des internautesdu film Mia Madre

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Publié le 10 décembre 2015
Magnifique... Un grand Moretti, et qui comme on l'a dit ci-dessous aurait pu ou dû (?) recevoir une palme à Cannes: mais Cannes, ce n'est que Cannes! Bref, tout est dit déjà, il ne reste qu'à aller le voir ou le revoir.

Publié le 9 décembre 2015
Un Moretti à multiples facettes. Très intimiste il y parle de sa vision de cinéaste et de sa vie personnelle. C’est aussi une étude de caractère, le sien en l’occurrence qui semble se dessiner sous le portrait de sa sœur (simplement splendide). S’opère un subtil mélange de lucidité et d’humanité. En peu de mots et en quelques cadrages simples et bien sentis le film devient subitement émouvant, toujours de façon pudique et élégante. Puis un dédoublement se fait sur le modèle de l’acteur mégalo dont on ne sait plus très bien quand il joue et quand il est lui-même. Il ne le sait sans doute pas vraiment lui-même et c’est peut-être le thème enfoui de ce film à la beauté sereine: une perte de soi-même, un isolement à force d’abnégation et d’obsession. Et derrière tout cela une vérité politique/philosophique tenace, un retour à la réalité s’impose.

Publié le 8 décembre 2015
Pour qui ne se fierait qu’à la seule consécration de « Dheepan » pourrait penser que la sélection du Festival de Cannes 2015 devait être bien pauvre… Mais en fait, la délibération a du se passer un peu comme cette scène finale de « Indiana Jones et la dernière croisade » où Indi et son père devait trouver le fameux Graal parmi un ensemble de coupes toutes aussi disparates les unes que les autres. Quel film retenir pour la Sainte Palme d’Or ? Mais nous ne sommes pas au cinéma. Il devait manquer dans ce jury un Professeur Jones à la perspicacité avérée, et les frères Coen se sont laissés berner à ne choisir, pour attribuer la récompense suprême, que le rutilant démagogique, le film kleenex (on prend, on pleure, on jette), bref le film bien dans l’air du temps qui ne laissera trace ni dans le cœur des cinéphiles, ni dans la filmo d’Audiard. Il y avait un film qui répondait à toutes les attentes (public, presse, professionnels, compte-tenu du concert de louanges actuel), qu’elles soient sélectives ou plus consensuelles. Un film qui est, et je pèse mes mots, un aboutissement cinématographique complet, et se place derechef parmi les grandes œuvres inoubliables. Un film, qui transcende, le seul cadre du divertissement ou de la réflexion d’auteur. Un film qui bouleverse autant qu’il vous porte intellectuellement et intimement. Un film. « MIA MADRE » ! En transposant son propre vécu du deuil maternel, sur une femme, réalisatrice, Moretti s’impose une distance de fait, et élimine toutes les scories entre pathos et larmes qui auraient pu dénaturer son projet, ne gardant que l’essentiel, et par là même, une visée universelle (déjà perçue d’ailleurs dans « La chambre du fils »). Bien sur, on y retrouve beaucoup de sa douleur, de brefs plans fugaces et très particuliers, évoquent sans doute sa propre histoire (les lunettes sur une table de nuit d’hôpital, les coudières, un sourire de circonstance, le tournage « pollué »…), mais Moretti la transcende, il ne souhaite pas partager sa peine, au contraire, il tient à partager la souffrance de ceux qui, comme lui, ont subi pareil drame. Pour autant, et c’est là que « Mia Madre » est extraordinaire, l’émotion qui vous étreint, ne repose aucunement sur la tristesse, bien au contraire ! Le film est une ode à la vie, et à ce courage qui tenaille corps et esprit en pareil circonstance, que ce soit la personne qui s’éteint mais lutte jusqu’au bout comme pour les proches dont la vie, entrecoupée des épisodes hôpital, inquiétude, abattement…, se doit de continuer. Margherita en sait quelque chose. Comment se consacrer au tournage de son film, gérer sa vie sentimentale, s’occuper de sa fille et les diverses contrariétés qui ont tendance à s’accumuler en pareil moment, alors qu’elle est à tous instants près de sa mère physiquement ou en esprit ? Le scénario est édifiant, Moretti de son expérience et avec l’intelligence de son écriture dresse un véritable un paradigme sur le sujet. Sa mise en scène est tout à l’avenant, privilégiant les plans rapprochés rendus très complexes par l’intimité du montage, il alterne les instants de « recueillements » avec les scènes plus hystériques, qui ne sont en fait que le l’expression de l’état d’esprit du moment de Margherita. Ainsi, l’acteur Huggins (Turturro excellent), dans son besoin d’être constamment rassuré, ne peut être que très mauvais, ne se sentant pas désiré. Ou encore, le frère (Moretti scotchant !), accablé et si « présent », ne devra compter que sur lui pour surmonter l’épreuve. Margherita, seule semble souffrir du deuil qui se prépare, c’est ce ressenti égoïste et tellement humain qui parcourt le film. La clé de voute de « Mia Madre » est bel et bien ce personnage de Margherita, reflet de Moretti mais pas que, elle est de tous les plans, déchirée, battante, vindicative, irradiante, désarmante. Cette femme, dont on sent le parcours affranchi de tout obstacle, traverse une épreuve, dont on ne se remet jamais tout à fait, qui fait que l’édifice pourtant solide se révèle tout en failles. La reconstruction n’en sera que plus belle, plus juste. Elle devra faire table rase du passé, et penser à demain ! C’est un des plus beaux personnages de cinéma qui se démène sous nos yeux, dans la grande tradition du cinéma italien et Margherita Buy lui donne toute son amplitude, toute sa sensibilité. Elle est sans aucun doute, l’une des meilleures actrices du monde, trop rare pourtant. L’année passée, elle m’avait ému aux larmes avec « Je voyage seule », là elle se pose en digne héritière des Loren, Magnani, Cardinale… Epoustouflante et magnifique ! « Mia Madre » dépasse le seul cadre du cinéma, le film est une empreinte de vie, une manière de faire son deuil définitivement, pour Moretti mais aussi pour celles et ceux, dans le public, qui ont traversé ce moment cruel. Cette foi en l’existence qui jaillit à chaque image, qui culmine en ce final merveilleux, est salvatrice et généreuse, Le film de Moretti est un chef d’œuvre d’humanité, et disons-le, un chef d’œuvre tout court !

Publié le 6 décembre 2015
On suit un bout de vie d'une réalisatrice avec hauts et ses bas. D'un côté, elle tourne un film en Italie avec un acteur américain fantasque et d'un autre côté, elle accompagne la fin de vie de sa mère, chose plus difficile pour elle que pour son frère. Film social mélangeant les émotions.

Publié le 5 décembre 2015
Film magnifique, dont beaucoup est déjà dit dans la critique ci-dessous. Il traite d'un sujet grave, qui nous ramène (pour ceux qui l'ont déjà vécu) dans le souvenir de la fin de vie de nos parents. Heureusement, l'humour n'est jamais bien loin. Et c'est toujours savoureux d'entendre les dialogues en italien.

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