La Fille du 14 juillet

Origine:
  • France
Genre:
  • Comédie
Public: Tout public
Année de production: 2013
Date de sortie: 11/09/2013
Durée: 1h28
Synopsis : Hector a rencontré Truquette le 14 juillet et n’a qu’une préoccupation: séduire cette fille qui l’obsède. Le meilleur moyen, c’est de foncer l’emmener voir la mer. Pator ne saurait lui donner tort, surtout si elle est flanquée de sa copine Charlotte. Les voilà partis sur les petites routes de France dont les caisses sont vides. C’est la crise ! En plein été, le gouvernement avance la rentrée d’un mois. Au boulot ! Un chamboule-tout et deux coups de feu plus tard, le groupe se disloque à l’image d’une France coupée en deux, entre juillettistes et aoûtiens. Rouler en sens inverse du travail n’effraie pas le trio restant, décidé à retrouver la fille du 14 juillet et à vivre un été débraillé.

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Avis des internautesdu film La Fille du 14 juillet

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Publié le 22 janvier 2014
ClubRTL nous aura régalé cet été, et même au-delà : une programmation du mardi soir qui enchainait deux comédies françaises des années 60 à 80. Or, si le premier des deux films s'avérait généralement convenu, classique, le second titre appartenait à cette frange si convoitée et si oublieuse qu'elle devrait se chérir autant que les perles exhumées par Patrick Brion au Cinéma de Minuit sur FR3 : le nanar. La date de péremption d'un nanar étant particulièrement courte, (re?)voir « Le Trouble-fesses » (avec Michel Galabru et Alice Sapritch), « T'inquiètes Pas, Ça Se Soigne » (signé Eddy Matalon), « Ça Va Faire Mal » (un classique de Jean-François Davy avec Bernard Menez et Patrick Minet) ou même « Les Gauloises Blondes » (le pire du lot, pénible pastiche d'Asterix avec Roger Carel -tant qu'à faire-, Pierre Tornade et Jackie Sardou) aujourd'hui tient du miracle. C'est une bonne nouvelle à double titre historique que de voir ces authentiques navets. D'abord parce que ces films vraisemblablement réalisés pour faire sortir une scène sur deux la paire de seins d'une starlette d'un jour ou visiter à la fin des journées de tournage les caves de la région de Bordeaux (après tout, ce ne sont pas de mauvaises raisons de faire du cinéma) promènent leur ringardise avec une roublardise gourmande, le je-m'en-foutisme généralisé de l'équipe rend le hors-cadre toujours plus intéressant que ce qui se passe à l'écran (tel pourrait être une définition du nanar), ensuite parce qu'ils documentent parfois mieux que les chefs-d’œuvre tournés ces années-là un certain état du cinéma français, donc de la France caricaturée, une France populiste sinon poujadiste, vin rouge qui tache et béret sur le crâne, profonde, archétypique, parfois carnavalesque et sagement réactionnaire. Quel rapport avec « La Fille du 14 Juillet » d'Antonin Peretjatko, réalisateur de quelques-uns des meilleurs courts-métrages de ces dix dernières années (« French Kiss » en 2004, « Paris Monopole » en 2010) ? Pas grand chose en fait, je m'autorisais une digression, mais c'est que ce premier long-métrage et deuxième grand film en bikini de l'année (après « Spring Breakers ») réconcilie « Adieu Philippine » et « Mon curé chez les nudistes », avec sa capacité d'empoigner l'état de sinistrose sociale actuelle en parlant d'une jeunesse qui cherche du travail qui n'existe pas, pour le tirer vers l'humour débridé. Et tout bois fait feu : il y a dans ce film un certain nombre de gags qui ne fonctionnent pas, mais ça n'a pas d'incidence sur la qualité ou le rendement du film puisque Peretjatko joue sur l'outrance de l'accumulation. C'est la démocratie des gags, le rejet en règle de la comédie « du milieu » (potes trentenaires parisiens, esprit de bande régressif lorgnant sur le modèle Apatow et règne de la vanne, des « Infidèles » aux « Gamins ») ou plutôt le pillage en règle de l'esprit de sérieux. L'auteur semble dire « Lançons-les tous, le Spectateur reconnaitra les siens ». Mais, quitte à me contredire, Peretjatko ne joue pas au « chaînon manquant », ce vieil exercice pour critique paresseux. Chez lui, le comique est hommage mais irrespectueux, le principe citationnel est l'amalgame. Ce que Peretjatko doit à Godard, il le rend à Benny Hill ; ce qu'il doit aux Marx ou aux Charlots se transfuse par Rozier. Il ravive une spontanéité centenaire du burlesque anar et hirsute à la française (qui remonterait facilement jusqu'au « Frotteur » d'Alice Guy, 1907) et une appétence à filmer les corps en mouvement qui fait cruellement défaut au cinéma actuel. Le combinatoire est éruptif, trouvant dans la douce saturation des gags sa raison d'être. C'est la scène du dîner chez le Dr Placenta, où l’accumulation des registres et d'effets (slowburn, absurde, satire sociale, caricature, hyperboles, quiproquos, coïncidences, surprises, mimiques, calembours, running gag) cède peu à peu à l'effet de sidération : trop vite et trop fort, le rire et la peur sont décidément trop proches. Une partie de la grandeur de La Fille du 14 Juillet, le film le plus drôle de 2013, se tient là, dans cette incandescence et cette inconscience de se trouver, sans le savoir et sans le vouloir, comme le sésame d'un paysage cinématographique comique français toujours trop clivé.

Publié le 10 octobre 2013
Comédie débridée autant dans sa forme (caméra très légère, montage très alerte) que dans le fond (road movie psychédélique et libertaire, personnages déglingués), « la fille… » arrive à marier esprit nouvelle vague et burlesque. Réhabilitant le gag pour le gag au risque de certains ratés, il est animé d’une personnalité loufoque qui donne à la comédie française une bouffée d’air qui tranche avec une production globalement racoleuse et déprimante.
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