à l'ère du cinéma 3D et de la HD, le cinéaste Pablo Larrain décide de filmer "no" au format 4/3 à l'aide de caméras des années 80 par souci de réalisme afin de mieux restituer l'époque. C'est une fausse bonne idée car le résultat est horrible tant l'image est rebutante. Quand au récit inspiré de fait réels, il est par moment confus et parvient aussi moyennement à captiver l' attention car tout est quasi prévisible. En conclusion: il aurait mieux valu en faire un documentaire.

Si le récit d’une campagne sur un mode drolatique est réussi, la belle surprise du film réside dans ce portrait touchant d’un homme seul et mélancolique. La forme du film plutôt terne est au diapason de cet état intérieur fragilisé. La composition de Garcia Bernal est subtile, il n’exprime qu’indifférence et apathie. C’est sa situation personnelle ambigüe qui est à l’origine de ses déboires sentimentaux. Une ambigüité similaire fait tout l’enjeu narratif du film : faut-il emprunter les armes de son ennemi (ici une propagande publicitaire particulièrement stupide) pour le vaincre au risque d’y perdre un peu son âme ?

Bonne reconstitution de cette tranche d'histoire du Chili, mellant images d'histoire aux images du film. Belle reconstitution de l'époque, filmé en 4/3 tels un docu et avec du matériel d'époque, tout est réuni pour nous replonger dans les 80's. Revers de la médaille : des images crades et pas belles associées a quelques lenteurs... Pas du grand cinéma. Mais l'intéret du film n'étant pas dans la forme, celle-ci donne avec succès plus de crédibilité au fond. C'est donc une réussite, quoique quelque peu poussive...

Un film nécessaire et historiquement intéressant mais qui manque à beaucoup de ses promesses. L'idée de tourner le film comme de vieilles images d'archives est plutôt bonne mais à double tranchant car même si cela facilite l'immersion, l'image est globalement plutôt laide, et pas aidée par une réalisation en définitive assez peu inspirée. Assez long, le film peine à avancer et à bien cerner les motivations des personnages, par ailleurs très bien interprétés. Pas un mauvais film mais pour moi décevant.

Voilà un film bien fait qui vaut vraiment la peine d'être vu. Pas de grosse ficelle, tout en finesse même si le thème est vraiment interpellant et montre que dans bien des cas dans ce monde, la forme peut se révéler plus déterminante que le fond. J'ai bien apprécié le jeu de Bernal qui est vraiment parfait en anti-héros.