Les Amants passagers

Titre original: Los amantes pasajeros
Origine:
  • Espagne
Genre:
  • Comédie
Public: Tout public
Année de production: 2013
Date de sortie: 27/03/2013
Durée: 1h32
Synopsis : Des personnages hauts en couleurs pensent vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico. La vulnérabilité face au danger provoque une catharsis générale qui devient le meilleur moyen d’échapper à l’idée de la mort. Sur fond de comédie débridée et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux inattendus qui les aident à oublier l’angoisse du moment et à affronter le plus grand des dangers : celui que chacun porte en soi.

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Publié le 24 novembre 2013
Voici venu le temps de faire solde de tout compte avec Pedro Almodovar. La roublardise avec laquelle s'avance ce vingtième long-métrage de l'auteur de « Tacones Lejanos » (1991), sa bande annonce sur fond de Pointer Sisters, son générique rétro-kitsch, rend comique n'importe quelle critique tentant de défendre derrière ces affèteries pas même drôles au troisième degré un pseudo-génie d'Almodovar, chacun de ses films rendant l'hypothèse plus chancelante et farfelue (relire à ce sujet les commentaires de ce forum sur « La Piel que Habito »). La piste la plus rationnelle à suivre pour « Los Amantes Pasajeros » serait qu'il s'agit d'un canular du cinéaste destiné à mesurer jusqu'à quel point certains critiques sont capables de le suivre. Disons-le tout net et tant le film s'affiche comme tel : il s'agit d'une série Z du niveau de dignité esthétique d'un roman-photo, d'une mocheté et d'une platitude publicitaire absolue et assez irrésistible, appelant moins la comparaison avec un remake sexué de « Y'a-t-il un pilote dans l'avion » des Zucker/Abrams qu'avec un anonyme téléfilm de M6 tourné en trois semaines ou la movida des débuts de l'auteur. La bonne nouvelle est qu'Almodovar se prête très volontiers à ce petit jeu de déflation de sa figure de Poulidor des festivals, versant dans l’auto caricature sans la moindre once d’auto-dérision, et assumant jusqu'au terme de ce petit carnaval bigarré, dans des nuages de mousse blanche à même le tarmac qui ne viennent pas dissiper tout à fait la rêverie, ou l'hallucination, c'est selon. On pense irrésistiblement à ces phrases de Roland Barthes : « J’éprouve pour ma part ce léger trauma de la signifiance devant certains photos-romans : « leur bêtise me touche » (telle pourrait être une certaine définition du sens obtus) ; il y aurait donc une vérité d’avenir (ou d’un très ancien passé) dans ces formes dérisoires, vulgaires, sottes, dialogiques, de la sous-culture de consommation » (dans « Le troisième sens », 1970). Au-delà de sa métaphore paresseuse de l'Espagne en crise (un avion qui chute sans fin, où le peuple est assommé de somnifères tandis que la classe affaire s'hystérise et baise à tout va), Almodovar n'a jamais cessé de travailler ces formes à la fois archaïques et post-modernes du mauvais goût hétérogène, mais le rendu en est ici d'un lisse sans pareil et sans comparaison, du pastiche pour les seules fins d'un caprice personnel roboratif. Non qu'il n'y ait de scènes réussies localement : les premières dans la cabine de pilotage, avec son défilé de personnages truculents et le running gag du verre de tequila, une quarantenaire déflorée dont l'amant presqu'involontaire, sous narcoleptique, se réveille caressé par des mèches de cheveux qui vont et viennent dans son cou, une chorégraphie dont on ne sait quoi penser sur « I'm So Excited », pas du tout comique mais pas vraiment embarrassante non plus, les plans de l’aéroport vide. En tant que comédie, le film est raté, mais il l'est tout autant lorsqu'il négocie un virage vers le drame et le thriller avec l'atterrissage de l'avion, alors que ces changements de ton et le rythme des acteurs sont en eux mêmes assez harmonieux. Ce théâtre de boulevard est filmé avec tout le détachement et le décollement ironique que cela suppose, le scénario en pilote automatique (on dirait un premier jet foutraque d'idées mal proportionnées, accolant les saynètes sans dynamique externe) et l'intelligence du découpage en plus. La paresse d'Almodovar-metteur en scène est à la limité du péché, et l'oblige à des économies de moyens qui confirment l'orientation délibérément fauchée de l'esthétique : ainsi le traitement sonore, d'une pauvreté de sitcom (aucune ambiance de cockpit, de cabine ou extérieure, effets sonores et bruitages limités au minimum syndical), ainsi le jeu outré des stewards, dans une sorte de principe réducteur souvent salvateur pour un auteur (lire Accatone ci-dessous). Et tout ceci est assez triste, sérieux même. Même la peinture des mœurs sexuelles cède moins volontiers à la trivialité que par le passé. La bisexualité et l'homosexualité se résument à une caricature endimanchée du coryphée grec, et l'hétérosexualité reste un non-choix ravalé à une série d'images irregardables parce que trop vues (pub ou mélo, pas de demi-mesure). La « bêtise traumatisante » de ce faux objet de consommation courante n'a donc d'égal que son intelligence lisse et oubliable, et la lourdeur de son trait que le comique plat avec lequel elle s'affiche. Ceux qui veulent en découdre encore avec Almodovar trouveront quelques pages senties (« Rien sur Ma Mère »), refusées partout, dans l'excellent « Piges Choisies » de Luc Moullet (Capricci, 2009).

Publié le 20 avril 2013
On dit que c’est décevant, qu’Almodovar s’est simplement payé une partie de plaisir bon marché en réalisant ce film. Bon, j’ai eu du mal à rentré dedans, dans ce « navet ». Hum ! Mais non, c’est vraiment bien, c’est du bon cabaret, sur une scène de cabaret, kitsch 100%, avec des scènes excellentes, drôles et techniquement très belles : les couleurs, les acteurs … Et c’est d’une vulgarité très, comment dire, croustillante et typique (un plato típico). Hum, j’achèterais bien le DVD pour visionner une nouvelle fois, et sans doute de multiples fois, des extraits qui deviendront assurément …d’anthologie cinématographique. Je le pense, vraiment.

Publié le 17 avril 2013
Quand un metteur en scène habituellement ambitieux décide de faire un film plus modeste c’est souvent une réussite, c’est le cas ici avec cette comédie à la fois loufoque et chaleureuse. La mise en scène est limitée en termes d’occupation de l’espace. Elle consiste surtout en une direction d’acteurs remarquable. En donnant à ses personnages une dimension profondément affective Almodovar crée un décalage constant par rapport à une norme comportementale ici gentiment ridiculisée. Ainsi le pilote d’avion qui de commandant est sans cesse ramené à sa condition d’amant. Cette dynamique est soutenue par une volubilité qui donne à l’ensemble une tonalité burlesque qui ne sera contrariée que par ces magnifiques plans d’aéroport vide qui en disent plus sur la crise espagnole que bien des écrits. Ce qui ressort enfin du film est cette légèreté bonne enfant et ce côté ludique de la comédie de studio (l’avion est filmé comme un jouet) qui remettent les sentiments au centre de tout.

Publié le 11 avril 2013
Alors là, je suis bien de l'avis de Manu, de GH, d'Incroyable... Ce film est NUL. Il ne raconte rien, il se passe sous la ceinture, c'est vide et grotesque. Almodovar s'est amusé peut-être, mais il est bien le seul. Il a mal vieilli.

Publié le 4 avril 2013
Un film qui pourra facilement être critiqué car mal réalisé et mal fichu... Étrangement, Almodovar semble le vouloir et en être conscient... Ses comédies semblent souvent faites de bric et de broc... Les faiblesses du scénario sont compensés par un humour constant et une légèreté qui fait du bien. Ce n'est pas un grand Almodovar, mais si on goûte à l'humour décalé et un peu bêbète, le film se laisse regarder ! Pas une réussite mais attachant!

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