Film très surréaliste et hallucinant qui, bien qu'original et amusant au début par les visuels et les textes, tourne à l'overdose et puis à l'ennui.

Comme on pouvait facilement le soupçonner, l'adaptation de l’Écume des jours n'est pas chose commune. En effet, dès les premières séquences, le spectateur est plongé dans l'univers de Boris Vian à travers un foule de jeux de mots, situations cocasses, extraits musicaux et personnages attachants (la prestation d'Omar Sy est à souligner). Si le travail de Michel Gondry est très soigné et gonflé à souhait de références intelligemment placées et de scènes exceptionnelles en termes de poésie, de légèreté et d'humour, la profusion des effets peut à force, dérouter (voire lasser) et faire de l'ombre au déploiement de l'histoire. Un film étonnant, qui donne envie de relire Vian, sur un air de Duke Ellington...

Comme Accatone, j'étais complètement enchanté au début et ai un peu de mal à passer le cap du conte de fée vers le cauchemar - car la fin en est une. Or, il faut dire que Gondry ne fait que suivre dans les pas de Vian. De nouveau un film très atypique, mais qui laisse de longues traces par la suite. Nous en avons parlé pas mal le lendemain, ce qui est plutot rare. Etonnant et prenant.

La première partie de l’écume des jours est une vraie réussite. Tous les éléments ludiques prennent possession de la mise en scène et amènent à chaque instant une poésie qui accompagne tous les personnages dans un monde d’insouciance et de plaisir, un monde qu’apparemment ils ne pourraient pas imaginer autrement. Le film respire une joie de vivre inégalée et atteint rapidement des sommets de surréalisme. Fort logiquement quand le malheur arrive ça patine un peu, puisqu’il implique une rupture de ton pour le moins brutale. C’est presqu’un deuxième film qui commence, beaucoup plus austère dans sa forme et que les personnages subissent alors qu’ils en étaient le moteur au début. Les gadgets qui répondaient à leurs désirs se font rares. C’est dès lors une oppressante métamorphose qui tient lieu de surréalisme. On se retrouve ainsi dans un cauchemar kafkaïen. Toujours très beau mais beaucoup plus cérébral et d’une noirceur qu’on a du mal à accepter dans un premier temps. Ce changement de régime complet était peut-être moins sensible dans le roman comme si le langage des images (en tout cas celles de Gondry) était plus percutant que celui des mots.

L'écume des jours, un grand classique que je devais aller voir. Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai vu. Au début, je me suis dit: Chouette entrée en matière, belle présentation, introduction différente et originale faites d'images poétiques et amusantes, de la symbolique. Mais après 20 minutes de la sorte, j'en avais la tête qui tournait. Trop gâche l'idée de départ. Je ne m'y retrouvais plus. Au final, j'avais envie de lire le livre mythique de Vian mais je suis restée très perplexe. Avais-je aimé ou pas ?