Spring Breakers

Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Drame
  • Crime
  • Comédie
Public: À partir de 16 ans
Année de production: 2013
Date de sortie: 20/03/2013
Durée: 1h32
Synopsis : Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n'est que le début... Lors d'une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d'enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile...

Avis des internautesdu film Spring Breakers

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Publié le 8 avril 2013
Trop étrange pour moi.. On attend jusqu'à la fin un dénouement qui n'arrive jamais.

Publié le 2 avril 2013
Pas mal de critiques encensent ce film, c'est moins le cas des spectateurs qui de manière générale sont déçus. Pour ma part, oui, effectivement on ressent une critique violente de la société d'ultra consommation, du vide existentiel qui en découle, .... mais est-ce pourtant un grand film? La fin me parait un peu facile et puis surtout je me demande si ce vide existentiel propre à l'adolescence n'a t-il pas toujours existé, simplement il se traduit autrement aujourd'hui à travers tous ces excès + visibles liés à l'époque. Heureusement la plupart de ces ados finissent par devenir adulte et "rangés". Le film est donc un peu facile mais mérite de poser la question, est magnifiquement filmé, oppressant (comme peut l'être un social network par exemple), la musique est omni présente, la réalisation excellent, .... Ce film ne manque pas de qualités cinématographiques même si il est un peu trop "simpliste" dans le fond. A voir.

Publié le 2 avril 2013
Peu de films aujourd'hui, pour ne pas dire aucun, parviennent à empoigner les pires excès et rebuts de l'imagerie de consommation contemporaine (clips de hip-hop MTV, pubs, vidéos Youtube, photos de soirées facebook, porno hardcore, nostalgie instantanée style Instagram, le GhettoMySpace de Dan Goodman, carte postale, jeu vidéo, cinéma hollywoodien, etc.) comme le fait Spring Breakers. Il s'agit d'en presser, d'en compresser la chair digitale, glacée, pour en extraire une sève critique acide, d'en tailler des petites boucles narratives à faire virevolter dans un montage tantôt hoquetant tantôt ample, à faire tournoyer sur elles-mêmes, autant de petites gélules lysergiques dont le bad trip s'achèvera dans un tunnel meurtrier, d'en ravaler jusqu'au dégoût de la répétition pour s'en inoculer la nausée générationnelle. Korine tourne rapidement le carnaval en mascarade, la farce en cauchemar, dans une séquence d'introduction en forme de trauma, que ce grand film sur la reprise ne cessera de rechercher comme magnétisé (le périple des filles vers la Floride) puis de ressasser jusqu'à plus soif (à répéter qu'elles n'ont jamais été aussi bien, libres, que les gens sont gentils... alors que l'on ne voit que le contraire). Ailleurs, dans l'invention plastique la plus saisissante du film, le climax d'une scène d'orgie dans un appartement se prolonge d'une rêverie tellement saturée d'alcool et de drogues que les visages s'en dissolvent les uns dans les autres dans l'imagination des filles roulant vers le commissariat, des images qui figurent une suite de tableaux flottants, sorte de Francis Bacon datamoshés. L'intrigue bascule dans sa seconde moitié autour de la figure du gangster incarné par James Franco dans un schéma étrangement proche de « The Master » avec son tutorat perverti, son schéma d'influence et de domination qu'il fait mine d'installer avant de le saper de l'intérieur, son goût pour le moderne, pour l'ellipse opaque. Sur le plan moral, Korine est proche de la position de moraliste aigu du Gus Van Sant de « Elephant » et « Paranoïd Park », mais parvient à nuancer la pose avec une mise en image à l'opposé de l'indolence trompeuse des images du regretté Harris Savides. Il se tire de sa position paradoxale envers ses personnages en aimant les corps de ces filles (à commencer par celui de sa femme Rachel) et en aimant les filmer, tantôt platement comme dans la pire comédie de studio, tantôt sous toutes les coutures imaginables. Le chef-opérateur (et Belge, ce qui ne gâche rien) Benoît Debie prolonge ses expérimentations d'artificier de la photographie sur la gamme qui court nerveusement du bleu électrique au rose sang déjà parcourue pour « Enter The Void » de Gaspard Noé. Cette mécanique visuelle ne devrait pas occulter le travail sur les modulations de la lumière, qui travaillent un spectre très varié du orangé illuminé et malickien des vitraux d'églises aux néons fluo d'une station service, d'un coucher de soleil saturé sur la plage au carrelage verdâtre et glauque d'une cellule de garde-à-vue. Tout semble électrique, artificiel, chaque image est plaquée comme un palimpseste sur une ribambelle de clichés qui lui préexistent, en même temps que cette image réduit le cliché, l'écrase, pour en faire une sorte d'image au cube. Le cinéaste parvient ainsi à une prouesse en ne déviant pas d'un iota de son projet cinématographique qui consiste à faire surgir des tréfonds de l'Amérique white trash des odes au vandalisme et de faire sourdre le freak régressif qui sommeille en chacun dans un pays toujours révulsé à tout écart de la norme. Le Korine de « Spring Breakers » n'a rien cédé à celui de « Gummo » ou « Kids », au contraire il a même gagné en virulence en s'unissant au contraire du radicalisme arty/fauché de « Trash Humpers » (2009), et en célébrant cette coalescence finement incestueuse. A l'arrivée, le film est plus proche de la mission anthropographique et documentaire de Jean Rouch que des vidéos mises en scène de College Fuck Fest. Il est intéressant de noter comment le film est positionné sur le marché, avec sa bande annonce racoleuse mais complètement mensongère. En vérité, on a pas le temps de s'attarder sur les bikinis, de jouir de ces corps filmés dans des ralentis syncopés, malgré les loops purement musicaux qui les brassent à l'envi, ni même de s'offusquer du matraquage abrutissant des beats concassés de Skrillex. Si la bière coulant à flot, les sportifs américains torse nu et les filles montrant leurs seins à la caméra flanquées d'un sourire béat sont là, les fusils sur la plage, les cagoules roses à la Pussy Riot et les mains maculées de sang sur le piano recouvrent rapidement tout du poids insensé de leur visuel gangrené jusqu'à l'ahurissement pur et dur d'une reprise bouffonne et très émouvante à la fois, déjà d'anthologie, du « Everytime » de Britney Spears. Le film, changé en une gigantesque machine à broyer les déchets de trente ans d'american way of life selon MTV, se charge alors d'une furie politique qui en vient à monter en épingle une authentique « lutte raciale » entre le dealer joué par James Franco et le monopole sur le quartier d'un caïd Black, soldée par une mission expéditive et suicidaire qui donne la (dé)mesure de sa vacuité. Spring Breakers est repoussant, sale, malséant, vulgaire, grotesque, et c'est tant mieux pour tout ceux qui s'y sont fait prendre en croyant s'y rincer l’œil. James Franco y fait un grand numéro de burlesque digne du M.Merde de Denis Lavant dans « Holy Motors », et Selena Gomez impressionne dans une scène de face à face avec lui, érotique et révulsive, filmée comme un viol, qui rappelle celle entre Willem Dafoe et Laura Dern dans « Sailor et Lula ». Laissons à Korine, inlassable analyste de son propre travail en donner la meilleure définition : « This film is where retardation and transcendence intersect. » Grandiose et abruti, purement musical et euphorisant, Spring Breakers est le point terminal du modèle du « film d'une génération » déjà bien perverti par « Elephant », et l'instantané de l'effondrement de toute une civilisation.

Publié le 1 avril 2013
Spring Breakers est un film bien réalisé. Des scènes très inspirées visuellement (le braquage, filmé de l'intérieur d'une voiture, le montage qui mélange les temporalités...)côtoient malheureusement d'autres un peu plus limites du point de vue scénaristique (la fin, assez peu réaliste...) qui font que le film n'est pas parfait. Peut-être manque-t-il une force dans cette déchéance de la jeunesse, une volonté d'aller jusqu'au bout du propos, comme c'est le cas chez Gaspard Noé... Un bon film cependant.

Publié le 29 mars 2013
Un film plein d'énergie créatrice. Le réalisateur a un véritable sens du montage, du cadrage, des effets visuels et la bande son se marie parfaitement aux scènes filmées. Cela ressemble à du Gaspard Noé moins nihiliste. James Franco livre une brillante interprétation.

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