Passion (2012)

Origines:
  • Allemagne
  • France
Genres:
  • Drame
  • Mystère
  • Thriller
Public: À partir de 12 ans
Année de production: 2012
Date de sortie: 13/02/2013
Durée: 1h40
Synopsis : Deux femmes se livrent à un jeu de manipulation pervers au sein d'une multinationale. Isabelle est fascinée par sa supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle pour l'entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et de servitude.

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Actualités du film Passion (2012)

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Avis des internautesdu film Passion (2012)

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  • 1
Publié le 2 mars 2013
Une très bonne histoire de séduction/manipulation qui aurait pu donner un film prestigieux. Hélas, l'atmosphère qu'essaie d'installer De Palma est laborieuse et le film reste malheureusement assez plat. La réalisation est trop 'clinique', les moments de tensions sont filmés platement. Globalement, les bonnes idées du film ne sont jamais exploitées à fond (le côté sulfureux, la mince frontière entre rêve et réalité etc...). On a l'impression de voir du 'sous Mulholland Drive'. Reste des actrices aux prestations impeccables.

Publié le 1 mars 2013
En réaction à la bêtise proverbiale de la critique belge, toujours en retard de deux guerres, incapable de « sentir » un film et sa capacité d'être dans son époque, on aurait presque envie de faire de Passion ce petit manifeste théorique (le film l'est à un point inouï) du mauvais goût joyeusement assumé qui pourrait nous sauver de l'insupportable auteurisme constipé « A.O.C. » actuel des Mingiu, Nolan, Haneke et consorts. Sans aller jusqu'en faire une charge marxiste de l'ampleur du « Choses Secrètes » de Jean-Claude Brisseau, le récit contient une critique de la « valeur » des images des sociétés occidentales quand toute la petite faune hypocrite du monde de la pub qui sert de cadre au récit s'emballe dans l'humiliation puis le meurtre et s'écroule bientôt pour quelques sentiments d'amour débordants. Passion est passionné, enroulé dans les cordes lyriques de Pino Donaggio jusqu'à l’extase (le film semble avoir été écrit pour le compositeur), son scénario prétexte heureusement court-circuité par une chaine de cauchemars enchâssés vertigineux qui l'entraine vers des abîmes d'invraisemblance où tout est dérisoire. Sous ses allures de série B plutôt mécanique faisant l'inventaire du répertoire de motifs de De Palma, le film résout un paradoxe fou : compromettre jusqu'à les confondre le plaisir de l'effet-cinéma et la jouissance de la chose-cinéma, a priori inconciliables. Si malgré la mocheté décadente de l'image (presque publicitaire : les premières scènes, esthétiquement avilissantes) qu'on aura tôt fait de répandre métonymiquement aux sociétés de verres et d'acier technocratiques européennes dans lesquels les personnages évoluent, le film est jouissif de la première à la dernière image (et ce, au-delà du strict fan-club de l'auteur), c'est qu'il ceint si parfaitement la conscience de ses effets vintage et millésimés (Hitchcock circa 1958) avec une naïveté confondante de moraliste de la mise en scène (la gratuité sublime du split-screen, auto-citation qui évite la caricature parce que De Palma se situe au-delà de toute caricature, dépassée depuis longtemps), une croyance dans les pouvoirs du faux du cinéma, un rapport tellement palimpsestueux (on entend : incestueux) à la référence qu'elle en devient illisible. Chaque image est détournée de son contexte, puis manipulée encore, tant et si bien qu'au lieu de prendre des connotations nouvelles, chaque usage en appauvrit le sens jusqu'à un petit jeu de dupes dont personne ne sort gagnant, ou même vivant d'ailleurs. Isabelle (Noomi Rapace) finit piégée dans/par ses rêves, comme Sue/Amy Irving à la fin de « Carrie » (1976), ou comme les personnages de « Body Double » (1984) enfermés dans un tournage de série Z, ou ceux de « Femme Fatale » (2002) dans une image-puzzle gigantesque. La vidéo que tourne Isabelle avec son assistante Dani (Karoline Herfurth, incandescente) fonctionne auprès des associés de sa supérieure, qui s'en attribue la création, avant d'être réutilisée par Isabelle qui la poste sur Internet et fait le buzz (hors-champ). Mais son ascension hiérarchique sera stoppée net par d'autres images détournées : la vidéo de surveillance du parking qui la montre à bout de nerfs, sa sextape avec le mari de Christine (Rachel McAdams), que cette dernière réutilise avec sarcasme mais sans blessure d'amour propre, peut-être parce que les personnages manquent trop d'épaisseur pour n'être que rattrapés par le désir (pur, dur) agissant en eux comme des parasites, mais que l'auteur nous rend comme une pulsion de vie d'une charge quasi-ontologique. De Palma, sans zigzaguer, par vases communicants, passe du post-modernisme au post-classicisme avec une aisance que seuls Cronenberg ou Craven peuvent manifester. Il croit en sa direction d'acteur, flottante, inégale comme on le sait, autant qu'en celle des spectateurs. Et si Rachel McAdams, Noomi Rapace ont prouvé ailleurs qu'elles savaient mener de grands rôles, et qu'ici elles sont égarées la moitié du temps et fausses l'autre moitié, leur état renvoie aussi bien au cinéma de De Palma, lieu d'égarement et de perdition pour toute personne trop sûre d'elle, qu'à leur condition d'actrices/personnages (on voit à tout moment les deux superposés) manipulées comme des marionnettes à la chair trop lisse, au teint trop clair et uniforme pour être humaines. Leurs regards pétrifiés de statues de sel enfermées dans leurs tour d'ivoire à l'abri du monde, dans un château quasi-sadien de manipulations, revers de médailles, n'en finit pas de tourbillonner sur lui-même. Tout le reste est combinatoire, motifs ressassés à l'envi. La brune, la blonde et la rousse : toutes devront coucher ensemble, ou au moins essayer (fabuleuse scène vers la fin répliquant l'initiale où Karoline Herfurth et ses grands yeux perdus déclarent leur amour au profil émacié de Noomi Rapace qui ricane). A vrai dire, ce clinquant froid et cinglant de l'apparat turbo-capitaliste (salles de réunions, maisons-villa, écrans à tous les étages), cette brillance artificielle de surface qui recouvre tout, ce « toc » du moindre meuble comme du moindre sentiment (Christine racontant à Isabelle l'histoire de sa sœur jumelle avec force de larmes de crocodiles) n'a jamais été mis en images et dénoncé pour sa duplicité avec autant de rigueur et de rage qu'ici. Ceux qui trouvent que le film est kitsch, daté, que son hyper-sexualisation de la moindre relation humaine sonne faux ont la mémoire courte et devraient ne pas oublier que chez De Palma toute image n'a pas un double, mais un triple fond, que ces plus grandes réussites sont à deux doigts du nanar ("Carlito's Way" excepté). L'écriture n'est jamais que réécriture au troisième degré, toute ligne est jetée comme un courbe à boucler, un réseau (d'images) à faire faisceau (de présomptions) : affabulation, manipulation, re-cyclage. Cette « crise du visuel » traverse tellement toute son œuvre que l'obsession a cédé la place à une roublardise du geste artistique, jamais aussi belle que lorsqu'elle n'a plus qu'à s'afficher pour elle-même. Une démonstration de passion de mettre en scène, limpide car débarrassée de toute scorie ou oripeaux d'intentions (récit, personnages, propos, morale, etc.), glacée comme un théorème, désinvolte et belle comme le professionnalisme sec de son auteur. Tout est dérisoire, surtout le cinéma.

Publié le 17 février 2013
Sublime nouveau film de Brian de Palma, dans la lignée de Pulsions et Body double. Excellentes actrices, jeu de dupes et dialogues croustillants. Un excellent thriller!

Publié le 15 février 2013
Sans être très original, ce thriller pour adulte est bien réalisé et le suspense est présent grâce à la musique du film. Il pourrait dérouter un peu par moment.

Publié le 14 février 2013
Un portrait de garce (splendide Rachel Mc Adams) à un tel niveau de duplicité qu’il nous fascine. Il nous est donné à voir très frontalement, souvent en plan très rapproché de sorte qu’on ne puisse échapper à son emprise maléfique. On ressent ainsi ce qu’éprouve Isabelle l’ingénue, un mélange d’intimité et de froideur qui provoque l’incrédulité. Ce qu’elle voit la plonge à maintes reprises dans un vertige que l’on éprouve aussitôt. Un De Palma tranchant avec toujours son obsession du point de vu. Ici avec une élégance, un peu froide, qui nous transporte loin des clichés hollywoodiens convenus. Ps : vu au cinéma Aventure, de loin le plus agréable de Bruxelles.
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