La Tête la première

Origine:
  • Belgique
Genre:
  • Comédie dramatique
Public: Tout public
Année de production: 2012
Date de sortie: 03/10/2012
Durée: 1h32
Synopsis : Zoé décide de prendre la route pour approcher un écrivain qu’elle admire et trouver un sens à sa vie. Elle croise Adrien qui, curieux et intrigué par son caractère insaisissable, décide de la suivre...

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Actualités du film La Tête la première

Le miracle cannois

Personne ne voulait produire le premier film de la Namuroise Amélie Van Elmbt. La tête la première se retrouve pourtant au Festival de Cannes !

Avis des internautesdu film La Tête la première

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Publié le 27 décembre 2012
Film d'ados, pour ados, réalisé par une "ado". Une couronne non pas de fleurs, mais de lieux communs. Au delà de 20 ans, passez votre chemin pour aller voir un BON film. Mais! Excellents acteurs & prouesse vu le budget limité. Donc, on peut espérer que la plus-si-jeune Amélie prenne un peu de bouteille pour nous livrer un histoire vraie qui ne soit pas baignée de sentimentalisme post-pubert.

Publié le 20 octobre 2012
« Mon ami, faut-il que je te présente une parabole ? Il en est de ceci comme de l'amour. Un jeune homme se passionne pour une belle ; il coule auprès d'elle toutes les heures de la journée, et dépense toutes ses facultés, tout ce qu'il possède, pour lui prouver sans cesse qu'il s'est donné entièrement à elle. Survient quelque bon bourgeois, quelque homme en place, qui lui dit : « Jeune homme, il est humain d'aimer, mais il vous faut aimer de façon humaine. Réglez bien l'emploi de vos instants ; consacrez-en une partie à votre travail et les heures de loisir à votre maitresse. Consultez l'état de votre fortune : sur votre superflu, je ne vous défends pas de faire à votre amie quelques petits présents ; mais pas trop souvent, tout au plus le jour de sa fête, l'anniversaire de sa naissance, etc. » Notre jeune homme, s'il suit ces conseils, deviendra fort utilisable, et tout prince fera bien de l'employer dans sa chancellerie ; mais c'en est fait alors de son amour, et, s'il est artiste, adieu son talent. » Ces lignes sont de Goethe, dans la lettre du 26 mai des Souffrances du Jeune Werther (1774), elles sont terribles et vivantes, elles résonnent comme des la(r)mes, et vous les aurez en tête en entrant -accompagné- dans la salle du premier film d'Amélie Van Elmbt, une histoire de tangente, un scénario qui valse et puis tangue. Extension, élongation, embrayage, virage. Au lieu de viser directement (Dead Man Talking, Little Glory) ou indirectement l'Amérique (Les Géants, Mobile Home) comme une partie des cinémas belges s'épuisent vainement à le faire en ce moment, Van Elmbt peint une Belgique de poche, suite de petits patelins plus proches des villages de la province utopique d'Alain Guiraudie que du bassin sidérurgique dardennien (d'où le film part pourtant, mais avec un sourire en coin, pour mieux s'échapper ailleurs). Tourné à toute vitesse, le film profite de la détermination de son équipe pour en faire un moteur aussi bien dramaturgique que éthique (son côté "démuni"). C'est un film « à méthode », de ceux qui allient un devenir-objet conscient dès le tournage à l'incertitude qui nait presque magiquement de la structure la plus écrite. Face à l'énergie de David Murgia, Amélie van Elmbt a trouvé une désarmante ligne de fuite en Alice de Lencquesaing, incroyable lorsqu'elle est face à son père (Le Père de Mes Enfants, Même Pas en Rêve, Au Galop), et qui était déjà celle qui donnait une chair frémissante à la seule bonne scène de l'infâme Polisse de Maïwenn. Le talent (déjà) de Van Elmbt la pousse à fonder une esthétique en prise directe avec son économie (trois semaines de tournage, à deux caméras), une ligne claire qui mène à pas de charge une « intrigue » avec son lot d'évidences et de trous, en mettant en exergue avec la même limpidité un entêtant parrainage qu'un complexe d’œdipe magnifié dans une figure de père inattendue. L'horizon n'étant pas l'horizontale (des corps), Van Elmbt peut passer un temps précieux à les observer se mesurer l'un à l'autre, jauger leur distance respective, fabriquer d'hypothétiques triangles (fabuleuse scène du parc avec Cécile Maidon), raisonner leur binôme en binaire (j'embrasse/j'embrasse pas mais aussi tu fuis/je te suis, tu es/je ne suis rien). La Tête La Première n'est ni mignon ni joli (ou alors autant qu'il est risqué, cruel, ambigü), ni un « petit film » comme ses dimensions pourraient le faire croire: c'est un des plus touchants films réalisé en Belgique depuis bien longtemps, jamais aussi beau que lorsqu'il hésite, frémit, et tombe en panne avant de trouver une nouveau départ dans un sursaut non dirigé et salvateur. D'ailleurs, votre scénario à vous n'en est pas tellement éloigné. Condensation, reprise, accélération, virage. Après le film, après toutes ces belles hésitations, jeux d'enfants à sa battre pour l'accoudoir, frôlements de mains, regards de connivence, vous et la fille vous embrasserez sous la pluie, et pour un temps vous serez léger. Bientôt, déjà, c'en sera fini, mais ce sera difficile de savoir quand cela avait vraiment commencé. Reste à l'écrire, et là le doute... "Une fille sûre" ; "une fissure" ?

Publié le 20 septembre 2012
Très beau premier film. Acteurs excellents et touchants. Histoire sans en être vraiment une, qui malgré tout nous porte et nous met dans l'attente de la suite. Film d'une grande sensibilité. Un petit air de "Conte d'été" de Rohmer.
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