Qu'a-t-il donc bien pu arriver à M. Night Shyamalan ? Le réalisateur prodigue du "6ème sens" a définitivement sacrifié l'âme qui l'avait guidé lorsqu'il n'était encore qu'un nouveau-venu original et inspiré dans le monde du 7ème art. En moins de trois réalisations, il a achevé le désœuvrement artistique qui l'a fait passer d'un rang de metteur en scène audacieux - re-visiteur inspiré du thriller auquel il parvenait à coupler une intensité dramatique et psychologique élaborée, et à doter ses personnages d'une constance qui le démarquait nettement - au rang subalterne de cuistot sans génie d'un fast-food hollywoodien dont il ne prétend même plus essayer aujourd'hui de se désidentifier. Après le calamiteux "Dernier maître de l'air" qu'on avait espéré n'être qu'une incident de parcours dans un genre qui ne lui seyait pas, le voici qui s'enfonce un peu plus dans la même vase. Le couvert est resservi à l'identique pour proposer un autre de ces blockbusters pop-corn hollywoodiens qu'on aurait eu du mal à associer à son nom il y a quelques années encore. Est-ce la tentation de la facilité après s'être fait un nom ? Ou un manque simplement d'inspiration pour écrire encore des thrillers psychologiques dignes de ce nom ? Quoi qu'il en soit, ce nouveau navet au scénario téléphoné autant qu'improbable, n'est qu'un autre de ces films ciblés pour un public de jeunes ados pas trop exigeants et consommateurs de cinéma comme ils le seraient de jeux vidéos. La thématique sous-jacente (une relation père-fils où le second tente de briller aux yeux du premier pris pour modèle) est traitée avec une évidence et une prévisibilité qui font bailler d'ennui. Qu'il est loin, le temps des twists scénaristiques et de l'intensité narrative qui tenaient en haleine... Ici, on reçoit ce qu'Hollywood semble désormais attendre de Shyamalan: des scènes d'action en images de synthèse où ça dégomme et virevolte dans tous les sens pour mieux combler un vide scénaristique effrayant et une absence totale d'inspiration. La vacuité blockbustérienne dans ce qu'elle engendre de pire. A fuir.

Admettons-le d'emblée, ce ne sera pas le film de SF du siècle. Mais pourtant, en refusant l'action systématique au profit de l'exploration d'une relation père/fils, le réalisateur veut proposer quelque chose de différent. S'il le film est finalement du déjà-vue, la maigreur du scénario est contrebalancée par une bonne mise en scène. Le film reste bien rythmé et plaisant malgré des psychologies de personnages pas toujours hyper travaillées... Un blockbuster (un peu) original qui contrebalance les effusions de Man of Steel ou de Star Trek.

Ce film est d'un mauvais, comme on en fait peut. C'est une perle à sa manière, tellement c'est mauvais. Il y a effectivement un coté Avatar, sauf que le vide, tant au nouveau du scénario, que le jeu d'acteur, se fait remarquer tout le long du film. Bref...

Kitai, ado en manque de repères paternels, a l'occasion de se rapprocher de son père, prestigieux militaire souvent absent, lors d'une mission. Le crash de leur vaisseau et la blessure de son père font de lui l'unique planche de salut pour retrouver une balise dans un monde hostile. Scenario léger, lisse et convenu avec son lot d'incohérences. Action finalement très reduite. Rapport père-fils très martial et convenu. Alien très étrange. Réalisation banale où tout ou presque est dit dans la bande-annonce.

After Earth n'est ni un film de S.F., ni un Blockbuster, ni un film d'action. Bien qu'il y ait "un peu" des trois . After Earth est avant tout un film "sociologique" dont le noyau (substrat) est le rapport Père-Fils. Bref tout les facteurs entrant en jeu entre un père idéal et un fils à la recherche de l'amour et l'estime de ce dernier. En d'autres termes l'éternelle quête de l'adolescent en à la fois de l'amour & la reconnaissance du père prodigue (le fils potentiellement fils prodigue). On retrouvera dans ce film ce qui fait de l'ado mâle ce qu'il est. Un jeune être à la conquête de son soi intrinsèque, de la maitrise de ses peurs, de la recherche de la confiance en soi, de celle d'être digne de son père exceptionnel, de se pardonner ses faiblesses, etc ... Bref une belle mise en image du fameux "Père Manquant Fils Manqué" du psychanalyste Jungien "Guy Corneau". C'est via la lentille sociologique qu'il FAUT voir ce film. Bref, les aficionados des films de S.F. bourrins comme savent le faire les Amerlocs (Transformers, Avatar, Star Trek, ...), passez votre chemin. Car After Earth est un film entièrement axé sur l'évolution de l'adolescent et donc de la maitrise de toutes ses peurs, peurs construites sur la difficulté de devenir un homme, la tristesse d'êtres aimés ... perdus. Film exceptionnel sur ce plan. Beaucoup de pères devraient voir ce film ! Ce n'est pas un chef d’œuvre dans ce cadre, mais si vous ne voulez pas être déçus c'est par cette fenêtre qu'il faut voir ce film ET NON COMME UN FILM de S.F., Action, Effets spéciaux etc ... A bon entendeur !