Lincoln

Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Biopic
  • Film historique
  • Drame
Public: Tout public
Année de production: 2012
Date de sortie: 23/01/2013
Durée: 2h29
Synopsis : Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

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Avis des internautesdu film Lincoln

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Publié le 13 février 2013
J'aime l'Histoire et je connais pas mal les Etats-Unis. Néanmoins j'ai trouvé la première phase du film touffue, dense et interminable. Comment s'y retrouver parmi 140 personnages identifiables (!) dont une majorité d'obscurs congressmen oubliés depuis ? Les dernières 40 minutes rachètent un peu le tout si on a tenu jusque là. Grandes prestations de DDL et de ce bon vieux Tommy Lee Jones, exceptionnel. Au total un film dont on aurait pu couper 50 à 60 minutes pour le public non-U.S.

Publié le 13 février 2013
Un bon prof commencerait par « vérifier les acquis ». Je ne m'intéresse pas à l'Histoire américaine, je la connais peu, j'en ai même un peu rien à foutre du 13ème amendement. Je suis pour, évidemment, mais mollement et comme tout le monde, tellement que c'en est bête à dire, comme chaque candidate de Miss Belgique sera toujours contre la guerre et la faim dans le monde (voir les commentaires hilarants de ce forum sur Django Unchained où certains se croient obligés de préciser que l'esclavage est une chose horrible [sic]). Je suis en position de mauvais élève, plutôt mal disposé à recevoir la connaissance. Or la connaissance n'est pas le savoir, qui est l'information pure, pas transmissible en soi, figée. La connaissance est ce tissu dense et complexe, en mouvement, un réseau de faits et de conjectures transformé par la grâce du scénario de Tony Kushner (un des meilleurs scripts hollywoodien de ces dernières années ?), en une parole politique d'idéaux et d'idées, de faits et d'espoirs, de coups de dés et de paris insensés (faire de l'argument de guerre la condition sine qua non de la paix), de vérités historiques majeures et de fictionnalisations timides, comprimée avec une grande densité, rendue avec le panache agile de quelques comédiens aux choix posés, Day-Lewis, Jones et Gordon-Levitt en tête. Cette Histoire qui le travaille à intervalles irréguliers (The Color Purple, Amistad, Schindler's List,...), voilà que Spielberg parvient à m'y intéresser le temps du film, somme toute comme Hitchcock nous rendait dingue pour une clef tombée dans un égout, un verre de lait, un chignon ou une rangée de bouteilles de Pommard. Avec une forme asséchée de suspense, une mise en scène qui laisse de côté les voltiges aériennes de la caméra pour se concentrer sur des recadrages sur les visages, un pur travail de profondeur : force souterraine d'une dramaturgie patiemment mûrie, avancées très certaines du récit vers des trouées d'émotion purement visuelles (quand la loi est votée, Lincoln et son fils embrasés par la lumière du soleil derrière le rideau du bureau et tandis que les cloches de Washington sonnent). Suspense improbable en puissance (autour d'une simple suite de « oui » ou « non » à un vote), grandes idées de hors-champ dans le détournement des « passages obligés » de l'Histoire (la mort de Lincoln filmée dans un théâtre, mais dans celui où son fils assiste à une pièce interrompue par l'annonce du décès du président). Décantation des enjeux enfin, avec une dernière partie brutale, entamée sur un plan inoubliable d'une ville en feu et suivie par la traversée muette d'une plaine jonchée de cadavres, résumant toute l'horreur et le prix de vies humaines qu'aura coûté cette « lenteur didactique » de l'intelligence politique à l’œuvre. Spielberg est un bon prof, il est passionnant à écouter, malgré les grandes pompes de John Williams, son travail de « vulgarisation » est d'une grande science. Lincoln est un pur film de mise en scène, d'un éclat encore plus fort qu'il est mat, et non brillant comme Spielberg nous y a habitué avec un découpage d'une géniale fluidité (de Duel à Tintin). Autre exemple radieux d'imagination : Thaddeus Stevens, l'autre grand personnage du film (Tommy Lee Jones, dans l'un de ses meilleurs rôles) rentrant chez lui après le vote de la loi avec le décompte des voix en mains, traversant à les rues tandis que l'allégresse y éclate. Il arrive dans sa maison, sa gouvernante noire (de dos) le débarrasse de son manteau, son chapeau, il lui tend le papier. La caméra avance vers le miroir, cut, pour ensuite cadrer le lit conjugal, dans lequel Thaddeus puis la même femme viennent s'installer : la gouvernante noire est en fait sa compagne, et la preuve historique que le papier signifie devient un témoignage d'amour de toute une vie de combat. Le film accomplit là, dans l'affect (la scène est à la fois incongrue et très touchante) un des rares trajets du politique au domestique, lui qui évite tous les pièges du « biopic » édifiant en se concentrant sur un épisode précis de la vie de Lincoln, tout comme l'alternance scène intime/scène publique, que le film rejette dans ses bordures (la scène du rêve du Président sur un bateau interprété par son épouse). Le sérieux du cachet de l'Histoire et sa reconstitution, la temporisation du dialogue dans quelques beaux fondus au noir ne doivent pas masquer la grande étanchéité que propose les coupes sèches du montage, un des plus secs qu'ait proposé Spielberg, d'ordinaire plus préoccupé par la tradition hollywoodienne du « montage invisible ». Le sujet du film reste de montrer un génie politique au travail (le sous-titre du livre dont est adapté le scénario est « The political genius of Abraham Lincoln »), ce qui fait curieusement voisiner le film d'un des rares autres sur le même sujet, « La prise du pouvoir par Louis XIV » de Roberto Rossellini (1966). Le régime est celui de l'exhibition, mais dans le sens où il faut montrer (ici : montrer = historiciser, tout est dénoté) ce que l'aura d'intelligence d'un personnage a de puissant, de ce qu'elle rayonne sur les visages abasourdis de ceux qui l'observent, de ce que les idées exprimées sont filmables et même très cinématographiques (conception très européenne, presque rohmérienne). La lumière de Janusz Kaminski n'est pas étrangère à la capacité de fixer ces connaissances sur quelques images fulgurantes, donnant une vision indélébile d'une Maison Blanche terriblement sombre, feutrée, comme une « maison hantée » (dixit Spielberg, par les morts à peine refoulés à l'extérieur) où percent ça et là d'intenses rayons directs des fenêtres, où déambule un Lincoln presque somnambule, travaillé par ses idées qui le privent de sommeil. La surprise de la vision Spielberg/Kushner du personnage vient que l'intelligence de Lincoln est une culture amusée, dédramatisée en soi, comme lorsqu'il laisse les deux opérateurs du télégraphe interpréter sa référence à Euclide ou qu'il ruse dans son billet avec son « Pour autant que je sache, il n'y a pas d'émissaires en route pour Washinton ». Daniel Day-Lewis porte ce rôle avec une couche supplémentaire de malice, d'ironie, les épaules voutées, le sourire et la blague toujours au coin des lèvres. Les professeurs les plus marquants sont décidément ceux qui ont de l'humour... Son apparition, au début du film évoque sa posture statufiée du Lincoln Memorial, assis, les mains sur les genoux, parlant à deux soldats noirs d'une voix aigrelette, chevrotante mais sûre. Mais ce Lincoln-là écoute déjà plus qu'il ne parle et figure déjà la stature solide, robuste mais fatiguée (à 55 ans) de cet homme très conscient d'écrire l'Histoire au présent. En résulte toute une vision de cinéaste qui n'a rien du « petit bout de la lorgnette » habituel mais plutôt de l'effet grossissant d'un télescope braqué sur la terre, terre qui se change en boue (la scène d'ouverture, bataille résumée avec une grande économie d'effet), se mêle bientôt de sang. Beau et rare le sentiment d'avoir devant soi un grand film fordien, tant l'ombre qui plane sur ce faux biopic mais cette vraie biographie est celle du John Ford et son “Young Mr. Lincoln” (1939), dont il forme un complément idéal (le film de Ford se concentrait sur un épisode de la jeunesse de Lincoln alors avocat) et tant Spielberg partage avec Ford une roublardise amusée qu'on ne lui connaissait pas, qui ne peut être que celle des grands maitres. Qui d'autre que Spielberg peut enchainer un film en motion capture, une adaptation en grand récit de guerre vu par le prisme d'un cheval, soit deux films d'ados et ce Lincoln très mature en à peine plus d'un an ? Personne n'en a les capacités ou la liberté aujourd'hui, et certainement pas avec sa position enviable d'indéboulonnable classiciste d'Hollywood. On a vite relégué le réalisateur au stade d'”éternel enfant” avant que cette idée ne craque par tous les bords lors des années 2000 sous la trame sombre et sourde qui recouvre tout, de "A.I." à "La Guerre des Mondes". Spielberg a en fait la capacité de voyager à travers ses âges, de se redécouvrir sans cesse en variant les postures, tour à tour vieillard à la sagesse respectée, adolescent bricoleur, enfant à l'imaginaire envahissant, adulte donneur de leçons d'histoire. Voilà pourquoi ses personnages restent toujours les mêmes (Indiana Jones, John Hammond ou Tintin : enfants dans des corps d'adultes) : le secret de jouvence, le cinéaste le garde pour lui seul.

Publié le 9 février 2013
Film très long et très lent... Assez compliqué à comprendre vu que le sujet principal est le 13e amendement de la constitution américaine. Si vous ne maîtrisez pas parfaitement l'anglais, suivre ce film relève un peu du tour de force (sauf si vous lisez tous les sous-titres). Avis très mitigé sur ce film...

Publié le 9 février 2013
Plutôt décevant et ennuyant dans le sens trop de politique politicienne. J'aurais aimé voir d'autres aspects de cette tranche d'histoire. Belle interprêtation de Daniel Day Lewis néanmoins.

Publié le 8 février 2013
Contrairement à ce qu’on pouvait redouter avec un tel sujet Lincoln n’est jamais pontifiant. Il est plutôt dans une tonalité bon-enfant tout en assumant pleinement la gravité de la situation. Les débats enflammés prennent souvent une tournure potache et Lincoln lui-même n’a de cesse de dédramatiser son propre personnage. Tous les protagonistes sont dans le même élan de passion et on comprend vite que le vrai héros du film est ce fameux 13ème amendement. Peut-être pas un grand film mais la grande classe.

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