Pour Elle
Réalisateur:
Synopsis :
Lisa et Julien sont mariés et mènent une vie heureuse et sans histoire avec leur fils Oscar. Mais leur vie bascule, quand un matin la police vient arrêter Lisa pour meurtre. Elle est condamnée à 20 ans de prison. Persuadé de l'innocence de sa femme, Julien décide de la faire évader. Jusqu'où sera-t-il prêt à aller "pour elle" ?
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5.0/10 Cote de du film Pour Elle
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7.5/10 Cote de du film Pour Elle
Avis des internautes du film Pour Elle
Publié le 10 octobre 2011
Ça va du bleu métallique « Experts » au gris foncé « banlieue HLM » en passant par le gris neutre des couloirs de la prison, le noir anthracite d'une arrière cour de bar louche (lieu évidemment d'un passage à tabac du héros), le turquoise palichon des murs de l'aéroport, jusqu'au blanc aveuglant du soleil du San Salvador. Pour Elle peut postuler aisément au titre du polar à la française archétypal, on mettra son CV en haut de la pile, c'est promis. Davantage issu d'une tradition de feuilletons télévisuels (Navarro, etc.) que de l'héritage de Melville ou Jacques Bral, ou même du Alain Corneau de Série Noire, ce genre bien particulier de film policier, bâtard d'une certaine noblesse de la série B hollywoodienne est un curieux exercice de mise en veille de la mise-en-scène, de subordination d'un découpage mou à la précipitation confuse d'une action cadrée en gros plans visage, toujours en mouvement pour qu'on ne voit pas son terrible statisme, sa froide rigidité, qui se joue les machoires serrées, avec des enjeux binaires (vie professionnelle contre vie privée), et un soupçon (mais pas trop) de plongée dans les milieux glauques. Et on se tromperait d'aller voir dans le thriller hollywoodien les références de ce produit super-national, malgré des coups de coudes du scénariste au spectateur pour nous orienter vers une filiation hitchcockienne trop revendiquée pour être tout à fait honnête. Le polar français idéal se situe donc dans une palette chromatique extrêmement mince, mais qu'il explore avec une infinie précision. En parrain du coeur, Olivier Marchal apparait pour donner sa crédibilité et apporter sa caution hyper-réaliste au film. Ses paroles reviendront à plusieurs reprises hanter le personnage joué par Lindon, par un procédé de memory recall thought particulièrement lourdingue, qui devait être efficace aux alentours de 1927. Et pourtant, elle tourne la production, avec son héros ordinaire pris dans un engrenage infernal qui devra se salir les mains pour sauver sa femme, mais tout va bien puisque le scénario l'a innocentée. Quand il faut s'échapper d'un hôpital grouillant de policiers, il tire sur le mur à côté d'eux pour leur faire peur, autant dire que c'est nous qui avons craint un instant que cela dérape. Mais non, nulle tendance cryptique ou apologie de l'auto-justice à la Noé, si ce n'est une, plus lâche, larvée et souterraine, qui coure sous tout le film par son absolue absence de distance, second degré, soupape, appelez-ça comme vous voulez pourvu que l'on se dépoisse un instant de ce réel fabriqué, gluant et moite qui colle à la peau. Faux coupable mais vrai père de famille, Lindon enseigne a son fils (a fortiori au spectateur) que jouer avec une arme c'est mal. La morale est-elle sauve pour autant ? Et puis Diane Kruger en taule, c'est vraiment trop injuste et puis pas crédible pour un sou. Les policiers, eux, sont heureusement tous des incompétents, surtout quand ils sont belges (ils ne savent même pas utiliser un fax, alors arrêter un prof de français en cavale...). Pince-mi et Pince-moi sont sur un bâteau, le film tombe à l'eau...
Une « descendre aux enfers » en pente douce, où tout se détériore à commencer par la santé mentale du personnage de Lindon mais sans changer une chose : son grand manteau noir et sa chemise blanche aux deux boutons ouverts. Une affaire de dégradés, qu'on vous disait... Le polar français vous garantit : réussite à l'évasion de prison, retour de l'être aimé, tout ça en une heure trente environ. Invraisemblable ? Vraisemblable n'est pas hitchcockien. D'où l'apparente situation de l'intérêt du film, pour lequel l'épreuve de force résiderait dans la solidité de son argumentaire dramaturgique. D'ailleurs Cavayé y croit tellement qu'il referra exactement le même film trois ans plus tard en un peu mieux, A Bout Portant avec Gilles Lellouche. Vous connaissez le mot bienveillant de Jean Gabin, le grand-père du cinéma de papa sur les bons films ? Fred Cavayé a tourné une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire.
Publié le 14 janvier 2009
Le film a un probleme de credibilité au niveau du scénario à plusieurs occasions.... D'un autre côté il a le mérite de suivre un certain fil conducteur c'est déjà ça
columbo