J'avais tout simplement adoré Mullholland Drive et j'attendais avec impatience le nouvel opus de David Lynch mais je dois avouer que j'ai été un peu déçue. Je pensais me laisser emporter par sa magie, mais même en renonçant à essayer de comprendre, je n'ai pas réussi à rentrer dans le film. Je pense quand même aller le revoir pour me refaire une opinion mais je reste sur ma faim.

Inland Empire est un film qui divise: il y a ceux qui se laissent emporter par les images et ceux qui le considère comme totalement décousu et inintéressant. Pour mon compte personnel, je ne regrette pas d'y être allé mais je reconnais aussi que ce n'est peut-être pas le meilleur Lynch du point de vue de l'ambiance. Il manque à Inland Empire le glamour de Lost Highway et de Mulholland Drive. C'est une expérience intéressante mais je ne pense pas avoir envie de le revoir contrairement à d'autres films de Lynch.

C'est tout de même incroyable de se prendre la tête à un point pareil. Ce n'est pas du grand art. Loin de là. C'est un long clip. Qui dure. Qui dure. Et qui dure sans fin. On est vraiment soulagé quand arrive le générique de fin au bout de trois longues heures de film. On peut enfin aller vaquer à ses occupations, et on regrette d'avoir passer son dimanche après-midi au cinéma. Lynch, et surtout Inland Empire, c'est de l'imposture intellectuelle. Tout le monde y va de sa petite interprétation mais personne n'a rien compris. Y a-t'il d'ailleurs quelque chose à comprendre ?

"Allez, génial ! On est super contents. C'est du grand art, plein de mystère, de folie, d'abstraction et d'exploration de l'inconscient humain." Non, sérieusement, je pense qu'avec Inland Empire, David Lynch n'explore guère plus que son propre inconscient. J'ai aimé Eraserhead, j'ai adoré Mulholland Drive et Blue Velvet, mais je me suis em-mer-dé sur ce dernier film. Vous criez au génie ? Vous êtes fasciné par cette expérimentation en vidéo digitale bon marché ? Vous jouissez en sursautant sur les innombrables gros-plans hallucinés et surexposés ? Alors foncez au magasin du coin vous acheter une caméra numérique et créez à votre tour. Sans déconner, vous verrez à quel point vous aussi vous pouvez produire des merveilles en vidéo ! Ce film mérite quand même une gentille cote de 5/10 pour la beauté de certains plans et le bon travail de Laura Dern et Justin Theroux. Mais je regrette un peu d'avoir payé pour un trip égocentrique de l'artiste le plus boulimique des Etats-Unis au lieu de soutenir de jeunes créateurs talentueux qui n'ont même pas le dixième des moyens de Tonton Lynch... Pour le même prix, vous pouvez vous offrir la visite d'un ou deux musées d'art contemporain avec des meilleures (sinon aussi bonnes) vidéos expérimentales.

Avec Mullholland Drive la complexité du scénario était allégée par quelques pistes rendant au final une cohérence relative au film. Il semble qu'avec Inland Empire David Lynch se soit peu soucié de laisser des pistes. On dirait plutôt qu'il a fait des raccords entre des scènes qui auraient pu être montées différemment, en laissant ça et là des éléments récurrents. Inland Empire est par contre plus riche, Lynch se lâche, mais c'est à prendre ou à laisser. Je me suis donc laissé porter après avoir renoncé à tenter tout raisonnement après une demi-heure. Restent deux heures et demie hallucinantes et parfois un peu longues. On retrouve les mêmes thèmes, approfondis, allongés avec et c'est le danger un sentiment de déjà vu. Dans la scène de fin on retrouve des éléments évoqués au long du film, comme si Lynch souhaitait boucler la boucle, mais ça ne m'a pas épaté. Enfin, Hollywood est peu présent.. on est vite transporté dans un "pays balte", en Pologne, plusieurs années en arrière et sous la neige...Je suis d'avis que Mullholland Drive reste meilleur, mais je n'ai vu Inland Empire qu'une fois :-).