C'est frais, drôle et très pudique, ce qui devient très rare au cinéma ! Beau petit film à voir !

Avec « Changements d’adresse », Emmanuel Mouret réinvente l’adjectif joli. Avec tout ce qu’il sous-entend de plaisir, mais également de désuétude. Avec ce « Quand Harry rencontre Sally » version française et fauchée, on frôle constamment la comédie de genre intimiste qui fit jadis la gloire du cinéma français dans les années 70. Mais on ne fait que frôler. L’accumulation d’imperfections, à la limite du cinéma amateur, vient plomber cette ambition. Les causes principales viennent de la mise en scène trop linéaire et sans invention, des dialogues insipides et d’un casting inégal. Fanny Valette ne joue pas une discrète, elle est carrément absente et Dany Brillant trébuche à chaque réplique, manquant d’assurance et donc de crédibilité. Néanmoins, un certain charme opère tout de même. Il découle de la relation entre David, joué par Mouret lui-même et Frédérique Bel, la blonde de Canal qui se révèle enfin. A eux deux ils préservent du naufrage ce film un peu vieillot en nous offrant un florilège de scènes savoureuses et de beaux éclats de rire. Malgré ses défauts avérés « Changements d’adresse » n’est pas raté. On y sent trop l’implication d’Emmanuel Mouret, personnage lunaire au demeurant sympathique. Il l’a conçu à son image, toute en réserve, en naïveté et en sincérité. Un joli film donc.

Tout commence sur les chapeaux de roue. Deux personnes se rencontrent, l'une propose à l'autre, d'une façon étonnante, de partager avec elle son appartement et l'autre accepte. Durant les trente première minutes, on ne peut s'empêcher de rire devant ne Frédérique Bell excellente dans le rôle de la colloc un peu nympho et fofolle. Ensuite, s'ajoutent deux personnages. L'élève dont tombe amoureux le colloc de Bell et l'homme dont l'élève tombera amoureuse. Compliqué ? Pas tant que ça. Mais on se lasse vite devant ces jeux amoureux qui n'en finissent pas. Cela est dû entre autres au redites scénaristiques et aux personnages que les acteurs interprètent. Le prof de musique au visage bête, qui n'a aucune conversation, qui est plus mou qu'une limace et qui ne sait prendre aucune décision. Bref, qui se laisse complètement embobiner, sans jamais réagir. L'élève qui ne s'exprime pas et regarde plus dans le vide qu'autre chose et son soupirant (dont elle dira qu'elle l'aime le lendemain de leur rencontre) joué par un Dany Brillant irritant après quelques scènes. Bref, un film à voir seulement pour Frédérique Bell, la seule qui sort son épingle du jeu et qui arrive à nous faire passer un semblant de bon moment.

Film drôle et plein de fraîcheur. Les dialogues sont bien ciselés et les personnages attachants.

Douce comédie romantique aux acteurs frais et fragile. Le rôle du timide est un peu limite tant il est gauche et menteur mais on s'attache aisément à tout le monde sans jamais se lasser de toutes ces hésitations fébriles qui nous animent quand on aime. Beau. *** Tout serait tellement moins laid sans la pub ! ***