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Léa Drucker, comédiennoolique

Publié le 6 juin 2013 dans Actu ciné

Dans Je suis supporter du Standard, Léa Drucker campe une femme allergique au foot pour qui Riton Liebman va tenter de se désintoxiquer. Un rôle de composition pour la nièce de Michel Drucker : elle a un temps fréquenté les travées du Parc des Princes pour soutenir le PSG.
“Il y a un côté très chouette dans le foot : il nous transforme en enfants, explique la comédienne. Je ne m’y intéresse pas spécialement mais je suis entourée par un père, un compagnon et des copains qui sont calmes mais deviennent dingues dès qu’il y a match. Ils s’enflamment comme des enfants. C’est génial. Il y a quelque chose de noble là-dedans, tant qu’on ne tombe pas dans les excès. Plus jeune, une de mes amies écrivait sur le foot. Je l’accompagnais au Parc des Princes. C’était sympa. Cela m’amusait jusqu’au jour où on a changé de tribune. Là, c’était fasciste, raciste. Les supporters étaient violents. J’ai découvert un aspect peu reluisant. Alors que la passion que cela peut déclencher, je la trouve très belle.”


C’est pour cela que vous vous êtes retrouvée sur ce projet ?

Riton, je le connais depuis longtemps. Nous avions joué ensemble dans Peut-être de Klapisch en 1999 et une pièce de théâtre. Je savais que son texte serait savoureux. Sa passion pour le foot ne m’était pas inconnue. Par contre, le Standard ne me disait pas grand-chose…


C’est un film pour ceux qui n’aiment pas le foot, non ?

Complètement. Un film sur le foot ne m’aurait pas intéressée. Ici, on parle d’addiction, d’amour, de la famille, de la vie. C’est une comédie sensible.


Actrice et supportrice, c’est très proche dans l’excitation et la déception…

Bien sûr. L’addiction, c’est vaste. Cela ne se limite pas à l’alcool, la drogue et la cigarette. Il y a aussi l’addiction au travail. Je fais un métier passionnant. Par moments, je me sens totalement accro : je ne pense qu’aux projets à venir ! Ce n’est pas raisonnable : il faut vivre. Milou oublie de vivre. Il rencontre cette femme qui le lui en fait prendre conscience. Et il est aussi à un âge où il en a marre d’être un grand gamin. Avec l’expérience, j’essaie d’être moins comédiennoolique. Cela coûte cher personnellement. Même si c’est une chance de faire ce métier.


Les failles de Milou constituent son charme ?

Dans la vie, c’est ce qui m’attire. J’avoue m’ennuyer avec les gens trop raisonnables. J’aime bien ceux qui ont du mal à vivre dans notre monde très violent, qui sont décalés.


Comme votre personnage, qui rate systématiquement son permis de conduire ?

C’est la vie. J’ai longtemps voulu entrer au Conservatoire. J’ai passé plusieurs fois l’examen d’entrée, sans succès. Cela ne m’empêche pas de vivre mon rêve. Les seules engueulades de mes parents dont je me souvienne, c’est en voiture. Pour des histoires d’orientation, de cartes. Alors que dans la vie, ils ne se disputaient jamais.


Vous êtes sportive ?

À 14 ans, je rêvais de faire carrière dans le patinage artistique. Mais comme j’étais fille unique et qu’on déménageait souvent, pour m’intégrer il fallait que je fasse rire. C’est comme ça qu’est née ma vocation de comédienne.


Entretien : Patrick Laurent

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