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Vu à Cannes : "Grigris" de Mahamat-Saleh Haroun

Publié le 22 mai 2013 dans Actu ciné

Retour à Cannes du réalisateur de Un Homme qui crie. No future au Tchad.
Grigris, il faut le voir pour le croire, le voir danser dans un bar de la ville. Tout le monde s'arrête pour le regarder. Et pourtant, il marche comme un pantin désarticulé, à cause de sa jambe morte, un bâton. Mais de ce handicap, Grigris a fait un atout sur le dancefloor, comme Oscar Pistorius sur une piste d'athlétisme. A force de travail, d'entraînement. Il faut voir comment ce tailleur-photographe est musclé. C'est que son boulot lui laisse des loisirs. Les affaires ne marchent pas fort. Mais quand son beau-père est hospitalisé, que l'hôpital réclame 700 000 francs, une seule possibilité de s'en sortir s'offre à lui : basculer dans la criminalité, le trafic d'essence.

Mahamat-Saleh Haroun, chouchou des cinéastes africains du festival de Cannes, délaisse ici son style austère et dépouillé pour une approche plus nerveuse, plus urbaine. Il tient en Soulémane Deme un personnage hors du commun, tant par sa singularité chorégraphique, que par la bonté que dégage sa personnalité à l'écran. On ne peut manquer de voir en lui, et dans son amie Mimi, la "femme de tout le monde", des symboles de la jeunesse tchadienne, dont le potentiel est aussi évident qu'inexploité. Pire, traités comme des parias, ils sont précipités dans la marge ou à l'exil.

Réalisation et scénario : Mahamat-Saleh Haroun. Avec : Souleymane Deme, Anaïs Monory, Cyril Gueï, Marius Yelolo, Youssouf Djaoro,... 1h41

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