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Virginie Efira: "Le plaisir féminin reste tabou"

Publié le 6 mars 2013 dans Actu ciné

Virginie Efira ne veut plus incarner les héroïnes douces de comédies romantiques. Et cela se voit dans "20 ans d’écart".
Virginie Efira possède un sens de l’équilibre affiné. Si elle se qualifie elle-même de “périmée” ou de “desperate fraulein” (elle est coscénariste, non ?) dans 20 ans d’écart, elle s’est aussi écrit un rôle nettement plus sexualisé que d’habitude, celui d’une cougar. Même si le terme ne lui plaît guère. “Si j’avais pu, j’aurais été beaucoup plus loin, lâche-t-elle en riant. D’ailleurs, plusieurs scènes ont été coupées. Le producteur trouvait que c’était du Catherine Breillat ! Parce que je montrais ce qu’une femme qui se veut libérée accepte dans sa vie privée. Quand elle quitte Balthazar, je lui avais réservé quelques errances, elle avait des moments d’intimité avec un garçon. Ne pas être à l’écoute de soi, ce n’est pas une bonne chose. Et jouer à la super-libérée quand on ne l’est pas, ce n’est pas génial non plus. En fait, il n’y a pas de bonne ou mauvaise sexualité, il faut juste trouver la sienne. C’est ce que raconte le film. C’est peut-être mon premier rôle plus sexualisé, mais c’est surtout celui où il y a le plus de contradictions, comme dans la réalité. D’habitude, dans les comédies romantiques, les femmes veulent juste s’engager à long terme et incarnent la douceur. Ça, je ne peux plus.

Seul le travail compte pour elle…
Beaucoup de personnes visent uniquement une réussite sociale sans s’interroger sur ce qui leur procure du plaisir, ici, maintenant. On pense en termes d’augmentation, on recherche des choses qui n’arrivent jamais vraiment, au lieu de s’intéresser à sa vraie vie.

Dans le film, tout le monde est jugé sur les apparences. Ça sonne juste, non ?
Dans notre culture de surabondance d’informations, on se fait de plus en plus vite une idée des gens. On classifie rapidement. Sans essayer de connaître. C’est très réducteur. Quand on voit les magazines people qui insistent sur les petits défauts physiques, c’est terrible. Cela peut rendre très malheureux. Il faudrait toujours être dans une sorte de perfection, avec les vêtements à la mode. Il faut vraiment se libérer de cette mentalité qui a tendance à se répandre dangereusement. Ceux qui jugent sont-ils, eux, parfaits ? Il faut avoir de la dérision sur soi.

À ce propos, ne vous faites-vous pas traiter de “périmée”, à 35 ans ?
(Rire) “Oui, mais cela correspond à ce qu’on entend. En regardant les César, un copain m’a dit qu’une actrice était encore bonne. Elle avait mon âge ! Mais il faut pouvoir en rire. Et faire de la résistance : nous devons choisir le monde dans lequel nous vivons. Moi, ce qui me fait rire, c’est d’être sexy mais un peu trop, du genre qui n’assume pas la minijupe en tirant dessus tout le temps. C’est drôle de se moquer du masque social. J’aime l’exagération.

La différence d’âge, c’est un problème ?
Avec un mineur, oui. Sinon, la séduction n’est pas liée à un âge. Mais si, à 40 ans, on est obnubilé par ça, c’est triste. Le phénomène cougar montre une certaine évolution vers l’égalité homme-femme. Même si c’est étrange de lui donner un nom qui n’existe pas pour les hommes. C’est une manière de juger moralement. Même si le sexe est partout, le plaisir féminin reste tabou.


Patrick Laurent


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