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Virginie Efira : “Il faut toujours avoir des illusions”

Publié le 21 septembre 2012 dans Actu ciné

L'actrice belge incarne une manipulatrice froide dans "Dead man talking" de son ex-mari, Patrick Ridremont
On avait déjà eu l’occasion de le constater : Virginie Efira possède un solide sens de l’humour. La preuve : lorsque son ex-mari, Patrick Ridremont, lui propose de camper une manipulatrice glaciale, dénuée de sentiments et prête à tout pour faire élire le gouverneur Jean-Luc Couchard dans Dead man talking (en salle le 3 octobre), elle dit oui tout de suite. Et avec le sourire, encore bien !

C’est une garce finie (rire). Je ne me suis pas trop interrogée sur les raisons psychanalytiques qui l’ont poussé à me donner ce rôle, et peut-être qu’il valait mieux (rire). C’était amusant, ceci dit. Souvent, on me propose des rôles mignons, de douceur. Ce dont mon personnage est débarrassé. En plus, c’est extrêmement joué puisque nullement naturaliste, et en même temps très sobre, presque plat et monocorde. Patrick y était très attentif : il fallait rester dans l’archétype, comme un personnage de bande dessinée. Avec son chignon à la Kim Novak et ses hauts talons, elle reste toujours très droite. À mon avis, on lui a retiré les organes : c’est de l’acier à l’intérieur.

Elle incarne une certaine vision de la société…
Tout à fait. Cela ne fait pas partie de ma philosophie personnelle, mais il y a un petit côté tout est de la faute de la société. Tout le monde est timbré. Moi, je pense qu’on peut se construire en opposition et qu’on a tous une responsabilité.

Qu’est-ce qui vous a surprise ?
Ce film ressemble à Patrick. Quand on le connaît bien, ce qui est mon cas, on voit que toutes les composantes font partie de lui. Il a beaucoup de contradictions en lui, des mélanges puissants. Il peut être dur, grinçant, avec une vision du monde qui confine à l’humour noir et il a en même temps des croyances presque d’enfant, qui flirtent presque avec la naïveté. Vraiment, il a ces deux aspects en lui. Et on retrouve ce profond désespoir et cette croyance dans le film.

Ce n’est pas un peu étrange d’être dirigée par son ex-mari ?
Non, car il avait une vision très claire. Parfois, j’avais l’impression qu’on en faisait un peu trop, mais lui connaissait le tableau final avec toutes ses teintes. Il fait partie de ces réalisateurs qui obtiennent tout en douceur. Avant, j’avais l’impression qu’il restait en surface par rapport à ses contradictions, alors qu’on a tous des multitudes de facettes. Ce sont les antagonismes qui font le charme des personnalités et les grands acteurs, comme Brando qui alliait virilité, sauvagerie et des côtés tendres, féminins. Maintenant, Patrick ose être lui-même. Je pense que c’est maintenant qu’il va faire les choses les plus intéressantes. C’est un metteur en scène aimant.

L’écriture fait partie de vos rêves. Vous avez participé au scénario ?
Non, ses dialogues étaient très bien écrits. C’est son texte. Ce n’est pas un hasard si François Berléand a si vite accepté de jouer dans le film : il y a un style, des mots qui claquent. Il n’y avait rien à changer. Mais je viens de coécrire un film qui sortira le 24 janvier.

Comment s’appelle-t-il ?
Vingt ans d’écart. C’est une comédie romantique que j’avais refusée au départ. Je n’ai accepté que si on modifiait le script. Je ne veux plus faire que des portraits de femmes qui m’intéressent, parce que je crois que tout est politique, même les comédies romantiques. J’aime quand on part à la recherche de soi, qu’on a envie de créer, d’aimer, être jeune quoi ! Il faut avoir une force de vie, continuer à avoir des illusions, tout le temps, même si on se prend des baffes. On devrait croire en l’amour à 30 ou 40 ans comme à 20 ans.

Joli programme.


Patrick Laurent

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