Actualités
Tony Gilroy, le grand architecte
Publié le 12 septembre 2012 dans Actu ciné
Avant de réaliser "The Bourne Legacy", Tony Gilroy a aussi écrit les
scénarios des trois épisodes
précédents de "Bourne"...
S’il est un homme qui connaît bien Jason Bourne,
c’est lui : Tony Gilroy.
Impliqué dès
le premier film, mettant en scène Matt
Damon, il est, comme
le dit le dossier de presse qui accompagne le film,
l’“architecte narrateur” de la saga. Un
terme qui le fait sourire. “Moi-même, quand
j’ai lu ces notes de production distribuées aux
journalistes, je n’ai pas très bien
compris”, dit-il. “Comme quoi, j’aurais
bien fait de contrôler ça aussi…”
Pourtant, en y réfléchissant bien, ce titre lui plaît assez. Tout comme il aime beaucoup, dans son métier de scénariste, trouver des solutions aux problèmes insolubles. “En général, j’essaie de les prendre à bras-le-corps afin de me battre avec eux, ou afin qu’ils deviennent mes amis”, explique-t-il. “ Ainsi, à la fin du film précédent, Bourne Ultimatum, le problème auquel on était confronté était que tout le secret entourant le programme dans lequel est engagé Jason allait devenir public. Souvenez-vous : le personnage joué par Joan Allen menace de tout révéler lors d’un procès retentissant et les méchants sont sur le point de perdre. Du coup, je me suis demandé comment tirer avantage de cette situation… ”
L’idée a donc germé d’accoler à Bourne Ultimatum un autre film. Pas de suite ou de prequel. Mais “un film qui pourrait passer un coup de fil à l’autre”, d’après Gilroy. “Là, ça devenait vraiment excitant.”
“Je n’ai jamais lu aucun des livres de Robert Ludlum et je n’en ai pas éprouvé le besoin”, reprend le réalisateur. “Du reste, après les 20 premières minutes du premier film, il n’y a plus rien qui soit comme dans les romans. Mais, vous savez, il y a treize ans de cela, ces bouquins n’avaient pas le succès qu’ils ont aujourd’hui. Le premier script que j’avais lu, qui était inspiré des livres, n’était pas bien épais. Il s’agissait surtout de scènes d’explosions, d’action. J’avais même demandé, à l’époque, pourquoi ils voulaient faire ce film. Quand c’est devenu le succès que l’on sait, je vous assure que je ne m’y attendais pas...”
Scénariste d’un nombre incroyable de succès (Dolores Claiborne, L’associé du diable, Armageddon…), Tony Gilroy avoue avoir, parfois, été un peu frustré de ne pas porter lui-même à l’écran les histoires qu’il avait imaginées et/ou écrites. “La plupart des auteurs ont, un jour, envie de réaliser… Mais depuis que je suis moi-même passé de l’autre côté de la caméra, j’ai beaucoup plus de sympathie pour les gens pour qui j’écris. De la même manière, j’imagine, que vous avez une sympathie naturelle pour les journalistes mais qu’elle disparaît quand vous lisez des torchons. J’éprouve un peu ça.”
Personnage complexe et décomplexé, Tony Gilroy est donc capable d’investir deux années de sa vie Michael Clayton, un long-métrage intimiste – certes avec George Clooney – mettant en scène un riche avocat confronté à une grosse crise de conscience. Et se lancer ensuite dans la superproduction qu’est Jason Bourne : L’héritage. “Pour ce dernier film, c’est le petit garçon de huit ans qui se réveille en moi ”, dit-il. “Je me souviens d’un jour où Dan Bradley – qui a dirigé la deuxième équipe, celle qui s’occupait de toutes les scènes d’action – et moi, on était assis à la table d’un restaurant, avec de petites voitures, la salière figurait un immeuble et on imaginait les scènes. On jouait ! Les gens nous regardaient faire et j’avais l’impression que j’avais huit ans et que j’étais assis sur le tapis du salon ! C’est une partie de moi… mais pas tout le temps !”
Car l’expérience du tournage de Bourne l’a, il le concède, épuisé. Et on ne l’y reprendra pas de sitôt. Si, d’ailleurs, on l’y reprend un jour. “Je pense que je vais rentrer chez moi et me reposer un peu, maintenant. J’ai beaucoup parlé ces derniers temps. Il est temps que je la boucle”, conclut-il en riant.
Isabelle Monnart
Pourtant, en y réfléchissant bien, ce titre lui plaît assez. Tout comme il aime beaucoup, dans son métier de scénariste, trouver des solutions aux problèmes insolubles. “En général, j’essaie de les prendre à bras-le-corps afin de me battre avec eux, ou afin qu’ils deviennent mes amis”, explique-t-il. “ Ainsi, à la fin du film précédent, Bourne Ultimatum, le problème auquel on était confronté était que tout le secret entourant le programme dans lequel est engagé Jason allait devenir public. Souvenez-vous : le personnage joué par Joan Allen menace de tout révéler lors d’un procès retentissant et les méchants sont sur le point de perdre. Du coup, je me suis demandé comment tirer avantage de cette situation… ”
L’idée a donc germé d’accoler à Bourne Ultimatum un autre film. Pas de suite ou de prequel. Mais “un film qui pourrait passer un coup de fil à l’autre”, d’après Gilroy. “Là, ça devenait vraiment excitant.”
“Je n’ai jamais lu aucun des livres de Robert Ludlum et je n’en ai pas éprouvé le besoin”, reprend le réalisateur. “Du reste, après les 20 premières minutes du premier film, il n’y a plus rien qui soit comme dans les romans. Mais, vous savez, il y a treize ans de cela, ces bouquins n’avaient pas le succès qu’ils ont aujourd’hui. Le premier script que j’avais lu, qui était inspiré des livres, n’était pas bien épais. Il s’agissait surtout de scènes d’explosions, d’action. J’avais même demandé, à l’époque, pourquoi ils voulaient faire ce film. Quand c’est devenu le succès que l’on sait, je vous assure que je ne m’y attendais pas...”
Scénariste d’un nombre incroyable de succès (Dolores Claiborne, L’associé du diable, Armageddon…), Tony Gilroy avoue avoir, parfois, été un peu frustré de ne pas porter lui-même à l’écran les histoires qu’il avait imaginées et/ou écrites. “La plupart des auteurs ont, un jour, envie de réaliser… Mais depuis que je suis moi-même passé de l’autre côté de la caméra, j’ai beaucoup plus de sympathie pour les gens pour qui j’écris. De la même manière, j’imagine, que vous avez une sympathie naturelle pour les journalistes mais qu’elle disparaît quand vous lisez des torchons. J’éprouve un peu ça.”
Personnage complexe et décomplexé, Tony Gilroy est donc capable d’investir deux années de sa vie Michael Clayton, un long-métrage intimiste – certes avec George Clooney – mettant en scène un riche avocat confronté à une grosse crise de conscience. Et se lancer ensuite dans la superproduction qu’est Jason Bourne : L’héritage. “Pour ce dernier film, c’est le petit garçon de huit ans qui se réveille en moi ”, dit-il. “Je me souviens d’un jour où Dan Bradley – qui a dirigé la deuxième équipe, celle qui s’occupait de toutes les scènes d’action – et moi, on était assis à la table d’un restaurant, avec de petites voitures, la salière figurait un immeuble et on imaginait les scènes. On jouait ! Les gens nous regardaient faire et j’avais l’impression que j’avais huit ans et que j’étais assis sur le tapis du salon ! C’est une partie de moi… mais pas tout le temps !”
Car l’expérience du tournage de Bourne l’a, il le concède, épuisé. Et on ne l’y reprendra pas de sitôt. Si, d’ailleurs, on l’y reprend un jour. “Je pense que je vais rentrer chez moi et me reposer un peu, maintenant. J’ai beaucoup parlé ces derniers temps. Il est temps que je la boucle”, conclut-il en riant.
Isabelle Monnart