On a un peu tendance à l’oublier en découvrant les films d’auteurs et les stars glamour sur le tapis rouge, mais Cannes, c’est aussi le plus grand marché du cinéma au monde. Tout s’y monnaie. Y compris les interviews des stars. Et cela provoque une fameuse polémique sur la Croisette cette année.

Le pavé a été jeté dans la mare par les journalistes canadiens. Outrés d’être confondus avec des vaches à lait. Pour rencontrer Brad Pitt, on leur réclame en effet 3.000 € pour un tête-à-tête de moins de 10 minutes en télé ou 2.000 € pour une table ronde de presse écrite d’une vingtaine de minutes.

Le mari d’Angelina Jolie n’est évidemment pas le seul concerné : l’interview de Kristen Stewart vaut 1.000 € seule à seul et 750 € en groupe. Pour la télé, c’est 1.500 €.

D’après Der Spiegel, les Allemands auraient aussi dû délier les cordons de la bourse pour les prochaines interviews de Nicole Kidman et Matthew McConaughey.

Le pire dans tout ça ? Les stars sont salies alors que rien ne va dans leur poche. Les distributeurs se voient imputer par les producteurs les frais du déplacement (hôtel, coiffeurs, couturiers, avion, etc.) et les répercutent sur les journalistes. Enfin, sur certains journalistes.

En Belgique, les distributeurs mettent parfois la main au portefeuille pour nous permettre d’obtenir plus qu’une conférence de presse. Mais ils ne réclament jamais rien aux médias. Et c’est heureux : la moindre interview dépasserait, de loin, tout notre budget du festival. On comprend donc parfaitement les Canadiens qui ont décidé de boycotter les interviews payantes au nom de la liberté d’information.


Patrick Laurent