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“Tout le monde a besoin d’être aimé”

Publié le 18 mai 2012 dans Actu ciné

Bruce Willis campe un shérif sentimentalement largué dans Moonrise Kingdom, en ouverture du Festival de Cannes
En attendant la venue de Robert Pattinson ou Zac Efron, les idoles des adolescentes romantiques, les quadras en jupettes ont déjà eu droit à leur quart d’heure de bonheur mercredi soir à Cannes. Et de hurlements sauvages qui feraient passer Maria Sharapova pour une grande muette. Tout ça à cause du chauve le plus sexy de la planète, toujours prêt à faire battre les cœurs entre deux sauvetages de la planète. Sourire coquin en coin et regard éternellement grivois, Bruce Willis fait toujours plus que son petit effet. Va falloir que les fans des vampires ou de High School Musical donnent drôlement de la voix pour ne pas se faire ridiculiser dans les décibels.

Sapé comme un prince, cool, Bruce Willis ne semble même pas se rendre compte de l’hystérie qui l’entoure. Comme s’il n’y était pour rien. Il salue gentiment, signe quelques autographes, fait semblant de comprendre ce qu’on lui dit en français et part gentiment présenter le nouveau film de Wes Anderson, Moonrise Kingdom. Une comédie assez décalée dans laquelle il campe un shérif à la vie sentimentale désastreuse (on n’ose imaginer ce que fumait le cinéaste pour penser à lui pour ce personnage-là…) à la poursuite, sur une île minuscule, de deux teen-agers mal aimés mais follement épris l’un de l’autre.

J’ai trouvé rafraîchissant qu’on me demande de jouer ce type de rôle de façon aussi spécifique que le voulait Wes Anderson, explique-t-il avec cette trivialité dans les yeux qui en fait fondre plus d’une en salle de presse. C’était très agréable. Pour moi, il s’agit d’un film sur l’amour, l’amour entre jeunes, l’amour qui a connu quelques heurts et dont on ne sait pas comment se sortir. C’est toujours la même histoire, en fait. Tout le monde a besoin d’être aimé, même les flics…

Le sens de l’histoire, il l’a incontestablement. Voici une vingtaine d’années, il réalisait une fiction, North, qui retrace les mésaventures d’enfants qui quittent leurs parents. “C’est vrai, je jouais même un grand lapin rose dans ce film, précise-t-il en souriant. North, d’une certaine manière, peut être considéré comme précurseur du scénario de Moonrise Kingdom. Mais Wes Anderson fait en sorte qu’on ait l’impression que tout est simple, alors que ce récit implique quand même une soixantaine d’enfants ! On dirait des acteurs-nés : tout a l’air facile, naturel, alors que le pré, ce ne l’est pas du tout : on essaie de ne pas être mangés par les tiques ! Ce n’est pas non plus évident d’obtenir que tous ces jeunes restent concentrés sur le récit.

Bon compagnon de jeu , il ne s’étend pas sur les problèmes rencontrés. Ni sur le reste, d’ailleurs. Pour en savoir plus sur son comportement sur un plateau, il faut laisser le jeune Jared Gilman raconter, amusé, les trucs que lui donnait l’ex de Demi Moore pour apprendre plus facilement son texte, par exemple. En l’écoutant, Bruce Willis sourit. Comme toujours. Mais ne pipe mot.

Seule l’évocation des années 60 le rend à nouveau disert. Même si on ne suit pas toujours très précisément le cheminement de sa pensée. “Plus de la moitié de la salle a connu les sixties : les adultes projetaient à l’époque une image un peu sombre de la situation. Moi, je voudrais mettre l’accent sur le travail formidable de Frances McDormand, qui a fait en sorte que les enfants restent concentrés. Elle campe une figure de mère vraiment très bien trouvée pour cette histoire d’amour. Elle joue un rôle prépondérant dans ce film. Et je tiens à préciser qu’elle tenait le rôle d’un lapin grandeur nature dans mon film, North. Je ne vois pas ce que je pourrais dire d’autre.

Franchement, nous non plus. Les fans au pied des marches, elles, n’ont pas à se poser la question : elles n’ont rien entendu, Bruce la jouant sauveur taiseux de la planète. Mais cela ne les touche pas : l’image leur suffit largement. Pour elles, Bruce Willis, c’est The Artist en version non capillaire. Et elles adorent ça.

Envoyé spécial de la DH à Cannes, Patrick Laurent

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