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Hugh Jackman : "Strict avec mes enfants" - entretien

Publié le 30 novembre 2011 dans Actu ciné

Hugh Jackman, attiré par le rapport père-fils dans "Real Steel", accorde une grande importance à l’éducation
Rencontrer Hugh Jackman, on peut difficilement rêver mieux en tant que journaliste. C’est l’homme le plus poli, charmant et relax qu’on puisse rencontrer en provenance des studios hollywoodiens. Et puis, sa venue garantit la présence d’un nombre incroyable de journalistes en robes courtes et décolletés plongeants, ce qui ne gâche jamais le paysage. Une situation qui le fait sourire.

Je n’ai pas l’impression d’être un sex-symbol. Si on se limite à être un corps, qu’advient-il lors des 30 dernières années de sa vie ? L’important est d’être en bonne santé : j’ai de jeunes enfants. Mon corps est juste un instrument.

Le rapport entre le père et son fils qu’il ne connaît pas vous a particulièrement attiré ?
Oui. Cela rend le film et mon jeu bien plus émouvants. Même si je peux vous assurer que j’ai eu un père bien plus extraordinaire que celui que j’incarne dans ce film.

Quel genre de père êtes-vous ?
Plutôt strict, pour être honnête. Pas autant que mon père, parce qu’on essaie tous de faire encore mieux que nos parents. Ma femme, elle, est beaucoup plus dans l’amusement. Cela fait un bon équilibre, avec le bon et le méchant flic.

Sur quoi êtes-vous le plus strict ?
Le respect. J’y suis sans doute encore plus sensible en raison du métier que j’exerce. Je ne veux pas que mes enfants pensent qu’ils peuvent bénéficier de passe-droit ou que les gens leur autorisent des choses qu’ils ne permettraient pas aux autres enfants. C’est peut-être pour ça que j’ai l’impression d’être deux fois plus sévère. Si mes enfants ne disent pas bonjour ou merci, je ne le laisse pas passer. Pendant un mois, je vais leur rappeler les règles élémentaires de la vie en commun et si, après un mois, ils refont la même chose, je monte d’un cran dans les sanctions. Et cela marche. Parfois, mon fils oublie de dire merci alors qu’il a dit bonjour, et je vois à sa tête qu’il est en train de se dire : Aïe, papa ne va pas être content (rire). Mon père ne criait jamais, mais il ne me permettait jamais de prendre des cacahuètes ou des chips tant que tout le monde n’avait pas été servi. Je ne suis pas aussi sévère, mais je veille beaucoup à l’éducation de mes enfants.



Habitué aux rôles physiques, il avoue en avoir quand même bavé avec la boxe.

Pendant des mois, j’ai boxé tous les jours. J’avais découvert les entraînements pour ce sport voici deux-trois ans, dans une salle à New York. Je ne connais rien de plus efficace pour rester en forme. Moi, la gym m’ennuie. Tandis que ces entraînements-là me plaisent. Même s’ils sont vraiment très durs.

Quelle est votre idole des rings ?
Mike Tyson. Depuis tout petit. J’avais déjà boxé avec lui sur X-Box. À l’entraînement, ce sont ses gestes que j’essayais de reproduire, même s’il pèse 20 tonnes de plus que moi (rire). Il a un punch incroyable, il est rapide. J’ai donc essayé de l’imiter… même si ce n’est pas très réaliste.

Vous avez reçu les conseils d’un autre grand champion…
Oui, Sugar Ray Leonard. Il s’est montré vraiment très gentil avec moi… Cependant, à un moment, quand les caméras tournaient la préparation pour le making of, il s’est un peu plus lâché. Je suis sûr qu’il faisait très attention à ne pas me blesser, mais c’est un champion. Avant, il me tapait doucement sur le ventre, mais dès que les caméras sont autour de lui, le naturel reprend le dessus et je l’ai nettement plus senti passer…

Votre papa était aussi boxeur. Il vous avait appris quelques-uns de ses trucs ?
Il ne nous en a jamais parlé pendant l’enfance. Il nous autorisait parfois à regarder de la lutte ou de la boxe, mais il n’en parlait jamais. Il craignait qu’on ne glorifie trop ce sport au détriment du reste.

Quel est votre film de boxe favori ?
When we were kings. C’est mon film favori, même s’il s’agit d’un documentaire, vraiment extraordinaire, sur le combat entre Mohammed Ali et George Foreman. Ensuite, je placerais Rocky. Tous les Rocky. J’adore même Rocky 4, c’est vous dire ! (rire) Le personnage de Drago, campé par Dolph Lundgren, je l’adorais quand j’étais plus jeune. Et j’écoutais la musique de Rocky quand je m’entraînais pour ce film !”

Rocky, c’est le boxeur parfait ?
Non, c’est Mike Tyson. Mohammed Ali était plus célèbre, mais Tyson n’avait que 18 ans quand il a percé. Il était plus petit que les autres mais tout le monde le craignait. Il me fascinait vraiment. Ce qui n’était plus aussi vrai à la fin de sa carrière. Ce film transcrit bien ce qu’on vit en regardant la boxe. Qui ressemble très fort d’ailleurs à ce qu’on vit en tant qu’artiste quand on se trouve sur une scène face au public.

Ici, vous boxez souvent dans le vide…
Pas vraiment. En fait, on avait de vrais robots de 2 mètres de haut devant nous. Pour rendre le jeu plus réaliste. Grâce à un programme informatique assez extraordinaire, Shawn Levy, lui, les voyait bouger sur son monitor comme on a pu les voir ensuite à l’écran. Comme ça, il pouvait nous dire si nous bougions trop vite ou pas assez, ce qu’il fallait corriger dans les chorégraphies. Cela explique le réalisme des combats.



On ne le croirait pas en le voyant si affûté, mais Hugh Jackman est un boulimique. De travail. Pour les deux prochaines années, son agenda comporte pas moins de six tournages.

 “Avant ça, je vais faire un one-man-show, avec des éléments plus intimes de ma vie. Ce ne sera pas une comédie musicale, parce que je n’en suis pas vraiment fan, mais il y aura quelques chansons. Mon show comprendra du rock, principalement, mais aussi toutes les musiques que j’aime. Et je chanterai…

Évoquer votre vie privée ne vous dérange pas ?
Ce qui compte, ce sont les raisons pour lesquelles on le fait. Il faut que cela soit pur. À la fin, l’intimité qu’on partage avec le public, cela élève tout le monde. Mais, j’insiste, à condition qu’on le fasse pour de bonnes raisons, avec honnêteté. C’est pour ce lien avec les gens que je le fais.

Qu’est-ce qui a changé dans ce rapport avec les gens ?
Quand on est jeune, qu’on n’a pas d’enfants, on sort, on s’amuse. Moi, j’ai rencontré ma femme au théâtre, quand il n’était pas encore question de succès. Après, on devient plus méfiant. On se demande si les autres vous abordent pour ce que vous êtes ou pour ce que vous représentez. Les rapports ne sont plus purs.

Vous allez bientôt retrouver Wolverine…
Oui, je suis impatient. Ce personnage a marqué ma carrière. J’aimerais être aussi cool que lui. Pour moi, il a un petit côté James Dean.


Envoyé spécial de la DH en Angleterre, Patrick Laurent

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