Synopsis : L'émotion fondatrice du cinéma, c'est la peur : l'arrivée d'un train fait paniquer les premières personnes à aller se mettre sous le faisceau de lumière. Les premiers cas d'arrêts cardiaques passés, cette finalement bien innocente séance de pétoche est déjà remplacée par bien plus velu : Nosferatu, avant Dracula, la créature de Frankenstein, la Momie et autres bizarreries que Mère Nature a toujours refusé de faire reconnaître à l'Etat Civil, culminent dans les hit-parades des cauchemars de cinéphiles. De leur côté, les sujets de Tonton Hoover, encouragés par les gueulantes paranos de McCarthy qui voit du coco partout, se réfugient dans les salles obscures pour se retrouver face à face avec tout un bestiaire d'insectes géants ou, mieux, avec des extra-terrestres aussi verts que l'ennemi ainsi métaphorisé est rouge. Il faudra attendre que les fleurs poussent dans les barbes de la jeunesse américaine et que de nouveaux réalisateurs empoignent la caméra pour voir arriver un cinéma fantastique un peu plus subversif, où le sang n'est plus versé par le grand méchant de l'histoire, mais par les héros des films, succombant aux coups de boutoir de la société.