Quarante-huit commentaires ce dimanche 6 avril à 8 heures du matin! Et, presque, tous enthousiastes! Tout est dit. Mais puisque je suis venu ce matin partager mes émotions, qu'il me soit permis d'ajouter, modestement quelques commentaires et suggestions. Ce film vaut, aussi, d'être vu, notamment, pour les raisons suivantes: - découvrir qu'un seul tableau (en l'espèce 'Le déjeuner des canotiers' de Renoir) peut remplir une vie et aider à en comprendre le sens; - ne pas oublier que le quotidien le plus banal (n'est pourtant pas technicien de Photomaton qui veut ...) peut trouver des lectures féériques qui le font scintiller; - s'entendre rappeler que les émotions que l'on (se) tait deviennent aussi fragiles que des os rongés d'osthéoporose et que, si elles se brisent, c'est aussi dangereux qu'une cassure de la hanche ou du fémur pour une personne âgée; - il n'y a qu'une façon de communiquer, de se lier aux autres, c'est avec le coeur; - ... . Non, la vie d'Amélie n'est pas un conte de fée: les méchants irréductibles le restent; les 'ratés', les éclopés de la vie, même attendrissants, demeurent enfermés dans leur univers. Mais nous ne sommes pas obligés d'y entrer. Et nous pouvons vivre avec un autre regard. Alors, quelques modestes suggestions: - les producteurs et distributeurs de ce film seraient bien inspirés de s'adresser aux délégués médicaux pour que ceux-ci offrent aux médecins qu'ils visitent un DVD de ce film en les incitant à remplacer les placebos qu'ils prescrivent par une vision de ces deux heures d'enchantement; ce serait autrement efficace; - le gouvernement, qui a volé à 'Rosetta' son prénom pour un plan de réinsertion des jeunes chômeurs, devrait octroyer une subvention aux écoles, primaires et secondaires, universités, entreprises, maisons de repos ou hôpitaux afin qu'ils mettent à la disposition permanente de ceux qu'ils accueillent le film en vision gratuite; il n'y aurait pas de meilleur remède après un mauvais bulletin ou une punition, au coeur d'un blocus déssèchant, pour lutter contre le stress au travail ou la tension entre collègues, pour tromper l'ennui des longues journées de home ou de clinique; - les médias, sous toutes les formes, devraient céder quelques 'pages de publicité' censées faire notre bonheur dans un quotidien grisâtre (!), pour laisser la place au partage des petits plaisirs oubliés, nés dans l'enfance, dont la répétition nous rend autrement heureux; - ... Amélie est entrée dans notre inconscient collectif. Elle est un peu - en mille fois mieux, dans le fond et la forme, bien entendu - la Mary Poppyns de ce nouveau millénaire. Il serait amusant de compter combien d'enfants porteront son prénom dans les prochaines années! Audrey Tautou est une actrice exquise. La femme qu'elle est derrière son personnage a déjà accompli une mission extraordinaire: offrir des (dizaines de) millions d'heures de bonheur à ses semblables; peu d'entre nous peuvent en dire autant. Nous sommes si compétents pour multiplier (et chiffrer!), dans des statistiques rebutantes, les heures perdues dans les embouteillages, les retards des transports en commun, les conversations privées sur les lieux de travail, ...; quand une salle pleine s'ébroue à la fin de ce film, ce sont au moins mille heures de bonheur, de poésie, de retour à l'essentiel qui sont passées sur terre. Et puis, pour terminer, une petite écharde dans ce coeur regonflé: il y a de quoi être jaloux de Jean-Pierre Jeunet (il porte si bien son nom), qui véhicule dans sa tête tant de mondes imaginaires, si dissemblables, mais tous aussi bien racontés. Cet homme vit plusieurs vies à la fois. Ce n'est pas juste. Je dépose, pour celui et celle qui veulent bien les recevoir, un baiser à la commissure gauche des lèvres, un autre dans le cou derrière l'oreille droite, un autre enfin sur l'oeil gauche: ce sera notre signe de ralliement! Vive la poésie.

Que puis-je encore rajouter d'original? Je ne sais pas et après cinq visions, j'en redemande. Il est certain que d'un point vue cinématographique, Amélie est une véritable bouffée d'air frais et que toute la production actuelle semble bien terne à ses côtés. La barre est placée très très haut. Vous ne l'avez pas encore vu, courrez-y, pour les autres, retournez le voir, à chaque fois, le même plaisir, de nouvelles découvertes !!!

Le debut du film est vraiment un chef d'oeuvre:c'est vraiment une joie de decouvrir chaque personnage de cette façon. C'est un film rempli de secrets et de mystere que cette A.Poulain nous fait decouvrir, elle nous montre la personnalitee et les joie de vivre de chaque personnage. J'avouerais que au depart je me suis dit'je n'irais pas voir ce film' et bien je suis contente d'y etre allez.

Bien sûr que le film n'est pas mauvais, bien sûr qu'on s'amuse bien aux dépens de l'épicier à qui Amélie joue des tours, bien sûr que le réalisateur a de l'humour lorsqu'il nous énumère tout ce qu'Un Tel ou Une Telle aime ou n'aime pas... en nous montrant la tronche du gars ou de la bonne femme, bien sûr qu'on ne s'ennuie pas un instant ... Vous me direz que c'est déjà beaucoup... Mais de là à crier au chef d'oeuvre, il y a un pas que je ne franchirais pas, car, aussitôt la séance terminée, aussitôt le film oublié. Il ne reste rien, dommage...

Oyez,oyez. Précipitez -vous voir ce petit chef d'oeuvre de poésie vivante. Ce film est une vraie fable onirique du quotidien . Faites comme moi et laissez vous bercer tout au long de l'histoire. Laissez-vous enchanter par un nain de jardin globe-trotter, un homme de verre emprisoné dans un tableau de Renoir, une concierge alcoolo qui retrouve son bonheur perdu grâce au Mont-Blanc, un commis d'épicier qui rêve de devenir peintre, un squelette de train-fantôme tenancier de sex-shop et collectionneur d'images instantanées et déchirées mais aussi et surtout par cette fille timide et espiègle , convoyeuse d'instant de bonheur et organisatrice de jeu de piste amoureux. Elle est tout simplement EXTRAORDINAIRE. En bref, il ne vous reste plus qu'une seule chose à faire : vous laisser emporter par ce conte intemporel, tellement proche de nos rêveries. Vous en ressortirez peut-être comme moi : le coeur léger avec l'envie énorme de profiter de la vie et de rendre son quotidien un peu plus fanastique.