Soseiji Un médecin est confronté aux atrocités de la guerre, aux épidémies qui en résultent, à la déchéance physique et morale. Il héberge une amnésique, qu'il ne tarde pas à épouser. Son univers personnel va progressivement s'effondrer jusqu'au moment où il sera dépouillé même de sa personnalité. Ayant touché le fond, il ne parviendra à s'en sortir qu'en assumant non seulement ses errements, mais ceux de sa famille. Quand il aura accepté et intégré toutes les facettes de son être, y compris celle qui lui sont déplaisantes, il pourra reprendre place dans la société. Centré sur le personnage du médecin, ce film est une parabole du chaos qu'a connu le Japon à la fin de la deuxième guerre (certaines images inspirées du buto et la référence à "l'étique allemande" en sont les signes) : mise en doute des valeurs traditionnelles, confrontation avec les horreurs, dont le Japon est -au moins en partie- responsable. Pas de condamnation, mais bien un appel à un travail personnel sur le sens de la personne et la façon dont on l'inscrit dans l'Histoire et la Société. C'est assez exceptionnel dans le cinéma japonais qui parvient jusqu'à nous, pour qu'on le signale. Signalons par ailleurs un constant souci de l'image, même si on est bien loin de Kurosawa : nous avons déjà signalé les références au buto. Pour ceux qui aiment encore longtemps songer à un film.