Le Temps qui reste

Origine:
  • France
Genre:
  • Drame
Année de production: 2005
Date de sortie: 30/11/2005
Durée: 1h25
Tout public
Synopsis : Romain, trente ans, est un photographe de mode égoïste et arrogant qui semble être bien réussi: une carrière florissante, un joli appartement à Paris et un petit ami sympathique. Quand il s'évanouit au cours d'un reportage photographique et est examiné à l'hôpital, il s'avère qu'il a une tumeur. Ses chances de survivre sont minimales et il refuse d'être traité. Romain ne raconte rien de sa maladie à sa famille et son copain. Après une dispute avec sa famille et après avoir rompu sa relation, Romain va à sa grand-mère. Elle est la seule personne à laquelle il confie sa maladie 'parce que tu te trouves aussi près de la mort que moi'. Quand il retourne à Paris, il accepte une offre inattendue d'une serveuse dans un restoroute, ce qui l'aide à accepter sa mort...
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Publié le 20 novembre 2005
Le temps qui reste est le second volet d'une trilogie sur le deuil entamée quelques années plus tôt avec Sous le sable. Cette fois, François Ozon place son héro face à sa propre mort, une mort inéluctable, un cancer généralisé pour lequel il refuse tout traitement. Ce film permet à François Ozon de nous livrer un film simple mais sincère, souvent très juste et plein d'émotion. Aucun autre réalisateur n'aurait pu traiter ce thème aussi brillamment que lui. D'autant plus que ce film lui permet de traiter également d'autres sujets qui lui tiennent particulièrement à coeur tel que la paternité des homosexuels. A travers ce film Ozon suit le personnage de Romain, 30 ans, qui est mis à rude épreuve et qui est en proie à une importante prise de conscience vis-à-vis de son entourage, ses proches parents et surtout vis-à-vis de lui-même. Cela permet au personnage de retrouver et faire le point avec des personnes qui lui sont chères telles que sa soeur (la scène du parc lorsqu'il lui téléphone est d'une rare intensité dramatique...) ou encore sa grand-mère magnifiquement interprétée par Jeanne Moreau, pleine d'émotion et de tendresse. Ainsi, le réalisateur nous livre des dialogues savoureux, tendres avec souvent une pointe d'humour malgré l'irréversabilité du dénouement. On sait en effet par avance que tout est fichu pour Romain et on aurait donc pu s'attendre à une mise en scène sombre, voir glauque ; et pourtant bien au contraire, Ozon nous livre des images très claires dans des cadres souvent ensoleillées. Finalement, il apprend à son personnage (et au spectateur) à accepter cette mort redoutable en le confrontant à sa foi qui le renvoie à ses souvenirs d'enfance, images éternelles qui apportent comme une lueur d'espoir illusoire lui permettant de se raccrocher à son vécu et surtout au temps qui lui reste. Pour incarner ce personnage torturé de l'intérieur, François Ozon a choisit Melvil Poupaud absolument magnifique dans ce rôle qu'il habite avec une force incroyable. Très rapidement, on s'attache à ce personnage que l'on suit dans les derniers instants de sa vie, ses dernières rencontres (Valéria Bruni-Tedeschi irréprochable, pour ne citer qu'elle) L'acteur incarne ce personnage avec une justesse extraordinaire. Sa dégradation physique tout au long du film est à la fois saisissante mais aussi très bouleversante. Sa faiblesse en devient presque palpable, on voudrait tant le sortir de cette impasse tellement on est transporté dés le début jusqu'à la scène finale, une scène très simple, lourde de sens mais pleine profondeur. On doit alors se résoudre à abandonner pour de bon Romain, un personnage captivant pour un film inoubliable...Encore une fois Mercis Mr Ozon !

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